CES : Luca Visentini réélu Secrétaire général, Laurent Berger élu Président

Les leaders des syndicats nationaux de toute l’Europe ont réélu fin mai Luca Visentini au poste de Secrétaire général et élu Laurent Berger à la Présidence de la Confédération européenne des syndicats (CES).

Ils ont aussi adopté un nouveau manifeste et un programme d’action pour 2019-2023 sur le thème « Une meilleure Europe pour les travailleurs ».

Le Congrès de la CES réuni à Vienne a également désigné :

  • deux Secrétaires généraux adjoints : Esther Lynch and Per Hilmersson ;
  • trois Secrétaires confédéraux : Liina Carr, Isabelle Schömann et Ludovic Voet ;
  • quatre Vice-présidents : José María (Pepe) Álvarez, Miranda Ulens, Bente Sorgenfrey et Josef Středula.

Luca Visentini avait été élu Secrétaire général en 2015 lors du précédent Congrès de la CES à Paris. Avant cela, il avait, depuis 2011, été Secrétaire confédéral de la CES et membre du syndicat italien UIL depuis 1989.

Laurent Berger est Secrétaire général du syndicat français CFDT, un poste qu’il occupe depuis 2012.

Parmi les politiques adoptées aujourd’hui par le Congrès de la CES dans le cadre de son manifeste et de son programme d’action 2019-2023 dont elle réclamera l’implémentation au nouveau Parlement européen et à la nouvelle Commission, on trouve notamment :

Une réforme du processus d’élaboration des politiques économiques européennes, du budget et de l’Union monétaire afin de promouvoir la justice sociale, les investissements favorables à l’emploi, la croissance durable et équitable et une fiscalité progressive en tant qu’objectifs de la politique économique de l’UE ;

  • La mise œuvre complète des 20 principes du Socle européen des droits sociaux adoptés par l’UE en 2017, y compris l’égalité entre les femmes et les hommes, l’égalité des chances, le droit à un juste salaire et le droit à l’éducation, à la formation et à l’apprentissage tout au long de la vie ;
  • Une initiative de l’UE pour soutenir des négociations collectives plus fortes dans tous les pays de l’Union – des négociations entre employeurs et syndicats en matière de rémunération et de conditions de travail ;
  • Une transition socialement juste vers une économie d’avenir mondiale, numérique et sobre en carbone, s’accompagnant d’une législation, de politiques et de financements européens pour assurer que personne ne soit laissé en arrière ;
  • Encadrer l’avenir du travail à travers le droit européen afin de réduire l’emploi précaire, établir les droits des travailleurs dans les nouvelles formes de travail, mettre fin au dumping salarial et social et veiller à la mobilité équitable et à l’égalité de traitement des travailleurs ;
  • Réformer la législation européenne pour renforcer l’information et la consultation des travailleurs ainsi que leur représentation au sein des conseils d’administration et des comités d’entreprise européens.

« Notre mission pour ce prochain mandat sera de contrer les attaques contre la démocratie et la tolérance et d’aller au-delà de ce qu’a fait la Commission Juncker pour promouvoir la justice sociale, les emplois de qualité et de meilleurs salaires partout en Europe » a déclaré Luca Visentini.

« Nous ferons également pression sur l’UE pour qu’elle s’attaque au changement climatique avec un regain d’urgence et d’en faire davantage pour gérer de manière proactive l’action pour le climat, la numérisation et l’automatisation afin de n’abandonner personne en chemin. »

Pour les photos et les CV de l’équipe dirigeante de la CES nouvellement élue sont sous ce lien.

 

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6 Commentaires

  1. C’est très bien, certainement pour M. Berger et les autres représentants syndicaux européens mais quel pouvoir ont-ils ?
    Par ailleurs dans la liste de vœux pieux ou d’objectifs du CES je note le mot « travailleurs ».
    Quelle est la signification actuelle de ce terme pour nos nouveaux représentants syndicaux européens, sachant qu’il y a de moins en moins de « travailleurs » ? Peut-être pensent-ils à des cadres, comme eux…

  2. Il est tout à fait évident que Laurent Berger est le syndicaliste type de cette Europe ultralibérale,des lobbies, grâce à son inaction la loi travail a pu passer et réduire le pouvoir déjà faible des syndicats (accords d’entreprises au lieu d’accord de branches et referendum patronal), dégrader les conditions de travail (flexibilité, précarisation, 87 millions de pauvres en Europe! et plus le chômage baisse plus la précarisation augmente, +4 en Allemagne, Espagne, Portugal et bientôt pareil en France ), vente du secteur public en faisant tout pour qu’il pourrisse aux multinationales du privé, l’école au privé, l’hôpital aux cliniques, la SS aux mutuelles… (aux infos pas de problèmes d’urgence dans les cliniques privées!) pauvres salariés avec L. Berger sont mal barrés!

    • Merci Nespo de dire clairement ce que je pense et nous ne sommes pas les seuls… Vivre décemment sans précarité avec de bons services publics ne semble pas être un « droit de l’homme » assez intéressant pour nos adeptes de l’Europe de la concurrence libre et non faussée.

    • Vos doléances méritent certainement réflexion… sinon plus ample informé.

      Cela dit, vous ne semblez pas prendre en considération le fond de l’article de Jean-Pierre Bobichon, qui énonce un certain nombre de propositions allant bien au-delà des personnes.

      Plus généralement, féru d’histoire de la construction européenne, puis-je faire remarquer que les premiers pas de cette dernière, avec la création de la CECA, n’ont pas obéi aux seules impulsions ou influences des puissances de l’industrie ? Avec les avancées que pouvait favoriser son statut supranational, la première Communauté est aussi, d’une certaine manière, « née sociale ». A cet égard, le « ch’ti » (d’adoption) qui s’exprime sur mon clavier peut témoigner des réalisations entreprises dans ce cadre, telles que le financement de maisons ouvrières en faveur des travailleurs des charbonnages et de la sidérurgie,voire les jalons initiaux d’une politique de santé et de sécurité au travail.

      La Communauté économique européenne, déjà plus marquée par l’emprise de l’inter-gouvernementalisme, s’est sans doute davantage préoccupée de la promotion du « consommateur » que du « travailleur », même si le Traité de Rome comportait des dispositions en matière sociale, y compris la création d’un Fonds social européen… sur fond de « libre circulation » des intéressés. Les Traités ultérieurs, dont celui de Lisbonne, ne se sont guère illustrés par une dynamique proprement sociale au niveau de l’Union elle-même, laissant aux Etats membres (qui les ont négociés !) l’essentiel des compétences en la matière.

      En fait, lorsqu’on évoque les Etats membres, on peut difficilement les absoudre du péché de « lobbyisme ». Ceux-ci sont en effet au moins autant – sinon plus – exposés aux manoeuvres que l’on pourrait qualifier d’ « influence ». Pour prendre des exemples très concrets et d’actualité, le « Canard enchaîné » du 19 juin consacre deux articles à ces pratiques à l’échelle de la France: d’abord, s’agissant de la loi « Energie-Climat », ce journal très bien informé donne quelques détails croustillants sur la manière dont Total fournit aux députés français des outils juridiques « clés en main » pour changer les textes; de même, il révèle les manoeuvres de certains banquiers d’affaires proches de Nissan pour torpiller le projet de fusion qu’envisageaient Renault et Fiat.

      Donc, « à lobby-lobby et demi ». Mais une différence mérite aussi d’être soulignée: à savoir que, depuis quelques années – leçon tirée des maladresses de l’ « affaire Barroso » – deux initiatives ont été prises au niveau de l’UE:

      – d’une part, un registre des « représentants d’intérêts » est ouvert à Bruxelles pour recenser les lobbyistes désireux de franchir les portes de la Commission européenne (voire d’autres institutions)

      – d’autre part, les commissaires européens – mais la règle vaut aussi pour les plus hauts fonctionnaires de l’administration de la Commission – sont tenus de produire des informations au sujet de leurs rencontres avec le monde des affaires.

      La France fait mieux ?

  3. Bonjour je vous demande si il est possible de faire les augmentations a part égales c’est a dire que le P-dg touche la même somme que le salarié qui a le plus bas salaire c’est ce que j’ appel légalité.

  4. Avec Mr Berger comme président, c’est sûr qu’il va bien nous défendre….avec ce qu’il fait en France, çà se saurait.

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