Faut-il soutenir Emmanuel Macron dès aujourd’hui ?

Emmanuel Macron traverse cette campagne comme un OVNI, hors des partis classiques. Nombreux sont ceux qui s’interrogent et nous devons immédiatement reconnaître au moins trois mérites à Emmanuel Macron.

  • Tout d’abord, il a mis l’Europe au cœur de sa démarche. Il ne s’agit pas de notre part d’un réflexe d’européistes transis, mais nous notons sur ce point un minimum de lucidité et de courage… ou d’opportunisme. En effet, à force de critiquer du matin au soir « l’Europe de Bruxelles » dont ils font partie, nos médias et responsables politiques semblent avoir oublié que le camp pro-européen, dans sa diversité, reste majoritaire en France et orphelin d’un leader politique.
  • Ensuite, il a pris la défense de la politique d’accueil de Merkel envers les réfugiés, démontrant ainsi que pour un Français, il n’est pas nécessaire d’être un affreux gauchiste pour être un minimum humain.
  • Enfin, il a compris que la démocratie de la rente élective était un poison lent pour notre pays. Rente aussi bien économique que politique, on le voit… Quelle crédibilité peut avoir un Premier secrétaire du Parti socialiste qui annonce la fin de l’entre-soi au PS tout en briguant un sixième mandat de député ?

Pour autant, cela suffit-il à entraîner notre adhésion ? Notre bienveillance, c’est certain. Notre enthousiasme, c’est moins évident. Nous sommes inquiets du fossé qui se creuse entre les deux gauches, qui ne peuvent parvenir au pouvoir séparément. Nous regardons également avec attention Benoît Hamon tenter de recréer un pôle autour d’une dynamique de gauche plurielle en espérant que son joint ne soit pas le rejet de l’expérience de gouvernement, comme aux belles heures du molettisme.

Pour Macron, au-delà de déclarations d’intentions très générales, nous sommes comme beaucoup dans l’attente d’un peu de chair programmatique à nous mettre sous la dent. Sauvons l’Europe a depuis longtemps largement publié sa vision et ses idées. Elles ont fait récemment l’objet d’une synthèse pour 2017 et nous invitons bien sur « ceux d’En Marche » à s’en inspirer puisque les propositions ne semblent pas encore tout à fait fixées. Ouvrons donc le débat sur quelques enjeux essentiels que son futur programme ne peut fuir :

1. Concernant l’Europe, la question posée par Paul Magnette est centrale et conditionne tout : L’Europe doit cesser de toute urgence de pousser au détricotage au niveau national sans offrir de nouvelles garanties au niveau européen. Sauvons l’Europe posait déjà cette exigence il y a deux ans dans une lettre ouverte à la nouvelle présidence Juncker sur sa capacité à faire de l’Europe le garant de dernier ressort des pactes sociaux de l’après-guerre. A une Union monétaire gérée par des votes à la majorité ne peut répondre une Europe sociale et fiscale gérée à l’unanimité. C’est un enjeu dont les équipes autour de Benoît Hamon se sont saisies au Parlement européen.

2. L’espoir d’un jeu gagnant-gagnant naturel de la mondialisation a vécu. Le Brexit est bien l’enfant caché du Blairisme et la vision d’une troisième voie où une élite mondialisée tirait les classes moyennes européennes a politiquement échoué. La recomposition mondiale des chaînes de production, si elle se traduit par un progrès général incontestable, se paye du naufrage d’industries, de portions de la population et de régions entières que la redistribution des gains ne parvient pas à combler contrairement au modèle espéré. Sauvons l’Europe travaille depuis assez longtemps sur le revenu universel et des possibilités réalistes de sa mise en place pour considérer avec réserve les propositions de Benoît Hamon en la matière, mais répondre à cette question par une simple posture de valorisation du « travail » risque de ne pas suffire face à la litanie des fermetures d’usines annonée par les populistes. Que le chômage soit élevé ou que le mauvais travail se lise en miroir dans les taux de pauvreté, personne a ce jour n’a trouvé comment enrayer la lente et inexorable baisse de travail décent disponible pour les classes populaires en Europe.

3. Le sujet des migrants impose celui d’un accord politique historique avec le sud de la Méditerranée, que nous avons proposé de construire autour d’une citoyenneté économique méditerranéenne et de droits sociaux à partager. Cette région va vers des bouleversements majeurs et a besoin d’un ancrage européen le plus fort possible.

4. La question générationnelle est celle du défi de faire vivre ensemble les générations d’avant « la décennie Thatcher » et celles née postérieurement à une « révolution » aux conséquences profondes sur l’organisation de nos sociétés et les valeurs qui les font vivre. Génération d’après, la génération Y a surtout connu le délitement de nos solidarités et le déclassement des classes moyennes. Sa recherche d’horizontalité est le reflet d’une expérience dans laquelle les pactes sociaux de 1945 sont « vides de promesse » et qui conçoit autrement la solidarité, au travers d’écoystèmes entre pairs. Politiquement, elle subit le Yalta suivant : « la flexi-précarité pour les juniors, le patrimoine pour les seniors ».

5. Tout projet politique doit d’appuyer sur une majorité pour le mettre en œuvre. C’est cet axiome qui nous a privé d’une présidence Delors en 1995, ce que la France paie encore aujourd’hui ! Or, pour l’instant, nous restons dans la brume. Sauf erreur de notre part, nous ne savons pas avec qui Emmanuel Macron souhaite s’allier au niveau européen. Avec les sociaux-démocrates ? Les centristes et libéraux ? Les écologistes ? Reconnaissons au moins que François Bayrou était plus avancé dans la constitution de son cercle de la raison puisque lui au moins savait où il habitait.

Bien sûr, il reste encore un peu de temps avant l’élection présidentielle et nous espérons que le progressisme revendiqué de Macron ne sera pas un social-libéralisme relooké, le même qui a montré ses limites au siècle dernier au Royaume-Uni et réussi à ramener l’extrême-droite au cœur de la politique en Allemagne.

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62 Commentaires

    • Effectivement, si vous êtes allergique au débat d’idées, et que la question de la place de l’Europe dans le programme des candidats à la présidentielle vous irrite, vous faites bien !
      Merci pour cet article pertinent et engagé, comme la plupart de ceux de « Sauvons l’Europe ». Continuez !

      • Bravo! J’ai toujours détesté l’extrême droite et je ne changerai pas. Mais l’extrême gauche commence à me taper sur les nerfs. C’est trop facile pour Le Pen de mélanger populisme de gauche et de droite et d’additionner les voix. Je soutiens Macron car, en attendant son programme, il semble bien doser l’économie et le social. Les procès d’intention et les insultes nous ramènent aux années 30 et la ligne désastreuse de ‘classe contre classe’. Mais je respecte, par exemple, Mélenchon et son discours sur la 6ème République. Monsieur Hamon est respectable sur le social mais pas crédible sur l’Europe, ni avec le revenu universel qui’l ne chiffre pas, avec le déclin économique assumé voire voulu, le refus de l’héritage d’Hollande et la cohabitation avec des élus qui ne soutiennent pas son programme. La victoire de Monsieur Hamon nous ramène à 1958 avec la gauche qui abandonne l’ambition d’être un parti de gouvernement, mais qui refuse de quitter le confort de Solferino.

        • Le programme de Macron, il est très simple et tient en une ligne:
          « Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil! »
          Désolé, mais ça fait longtemps que je ne crois plus au Père Noël.

          • Le père Noël parlons-en… il y en a à droite avec Fillon, à gauche avec Hamon. Hamon ne veut pas gouverner, Fillon aurait bien voulu mais c’est foutu. Il y a aussi le Pen fouettard qui veut tout casser et Mélenchon dont le fonds de commerce est l’incantation. Que reste-t-il ? Si vous n’avez pas peur de penser un peu neuf le vote Macron est la seule issue raisonnable.

          • On dirait que vous découvrez l’eau chaude. Le centre, on sait ce que c’est: on a eu Le Canuet, on a eu Giscard, on a eu Bayrou… (qui d’ailleurs vient de se rallier à Macron, après avoir soutenu la droite… Youpi!!!; mais c’est parfaitement logique).
            A tout prendre je préfèrerais encore l’original (Bayrou) à la copie (Macron).
            Mais la véritable question est celle-ci: soit on est partisan de l’ultra-libéralisme financier, c’est à dire que l’on soutient les banques et les multinationales et on applaudit au triomphe du reagano-thatcherisme dont les effets sont la paupérisation des 3 quarts de la population, les privatisations à outrance (l’enseignement ? la santé ?), le démantèlement des services publics… soit on est contre et pour une Europe sociale et solidaire non inféodée aux Trumps de tout poil.
            Ne vous étonnez pas qu’autant de Français se tournent vers le FN (c’est à dire la pire des solutions). Comme le disait à juste titre une caricature grecque représentant 2 moutons devant une affiche de Hitler (le loup): l’un disant à l’autre: « Je vais voter pour le loup; ça fera peut-être réfléchie le berger ».

          • Holà, comme vous allez!
            Le reagano-thatcherisme, parmi les candidats c’est bien Monsieur Fillon qui s’en réclame. Quant à votre liste « les privatisations à outrance (l’enseignement ? la santé ?), le démantèlement des services publics » j’aimerais bien savoir où vous avez trouvé cela dans le programme de Monsieur Macron. Je ne peux pas oublier la façon dont les voix de l’extrême droite et de la gauche intransigeante se sont additionnées pour voter non à la constitution européenne. On peut certes rejeter tout ce qui n’est pas parfait et se retrouver ensuite en ordre dispersé face aux états impérialistes et aux entreprises multinationales. On aura alors beaucoup d’ennemis contre qui vitupérer, Mélenchon et Le Pen auront un fonds de commerce assuré. Mais vous n’aurez ni Europe sociale ni Europe solidaire.

          • J’aimerais bien savoir ce que le centre a fait contre « les états impérialistes et les entreprises multinationales » et pour une Europe sociale et solidaire depuis que l’UE existe et même avant.
            Les classes défavorisées ont sombré dans la misère et les classes moyennes sont en train d’y plonger à leur tour.
            Mais ça ne fait rien, on rajeunit les cadres et on continue comme avant: « Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes » disait Candide.
            Il faut croire que l’autisme est une maladie incurable. Mais si Le P…ire arrive en mai, vous ne pourrez pas dire qu’on ne vous a pas prévenus.

          • et quel est donc ce candidat qui va effectivement faire changer tout cela et qui est le seul capable d’éviter le pire en mai?

          • Il va être difficile de prouver que Macron n’est pas le candidat des banques et de la finance. On oublie un peu vite que la crise actuelle n’est pas une malédiction tombée du ciel, mais qu’elle a été provoquée par certaines banques (dont je tairai le nom) et leurs spéculations pour le moins « aventureuses ».

          • Vous ne répondez pas à ma question. Je ne vote pas pour me faire plaisir mais pour élire quelqu’un parmi ceux qui se présentent, ont une chance d’être élu et annoncent un programme réaliste.

          • Ce qui est irritant dans la pseudo-démocratie, ou plutôt l’Enarchie qui est la nôtre, c’est que l’élection est déjà terminée avant d’avoir commencé… les « primaires » et les sondages remplacent la véritable élection, et puisque (selon vous) on aura automatiquement un duel Le Pen-Macron au second tour, autant supprimer le premier; on fera des économies.

          • Je conviens avec vous que le monde réel est ce qu’il est, agaçant pour les uns, carrément terrible pour bien des gens sur notre planète. Notre démocratie n’a rien d’idéal, mais beaucoup nous l’envient. L’Europe a bien des défauts, mais elle vaut cent fois mieux que les guerres à répétition auxquelles se sont livrées les nations de ce continent. Je suis de ceux qui préfèrent une Europe à améliorer que les affrontements des nationalismes
            Je suis de ceux qui préfèrent voter que de vitupérer des grands mots en attendant que le monde soit conforme à leurs voeux.
            Voter pour quelqu’un n’implique pas de lui abandonner tout le pouvoir. Si Mr Macron l’emporte, ce que je souhaite, il devra gouverner avec une chambre des députés très diverse où il ne disposera pas d’une armée de godillots à sa botte : la démocratie y gagnera beaucoup.

          • Macron est le candidat de la finance.
            Or, si l’économie crée de la richesse, la finance, elle concentre la richesse dans les mains qu’une poignée de nantis, et crée par là même une grande pauvreté à travers le monde parce qu’elle remplace l’investissement par la spéculation (qui rapporte beaucoup plus et beaucoup plus vite).
            Comment s’étonner alors de la multiplication des scandales financiers ? Et ce n’est que la partie immergée de l’iceberg. Le pire est à venir. Cette spéculation dérégulée ouvre la porte à toutes les mafias qui en ont grand besoin pour blanchir leur argent sale… Jusqu’où va-t-on aller ?

            Mes candidats ? Yannis Varoufakis, le pape François, Thomas Piketty ? Dommage, ils ne se présentent pas à la présidentielle.

          • « le candidat de la finance » dites-vous. Je serais intéressé à savoir ce qui justifie d’après vous cette sorte d’évidence première que vous assénez. Vous affirmez qu’il est, dans le camp du mal, le partisan de la spéculation financière dérégulée : ne le confondez vous pas avec Donald Trump?
            Soyons concret : dois-je comprendre que vous ne voterez pour aucun des candidats et que si le pire se produit vous vous en laverez les mains?

          • Très simple: il suffit de lire sa biographie: Banque Rothschild, soutien du Medef, d’Alain Minc… je pourrais continuer longtemps comme ça.
            Mais nous ne sommes pas naïfs à ce point: nous n’attendons pas le Messie.
            « Le camp du mal », dites-vous ? « the Evil Empire » ? Dommage que dans le pays des Lumières la politique en soit réduite à un manichéisme à la Disney: les bons d’un côté, les méchants de l’autre ! Il me semble que c’est un peu plus compliqué que cela.
            Macron a ceci de commun avec Trump, c’est qu’on nous le sort au dernier moment, comme un lapin du chapeau, Alléluia ! Tous deux se présentent comme des candidats « anti-système » alors que ce sont de purs produits du système qu’ils ont pour mission de perpétuer.

            C’est ce système, rappelons-le, l’ultra-libéralisme financier qui a créé 8 millions de pauvres dans un des pays les plus riches du monde, et ses pauvres-là, ils ont tout perdu: leur dignité d’êtres humains, leur boulot, leur toit, leur compagne, leurs enfants… ils n’ont même plus de syndicats assez puissants pour les défendre, ils ont perdu jusqu’à leur nom: on ne parle même plus de « classe ouvrière »… (oh pardon, ils en ont un nouveau: « les sans-dents »); tout ça pour engraisser encore un peu plus une petite caste d’actionnaires ou des fonds de pension américains !
            Alors, faisons des « réformes » ! Baissons encore un peu plus les salaires de misère, les retraites, facilitons encore plus les licenciements, supprimons 120 000 fonctionnaires (ces parasites !), réduisons la couverture sociale ! Délocalisons ! Autrement dit soyons les brûlures par le feu; bon vieux remède du Moyen Age !

            Que leur reste-t-il à ces millions de pauvres ? L’espoir de voir émerger un nouvel Abbé Pierre, un nouveau Coluche, une nouvelle mère Thérésa ?
            Il ne faut pas confondre progressisme et modernitude. (eh oui, il faut bien apprendre à parler le ségolénien)
            Nous sommes en pleine période Orwellienne:
            « La Vérité, c’est le Mensonge »
            « le Progrès, c’est la Régression »
            « Le Changement, c’est la Continuitude »
            PS
            (je n’appartiens à aucun clan; je suis lucide, tout simplement)

            Les alliances « gauche »-droite, de la carpe et du lapin n’ont jamais rien donné de bon: l’alliance Blair-Bush, Merkel-SPD, Rajoy-PSOE… qu’incarne, en France, Macron… elles n’ont fait que permettre et renforcer la victoire de la vraie droite… et pour longtemps… (CF l’Angleterre et l’indéboulonnable Merkel).
            Si l’on vous propose 2 glaces que vous n’aimez pas: chocolat ou pistache, et que l’on vous prive des autres parfums, qu’est-ce que vous faites ? Vous vous forcez ou préférez vous priver de glace ?
            Si d’aventure, c’était Fillon-LP je voterais blanc. Si c’était Macron-LP… ça demande réflexion… mais comme vous pouvez le constater, je ne suis pas dupe.
            On peut toujours espérer un miracle.

          • Soyons précis monsieur Landais le fait que Monsieur Macron ait travaillé dans une banque et que le Medef ou Alain Minc le préfèrent à Monsieur Fillon n’est pas forcément à interpréter comme une horreur, je le vois plutôt comme un signe de compétence et l’expression d’un refus du thatcherisme. Puisque vous professez de refuser le manichéisme, vous conviendrez que ces soutiens (qui ne sont pas les seuls, voyez la liste qui s’allonge) n’en font pas un tenant de l’ultralibéralisme financier que je refuse autant que vous. Je ne fais d’autre part aucune confiance à Messieurs Mélenchon ou Hamon pour affronter ce défi d’une façon pertinente.

    • Au=delà d’une proclamation aussi solennelle, pourriez=vous être un peu plus explicite sur les motifs de cette perte irrémédiable pour Sauvons l’Europe ?

    • Moi je vais faire de même. Macron est une espèce de coquille vide, je ne comprends pas comment tout le monde (soit disant de gauche) s’extasie devant ce type.

  1. Entre la SEULE réalité sociale (évoquée par HAMON) et la SEULE réalité économique (martelée par FILLON), il existe le choix MACRON qui associe ces deux éléments incontournables. La réalité a toujours un caractère dual ! MACRON a compris cela.
    Par ailleurs il faut absolument faire de la pédagogie concernant la souveraineté. Il faut expliquer encore et encore, que la souveraineté est conditionnée à un seuil critique de puissance économique. La souveraineté de la France passe par une alliance gagnant-gagnant avec les pays fondateurs de l’Europe et sur la base du volontariat. (10, 12 ?). Face aux grandes multinationales et aux pays de l’Asie (où la démocratie est balbutiante) il nous faut être forts !

    Cinq accords pour répondre à la nouvelle situation ( Brexit + Trump + Poutine) :

    1/ fiscalité commune des entreprises. Baisser ensemble à 20% → l’investissement repart très nettement à la hausse et l’emploi avec ! Non monsieur HAMON, la baisse de l’emploi n’est pas une fatalité. On peut faire une croissance à plus de 3% ! A 20% d’impôts, la France avec son infrastructure et sa situation centrale, redevient la reine (mais sans la barbarie de la colonisation du passé).

    2/ Acheter et vendre ensemble : la première puissance économique achète ensemble et impose des normes (santé, droit de l’homme, etc…)

    3/ Défendre ensemble : la seule méthode réaliste, est la délégation. Les pays d’Europe (les 12) délèguent cela à la France, en partageant le contrôle, le financement et la philosophie.

    4/ lancer des grands travaux (gagnant – gagnant) pour redonner l’espoir à la jeunesse qui bâtit dans le sens de l’écologie.

    5/ faire une Europe à 2 vitesses avec le noyau dur à 12 ! Améliorer la démocratie et de dynamisme, en utilisant les moyens modernes. Le second cercle de l’Europe reste avec la monnaie EURO et profite du marché mais mais ne fait plus partie de la libre circulation. On a vu les réticences que certains avaient à suivre les règles européennes. La Russie et la Turquie, pourraient faire partie de ce second cercle. Arrêtons d’exclure et d’humilier les peuples. Mais continuons à montrer l’exemple avec la VRAIE laïcité (pas celle de LE PEN).

    Voilà des projets d’avenir qui viennent contrer la tendance au retour au moyen âge (extrême gauche et encore plus, extrême droite).

    Il n’y a pas d’autres choix que MACRON.

    • La réalité “économique“ est une fausse réalité quand elle est vue par M. MACRON ou tous les autres productivistes qui ont une vue strictement financière de la notion de richesse et comme vous parlent de croissance supérieure à 3 %
      Il faut décroître la production de biens de consommation pour qu’elle soit compatible avec la croissance de la population mondiale et préserver les ressources planétaires pour les générations futures à commencer par la qualité de l’air et l’accès à l’eau potable.
      Par contre, il peut exister une croissance de l’économie sociale et solidaire.
      Je voudrais que l’Europe, à l’inverse des USA et du rêve américain (devenir milliardaire, ce qui ne choque pas M. MACRON) créé un rêve un espoir pour l’humanité celui d’une société humaniste du partage, de la solidarité et de la fraternité. Une société ou la compétition dans un système marchand sera remplacée par la collaboration dans un projet du vivre ensemble sans exclusion et où la pauvreté sera éliminée car chacun aura le souci de la dignité de tous les humains. Une société non pas du travail, mais où chacun déploie ses talents et ses compétences dans des activités au service de tous et se fait reconnaître par ses actes.
      Une société qui reconnaît la notion de propriété collective ou d’usufruit dans le partage. Nous ne sommes que des êtres éphémères, que nous laissions plus notre marque par nos actes que par nos possessions. Par notre culture plus que par notre consommation.

      Le chômage, pas plus que la pauvreté ou la guerre ne sont des fatalités et l’erreur serait de croire qu’une personnalité peut résoudre ces désordres. Le bonheur se construit dans un combat permanent contre nos égoïsmes, nos addictions, il en est de même pour la liberté. Notre liberté ne peut se construire contre celle des autres et la démocratie exige des êtres libres et éduqués à la notion d’intérêt général qui n’est en aucun cas la somme des intérêts privés.
      Oui, je crois que l’union Européenne est indispensable, mai je ne suis pas certain que ce soit sous sa forme actuelle et au service de la consommation.

      • Bravo, Pap63, c’est ce que je me tue à dire depuis des lustres, mais j’ai l’impression de prêcher dans le désert.
        Une macronisation du PS ne peut aboutir qu’au Blairisme ou au Schroederisme et on en voit les résultats: un Labour condamné à rester dans l’opposition pendant bien longtemps encore et un SPD contraint de s’allier aux ultra-libéraux: belle réussite !
        Le néo-libéralisme n’a jamais été aussi fort et une Europe humaniste n’est pas pour demain.
        Oui l’Europe est une nécessité et je crois même qu’une autre Europe est possible.

        • Si je vous réponds que Mélechon + Hamon aboutiront à Varoufakis + Syriza est-ce que ça avance beaucoup le débat? Je ne pense pas. Il s’agit de raccourcis paresseux et faciles. De quel droit mettez-vous Blair et Schröder dans le même sac? Des pays différents dans des contextes différents avec les héritage de Thatcher et de Kohl avec en plus la réunification douloureuse. Mais tout ça n’existe que pour instruire le ‘débat’ en France. Vous pouvez même dire que Corbyn c’est Oskar Lafontaine qui a réussi (comme Monsieur Hamon) à ‘prendre le parti’ en passant par la base. Et qu’en fait il Corbyn avec ses idées de gauchiste de ses plus belles années vers 1970? Il dissout Labour dans le Brexit des Tories. Personne ne l’y oblige. Le SPD a assumé les choix difficiles et, pour certains, contestables de Schröder, les choix qu’aurait pris le CDU s’il n’avait pas payé à cette époque la réunification. Le SPD avec Schulz est pro-Europe de progrès et toujours un parti crédible de gouvernement. Hamon, Mélenchon, Corbyn, Tsipras, Podemos/PSOE, quelle Europe? Quel avenir, quelle économie, quelle unité face à Trump, Poutine, la Chine, à l’implosion du Moyen-Orient? Pauvres gauches anachroniques, pauvre Europe! Au moins l’extrême droite n’est pas encore à 25% partout. Vive le modèle français!

          • Evidemment, il faut continuer comme avant ! Plonger encore plus profond dans l’ultra-libéralisme et l’Europe dans la misère !
            Détruire les classes moyennes et créer des millions de « sans dents » qui n’auront pas les moyens de se payer des mutuelles privées.
            Blair et Schroeder ont mené la même politique libérale qui fait partout le jeu de la droite; je ne parle même pas de l’Espagne avec le tandem PSOE-PP !
            C’est l’autisme des cabinets parisiens et bruxellois qui n’ont pas la moindre idée de ce qu’est le peuple (en dehors de s images d’Epinal). Il suffit de l’approcher d’un peu plus près ce peuple, qui se sent trahi, ne croit plus en la politique et se tourne vers le Front National… Le même aveuglement que les Rad-Socs des années 30 et que la République de Weimar… on sait comment cela a fini…
            Je n’ai qu’un mot à dire: Bravo! Bravo! Bravo!

      • Quand vous dites : « Il faut décroître la production de biens de consommation pour qu’elle
        soit compatible avec la croissance de la population mondiale et
        préserver les ressources planétaires pour les générations futures à
        commencer par la qualité de l’air et l’accès à l’eau potable ».

        Vous avez raison mais vous comprenez que cette affaire concerne la planète. Que peut faire la France seule pour influencer la planète ? Rien !

        La clé de la solution de cette réflexion tient dans cette dualité :

        a) il faut influencer vers ce que vous dîtes

        b) pour ce faire il faut jouer le jeu de la production

        Autrement dit : « entrer dans la danse » puis influencer avec des alliés. Ce n’est pas a ou b c’est a + b. C’est juste du réalisme contre du rêve.

        La réflexion binaire est la cause de toutes les crises dans tous les domaines.

        • Bien sûr que c’est “a + b“, mais il est possible de limiter la croissance de b au niveau mondial, mais surtout veiller à ce que cette augmentation de production ne se fasse pas aux détriments des ressources vitales. Pour cela déjà une première étape : arrêtons le gaspillage et prolonger la durée de vie des biens fabriqués que nous utilisons soit par la réparation soit par une forme de recyclage qu’est l’achat de bien d’occasion, cette nouvelle vie sera créatrice d’emplois pour de vrais métiers.
          Dans les générations qui nous ont précédé, il y avait cet accord avec la nature et la prise en compte de la notion de temps. De même que l’on pouvait profiter des actes posés par la ou les générations précédentes, chacun avait à cœur de planter pour les générations futures.
          Ce que je demande, c’est simplement que nous cessions de vivre dans notre bulle et l’instant présent, et de se préoccuper savoir si notre désir est compatible avec la satisfaction des désirs des autres humains, présents et à venir.

          • D’accord avec vous ! Mais pour bien sauver la planète, il faut prendre des mesures tous ensemble dans l’Europe. C’est un gage de réussite.C’est même la seule chance qui nous reste !

      • « Il faut décroître la production de biens de consommation pour qu’elle soit compatible avec la croissance de la population mondiale et préserver les ressources planétaires pour les générations futures à commencer par la qualité de l’air et l’accès à l’eau potable…..Le chômage, pas plus que la pauvreté ou la guerre ne sont des fatalités et l’erreur serait de croire qu’une personnalité peut résoudre ces désordres. Le bonheur se construit dans un combat permanent contre nos égoïsmes, nos addictions, il en est de même pour la liberté. » Très bien tout ça. Je vous encourage à vivre vos choix. Mais ne nous les imposez pas. Il y a des gens en Europe qui croit à la croissance saine et propre. L’économie française c’est les services. L’industrie y compte moins que dans de nombreux pays comparables. (http://donnees.banquemondiale.org/indicateur/NV.IND.TOTL.ZS?view=chart) France et GB, 20% , Italie 23%, Allemagne 30%.
        Les biens de consommation, comme les touristes, nous viennent de monde entier. Vous pouvez faire du social et du solidaire autant que vous voulez. Mais quand vous demanderez des subventions, pensez que quelqu’un doit travailler aussi dans l’économie compétitive pour payer les charges et les impôts. Macron veut que les gens et les entreprise investissent dans les secteurs d’avenir. La France des autoentrepreneurs, des start-ups, des entreprises qui travaillent partout au monde, ça aussi existe et fait du bien. Ne caricaturez pas ce que vous ne comprenez pas en parlant de ‘productivistes’. Ça c’était Staline, grand écologiste avant l’ère et chantre du plein emploi en Sibérie. C’est pas nous.

        • Je ne vous les impose pas ces choix, simplement je dis que les ressources planétaires sont limitées, et que les choix que nous avons faits, si nous les poursuivons se font aux dépens d’une partie de l’humanité contemporaine et des générations à venir.
          Oui les biens que nous consommons viennent de toute la planète, mais par contre le bénéfice tiré de cette production de richesse n’est pas partagé par tous les humains et en vertu de quel droit?
          Quand à la notion d’économie compétitive pour payer les charges et les impôts qui à vous entendre financerait les subventions du « social », en fait cela est très lié à la valeur que nous attribuons aux choses.
          Mais le fond du débat me semble reposer dans notre conception d’un vivre ensemble et du lien entre travail et richesse.
          Il me semble important que chaque humain puisse exercer des activités conforme à ses goûts et ses talents, mais que ces activité servent le vivre ensemble. Et dans le même temps que chacun dispose de moyens pour vivre dignement. C’est cela le vivre ensemble dans un souci commun de l’humanité.
          Il me semble faux d’affirmer que le « mérite“ n’a pas de limite. Dire le contraire est effectivement dans la droite ligne du marché, mais l’être humain n’est pas une marchandise, de même que l’air que nous respirons.
          La différence entre M. MACRON est moi, c’est qu’il veut que les gens investissent pour s’enrichir, moi je veux que nous nous investissions pour que tous puisse partager un vivre ensemble harmonieux de bonheur collectif ou chaque être humain est sacré. Mais cela doit se faire dans le respect de la liberté et de la responsabilité. Alors oui, je souhaites que beaucoup d’autres humains aient cette réaction humaniste.

    • Je soutiens Macron mais j’attends le programme avec impatience. Pour environ 80% des sondés, il y a bien d’autres choix même si nous ne les estimons pas beaucoup. J’aime bien votre contribution mais qui exactement est dans le ‘premier cercle’? J’ai compris que les autres sont abandonnés à une zone d’ombre avec la Russie et la Turquie d’Erdogan. Merci pour eux. Je suppose que la France avec ses déficits, son immobilisme et son faible crédit politique en Europe fait partie quand même des 12 méritants. Puis le point « 3/ Défendre ensemble : la seule méthode réaliste, est la délégation. Les pays d’Europe (les 12) délèguent cela à la France, en partageant le contrôle, le financement et la philosophie. » Je vois bien ‘les pays d’Europe’ déléguer sa défense à la France avec sa bombinette et son armée d’opérette éparpillée entre les lieux touristiques, les gares et les vastes zones d’Afrique saharienne. Je sais que le terme armée d’opérette est dur mais c’est comme ça qu’elle est vue ailleurs. 1940, Dien Bien Phu, la glorieuse victoire de la Bataille d’Alger gagnée avec le ‘gégène’, les interventions à Kolwezi, au Rwanda, au Liban, en Libye et le sauvetage définitif de Mali. Ça impressionne! Trump va peut-être nous confier la clé du vieux camion Saviem et on va ramener l’OTAN, à 12, à Rocquencourt?

      • L’Union des 10-12 se fera naturellement sur la base du volontariat. On connait déjà les états réticents à une Europe plus intégrée. Ce sont d’abord les pays de l’Est. En durcissant les règles sur les droits de l’homme et la non corruption, tout cela se fera naturellement. De toute façon on a pas le choix !
        Concernant la défense : si elle est renforcée par l’Europe cotisante, alors elle peut s’imposer comme seconde puissance mondiale. A 12 on peut construire 3 porte avions alors qu’on a du mal à entretenir le seul que nous possédons. On passe de l’opérette à du sérieux.

        Contre les anglais, il faut réduire la fiscalité à 20% pour importer des capitaux pour innover dans le haut de gamme et exporter la qualité. On a les moyens humains mais les capitaux vont ailleurs !

        Alors arrêtons de tergiverser et retrouvons notre vraie souveraineté !

  2. Bonjour, pour en savoir un peu plus sur les détails du programme de Benoît Hamon, vous pouvez regarder cette très intéressante interview de Thomas Piketty sur Europe 1, ou il expose
    -les détails du projet de parlement de la zone euro
    -les détails du projet de revenu universel, qui serait une combinaison d’allocation pour les personnes souffrant du travail en miettes et de crédit d’impôt pour les personnes au dessus d’un certain salaire

    http://www.francetvinfo.fr/economie/thomas-piketty/direct-questions-politiques-regardez-l-interview-de-thomas-piketty-nouveau-membre-de-l-equipe-de-benoit-hamon_2057838.html

  3. Programme bien dosé par un grand homme pur produit de la haute finance, voici de quoi nous faire espérer à du neuf pour l’Europe de demain !

  4. Le « ni droite-ni gauche » de Macron est une escroquerie qui explique pourquoi Macron n’a pas de programme: s’il dit oui aux 35H il perd à droite, s’il dit suppression de l’ISF il perd à gauche.

    Macron c’est une aventure individuelle, à caractère plébiscitaire. Votez pour moi et je ferai le reste. Le ‘ni droite-ni gauche’ est du reste à l’origine une idée d’extrême droite. On se souvient du slogan des fachos: ‘ni à droite, ni à gauche, en avant »

    • Ce n’est pas : »ni droite ni gauche », c’est « droite ET gauche ». Si je l’ai bien compris, il voudrait aller chercher ce qu’il y a de mieux dans les deux camps pour gouverner pour tous. Mais je ne pense pas qu’il y arrivera… d’abord il faut qu’il se fasse élire… et au vu des derniers événements il a ses chances, ça c’est sûr!

      • Il n’est pas interdit de réfléchir aussi de manière simplement politique. J’ai envie de voter au premier tour pour le candidat qui a le plus de chance de battre le FN.Entre Fillon et Macron je préfère Macron qui rassemblerait au second tour un front républicain certainement plus puissant que Fillon et qui lui défendra la construction européenne et j’espère la laïcité.
        Mais même Macron vainqueur du FN on ne sera pas tout à fait sorti d’affaire, car aura-t-il une majorité pour gouverner ! La constitution de la 5ème n’est pas propice à une coalition, ce que je regrette. On risque d’avoir une cohabitation entre Macron et une assemblée hostile. Mais c’est une risque que je prendrais!

  5. Le Monde n’est pas en crise, le Monde vit sa plus grande mutation depuis 10 000 ans (passage de la cueillette à l’agriculture) : passer en un siècle de 2 à 10 milliards d’humains, un Monde où les biens, les hommes, les services et l’information peuvent techniquement circuler facilement, un monde complexe, en réseau, que l’on ne peut plus prévoir et dont la gouvernance, les règles entre les hommes et leurs groupements, doivent changer, car obsolètes.
    Cette mutation est due au progrès technique, à l’augmentation des connaissances en général.
    Il faut inventer ensemble la gouvernance du complexe
    Croyez-moi, et vous le savez, Y’a du boulot. Il faut en changer des choses ! surtout en France…
    Parlons de ce projet !
    Parler de crise et le populisme s’en régale : « Notre société se désagrège et nous refusons de l’admettre », « il faut revenir à l’ordre ancien », à un monde qui n’existe plus et ne reviendra plus avec un programme comme « fermer les frontières, sortir de l’Europe et de l’Euro, faire la guerre à l’islam pour sauver notre « civilisation », dehors les migrants, etc… »
    D’un côté un conservatisme dont le programme demande à revenir à un monde qui n’existe plus, de l’autre un regard positif vers un monde nouveau à construire, au moins y apporter sa part.
    D’autres pays ne nous ont pas attendus.
    Dans une société complexe, il n’y a plus d’idéologie possible, on ne peut plus promettre à moyen terme, on ne peut plus construire sans y associer ceux qui sont sur le terrain, sans penser, décider et agir à plusieurs.
    Dans une société complexe, il faut revoir beaucoup d’idées reçues qui datent de 50, 100 ou 200 ans.
    Mutation + idées reçues -> gouvernance du complexe, voilà un beau projet à construire ensemble.
    Je pense qu’Emmanuel Macron est le candidat qui a le mieux compris cela.

    • On pourrait aussi vous répondre que, si le populisme d’extrême droite cherche un retour à une France et à des solutions dépassées de plusieurs siècles, celles d’Emmanuelle Macron sont les solutions néolibérales qu’avançaient de grands humanistes (ironie), comme Milton Friedmann (conseiller économique de Pinochet, rien que ça) ou Margaret Thatcher, dans les années 70, et qui ont abouti à la catastrophe mondiale dans laquelle nous vivons actuellement.
      Peut-être faut-il aller chercher un ordre nouveau plutôt que de se référer à des ordres anciens. Benoit Hamon notamment porte des idées qui n’ont pas de nouveau que le visage ou l’apparence.

  6. macron des recettes du XVIII dans la bouche d’un trentenaire, il n’a pas de programme mais il a un bilan, ni social, ni écologique, un tartuffe que ne renierait pas Moliere.

  7. Globalement, je souscris à cette analyse qui reflète en grande partie mes propres questionnements. Avec toutefois quelques bémols :

    – Oui pour la référence à Paul Magnette et au refus de traités clandestinement élaborés, aggravant le détricotage des protections nationales. Mais alors pourquoi ne pas s’opposer clairement au CETA qui, entre autres, ouvrirait l’Europe aux pétroliers canadiens et fragiliserait nos protections sociales face aux transnationales ?

    – Bien sûr, la posture de « valorisation du travail » ne purge pas les défis générationnels mais la simple évocation d’une opposition entre la flexi-précarité pour les juniors et le patrimoine des séniors, n’ouvre aucune perspective. Il ne peut s’agir d’un jeu de vases communicants et de nombreuses dispositions ont déjà été prises en France pour faire contribuer davantage les retraités : CSG, désindexation des retraites, fiscalité favorable au partage anticipé etc. Des propositions concrètes et progressives doivent être étudiées pour aller plus loin sans perdre de vue que
    l’objectif essentiel reste un partage plus équitable du travail et des revenus.

    – Enfin, n’oublions pas que pour retrouver un leadership en Europe, la France doit faire preuve de sa capacité à concilier réalisme économique et ambition politique et sociale, eurocompatibles avec nos voisins. Le candidat qui présentera un programme réaliste et novateur, à articuler à une dynamisation du cadre européen, aura plus de chances d’être entendu et suivi par nos partenaires européens.

    • Quel type de programme ? Ceux qui habituellement sont élaborés dans la seule tête du candidat ou celui de MACRON qui l’élabore avec une méthode scientifique faisant remonter les réflexions des ateliers qu’il organise ? Donc ces consultations – en lieu et place des « écoutes » – prennent du temps et n’oublions pas qu’il a prévu une échéance à fin février ! Cela prend du temps mais c’est du sérieux comme jamais cela n’a été ! C’est cela la vraie démocratie moderne et non l’écoute de cours magistraux faits par de talentueux tribuns.

      J’ai découvert ces ateliers et je dois dire que c’est : a) démocratique ; b) pragmatique ; c) intelligent (et oui c’est très rare !). La qualité d’un programme se jauge à sa capacité non artificielle de fédérer. Plutôt que de mettre un projet dans la boîte dogmatique d’un parti, il considère que les idées des uns et des autres forgent un mouvement. Cela ne génèrent pas de « frondeurs » car les gens adhèrent à la réalité du monde décrite par MACRON. Il fait du BAYROU (s’adapter et résister) mais avec plus de réalisme : il souhaite que la France reste un modèle et pour qu’elle soit influente, il lui faut d’abord être puissante en utilisant au mieux les moyens du monde réel.

      Regardons le PS et sa bipolarisation : 1/ Hollande a su faire une synthèse des courants, avec un très petit dénominateur commun (ce n’est pas saint) ; 2/ il gouverne et est confronté aux réalités ; 3/ il en tient compte en s’adaptant ; 4) cela créé les fondeurs qui se tirent une balle dans le pied. Ces frondeurs à 14% ne comprennent pas que les 86% autres ne souhaitent pas les suivre. Il veulent gouverner avec leur 14%. Ils sont dangereux !

      Moralité la plus belle des qualités qui consiste à savoir s’adapter, est battue en brèche. Le monde change vite et la vieille méthode du programme-promesse (même énoncé honnêtement) est obsolète. Le programme doit comporter une clause liée à la capacité d’adaptation.

      Est-ce si difficile à comprendre ?

      • Dailleurs Bayrou l’a rejoint. et ce ne sera pas de la politique de gauche. Ce sera douleur et sacrifice pour rembourser la dette. S’il y arrive vraiment ce sera déjá ça, mais je crains qu le résultat sera un soulévement populaire.

  8. Le titre m’a fait très très peur, mais les limites que vous posez ensuite m’ont rassuré.
    Cependant, je n’arrive pas à comprendre comment vous pouvez avoir simplement de la bienveillance pour une personne qui ne souhaite que prolonger et même aller plus loin dans un modèle oppressif
    -pour les plus faibles sur le marché du travail, cf ses positions sur l’uberisation de la société
    -pour les plus faibles au niveau fiscal, cf ses positions sur l’exemption de l’ISF pour les extrêmes-riches
    -et j’en passe !
    Donc, gardez-vous cette position parce que vous voulez ne vous centrer sur la question de l’Europe et esquiver les questions d’ordre interne ? Mais, même dans ce cas, votre critique numéro 2 est aussi trop essentielle pour laisser place à n’importe quelle bienveillance : La fin de l’Europe et la montée des populismes sont le fruit de la fin du clivage gauche droite, de la montée du blairisme (plus grand succès de Margaret Thatcher de son avis propre). Le néolibéralisme a mené à l’accroissement des inégalités (Piketty rpz), et le néolibéralisme est son projet ! Macron n’est pas un ovni, c’est le plus pur produit de ce qu’ont fait les politiciens anglo-saxons (et français dans une moindre mesure) depuis les années 70, visage juvénile ou pas !

  9. Il est étonnant que cet homme ne parle pas du tout mais du tout( ou j’ai mal entendu) du rôle des acteurs sociaux européens, la CESE notamment. Son projet pour l’heure est par trop personnel. Je ne vois pas comment l’Europe pourrait s’unifier, se redéfinir sans une indispensable articulation du pouvoir politique aux acteurs sociaux. Je dirai même que la solution à la crise européenne se trouve dans les réflexions et les propositions de ces acteurs. Je manque de formation politique pour dire autre chose. Je suis carencé en matière de citoyenneté européenne. Et pourtant je ne vois d’issue à la crise politique actuelle que dans l’Europe.
    Pour moi c’est une certitude.

  10. Vous dites: il n’est pas nécessaire d’être un affreux gauchiste pour être un minimum humain…Pourquoi ? Un gauchiste est toujours affreux ? Quant à Macron, il veut la jouer solo, et va probablement se casser la figure, surtout que pour les gens de droite comme les électeurs de Fillon, peu leur chaut que leur chouchou soit capable de se servir en premier avant de les servir. Donc on aura Lepen / Fillon au deuxième tour. Mais cette fois je ne courrai pas voter contre le FN. Je resterai chez moi et advienne que pourra. Chirac était passé avec 80%, ce ne sera pas le cas pour Fillon, il lui suffira d’avoir 50, 1%!

    • Sur quoi se fonde cette prophétie? Vous n’aurez rien à craindre, réfugié dans l’anonymat. Dans tous les cas l’abstention est coupable et elle peut favoriser Mme Lepen car les FN iront voter eux et avec 50,1 % des exprimés… Avec une abstention record en raison de la pauvreté de l’offre c’est possible.

  11. Face à la situation actuelle en perpétuelle évolution je pense que Macron reste la bonne option. Je vais sans doute m’y résoudre

  12. Tout ceci porte une logique; il s’agit, morceau par morceau, de remplacer la régulation sociale hérité de l’après-guerre, appuyée sur la majesté des grands partenaires sociaux, syndicats nationaux ou patronat organisé, par une régulation centrée sur l’individu, garantie par l’Etat, plus adaptée selon lui aux fluidités et aux risques contemporains. Macron écarte de ses solutions les «grandes centrales syndicales représentatives»; il les prive, s’il va au bout de ses intentions, de leur pouvoir de blocage comme de leur levier financier. Si l’assurance chômage leur échappe, l’assurance maladie leur échappera aussi. Si le salariat n’est plus l’identité indépassable du citoyen, les «représentants des salariés», perdent de leur acuité. http://www.slate.fr/story/137474/macron-ou-lapollon-de-bellac

  13. Pour atteindre cet objectif, Emmanuel Macron prévoit « une baisse de 3 points de la part des dépenses dans la richesse nationale ». Pour réaliser ces économies, il vise « 25 milliards d’économies sur la sphère sociale », dont 15 milliards sur l’Assurance maladie et 10 milliards sur l’assurance chômage, « grâce aux réformes structurelles ».
    http://www.france24.com/fr/20170223-presidentielle-emmanuel-macron-projet-economique-economie-depenses-publiques

  14. Bravo à mr Macron qui envisage d’augmenter les gains des actionnaires et de diminuer les salaires des petits. 10% des gains de productivité transférés des salaires au capital, c’est insuffisant. L’esclavage nouvelle formule, c’est intéressant. On paye mal, on n’a plus besoin de maintenir en vie son capital humain. Il y en a d’autres ailleurs. Et si ça ne marche pas ici, on délocalise ailleurs.
    Tiens je n’ai pas vu ce que propose macron sur l’harmonisation fiscale et sociale en europe. Ah oui, il va baisser l’impot sur les societes a 25%. En attendant les baisses des partenaires. Il va enfouir les dechets nucleaires a bure, dernier cavalier d’une loi récement concoctée par lui même. Et pour le nucléaire, il va réduire sa part à 50% de l’électricité consommée en France. Mais pour arrêter fessenheim, il attend l’ouverture de Flamanville. Attendue pour 2020 (pas sûr).
    La réduction à 50 % sera effective en 2022, nous y croyons très fort. Bravo encore mr Macron

  15. Passionnant, et souvent affligeant, de relire ces contributions cinq ans plus tard avec sous les yeux le bilan d’un quinquennat fermement orienté à droite avec quelques bémols.

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