100 jours pour l’Europe !

Nous sommes en guerre, nous répète inlassablement notre Président. Soyons lucides, très vite notre succès sur le front sanitaire sera contingent du front économique. Avec les semaines qui passent, se dessine une course contre la montre entre le temps du confinement, qui est celui de l’épidémie, et la capacité de résilience de nos économies. Rien ne sera possible avec un chômage massif perdurant plus de quelques semaines …

Alors, quel patrimoine économique faut-il prioritairement accompagner – voire sauver – dans les 100 jours à venir ? La question est posée, que l’on considère des entreprises clefs pour nos chaînes de valeur, notamment dans les territoires, ou qu’il s’agisse de technologies ou d’innovations qui risquent de disparaître … ou de partir ailleurs. Sans oublier de s’intéresser aux initiatives incroyables de la société civile, nées depuis le début de l’épidémie.

Au nom de tout ce « patrimoine actif français et européen », l’heure est à l’action dans le sillage de la Banque Centrale Européenne, seule garante crédible de la solidarité européenne à ce jour comme le fut déjà Mario Draghi lors de la crise de l’Euro. Dans ce contexte inédit, où nos sociétés affrontent avec « la mort en prime time » leur propre limite anthropologique, tous les concours, toutes les options sont à envisager. Il n’existe, face à cette crise sans précédent, aucune vérité d’évangile au-delà du fait scientifique.

Il n’en demeura pas moins qu’il existe un principe fondamental selon lequel chaque acteur économique a réussi grâce à son appartenance à un écosystème vertueux, auquel il se doit de contribuer dans les périodes de croissance et dans les périodes de crise, comme celle que nous vivons actuellement. Il est temps de rappeler ce que nos plus belles réussites européennes doivent à l’existence du Marché Unique et plus largement au projet européen ! Cela concerne aussi bien les fleurons industriels que le patrimoine de leurs fondateurs… Bref, si l’Europe a fourni des « consommateurs faciles » aux entreprises, grâce au Marché Unique, pour une pure  «extraction de la valeur », elle doit maintenant exiger des acteurs économiques qu’ils s’intéressent à l’ensemble de l’écosystème. Il va être temps de parler de « construction de valeur ». Aujourd’hui, il est prioritaire de relancer pour accroître la consommation et stabiliser la fidélité des clients, mais investir des ressources financières pour contribuer à la sécurité sanitaire des consommateurs semble « un tabou » pour les acteurs économiques européens. Les premiers bénéficiaires du Marché Unique sont à présent attendus autour d’une action publique-privé efficace et pragmatique !

Alors, où sont-ils ? Quelles sont leurs propositions au-delà des principes de RSE communiquées dans tous les médias ?

Agissons tous utilement dans les 100 jours à venir, ici et maintenant. Commençons par la création de lieux de rencontre des énergies publiques et privées, qui mobilisent les talents indispensables, les secteurs clefs, et les productions qui sauvent, autour d’un label commun comme « équipes  Force France-Europe». Puis proposons de les dupliquer au sein de l’UE.

La tâche est immense pour corriger l’abandon d’une génération entière, qui semble avoir oublié que l’Innovation doit d’abord servir l’amélioration de la Condition Humaine ! Pourtant, à ce jour, nous ne sommes plus en mesure de fabriquer d’aspirine à demeure depuis dix ans !

[author title= »L’académie des Alchemists » image= »https://www.sauvonsleurope.eu/wp-content/uploads/2020/04/thealchemists.png »]Gonzague Dejouany, Lucille Desjonqueres, Henri Lastenouse, Karine Lazimi, Louisa Munaretto, Michel Paolucci, au nom des 50 entrepreneurs réunis dans l’Académie des Alchemists[/author]

Henri Lastenouse
Henri Lastenouse
Vice-Président de Sauvons l'Europe

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5 Commentaires

  1. Cette U.E est un lupanar ultra-libéral dont on connait les tauliers. Assez de naïveté et de compromission ! . Il est plus que temps d’abolir le traité de Lisbonne imposé au peuple contre son gré exprimé en 2005 . C’est maintenant plus d’État et de planification sociale et économique qu’il faut pour le bien commun !!
    Commençons par signer massivement la pétition pour la nationalisation de Luxfer entreprise qui produisait des bouteilles d’oxygène médical . On attend plutôt cela de « Sauvons l’Europe »: allez vous en faire la promotion dès maintenant et pas dans 100 jours .???…..

    • Je crois que vous faites une erreur en assimilant la construction européenne à une seule coquille néo-libérale, il est un fait que jusqu’à aujourd’hui celle-ci a très largement donné cette image, mais il est tout à fait possible de considérer que cette enveloppe européenne soit le seul cadre envisageable dans lequel on puisse développer cette planification socio-économique que vous semblez appeler de vos voeux.
      A l’échelle de la France seule elle est vouée à l’échec(que représente la France au niveau mondial: à peu près rien).
      Par contre avec un continent de 450 millions d’habitants (même en tenant compte du défaut du Brexit) , avec le seul modèle socio-économique mondial qui tienne la route, la 1ère puissance commerciale mondiale, peut être la 1ère puissance industrielle, une très grande puissance financière, une grande puissance agricole, il est possible de s’opposer aux deux grands mastodontes que sont la Chine et les Etats Unis qui n’attendent que nos faiblesses internes pour nous écraser.
      La nature a horreur du vide et l’accumulation de richesses existant dans une Europe à peu près dépourvue de pouvoir politique va attirer des envieux.

  2. On lit souvent l’expression « darwinisme économique » pour qualifier la projection idéologique des deux siècles passés de la loi du plus fort: cette notions est totalement contraire à ce que l’on sait de la vie. L’évolution des espèces élimine celles qui n’ont pu résister à un environnement variable faute de variabilité ou de diversité génétique, conditions nécessaire de la résilience. Au lieu de s’obséder à l’optimisation de fonctions locales, serons-nous un jour capables de penser globalement la survie de nos sociétés?

  3. « … mais investir des ressources financières pour contribuer à la sécurité sanitaire des consommateurs semble « un tabou » pour les acteurs économiques européens. Les premiers bénéficiaires du Marché Unique sont à présent attendus autour d’une action publique-privé efficace et pragmatique !

    Alors, où sont-ils ? Quelles sont leurs propositions au-delà des principes de RSE communiquées dans tous les médias ? ».
    Je me permets de reprendre ci-dessus vos propres phrases. Car, si je crois saisir l’essentiel de votre appel, il me semble que ces dernières phrases ne sont pas assez explicites pour le lecteur ordinaire. Qu’avez-vous voulu dire ? N’êtes-vous pas trop elliptique ? Ne devez-vous pas penser que vous vous adressez à des lecteurs qui ne baignent pas en permanence dans votre champ de réflexion ? Merci.

  4. Attendez ! Vous stigmatisez une génération entière qui aurait  » refusé » l’innovation technologique ? Revoyez la vraie histoire depuis la mort de Pompidou, époque heureuse où la France indépendante était à la pointe du progrès , dont les réalisations nombreuses en énergie atomique, aviation, marine, chemins de fer, Minitel et même militaire avec le système RITA , nous mettaient à égalité avec les USA et la Russie. Aujourd’hui nous sommes à la 7ème place économique mondiale, derrière l’Inde et l’Italie…Merci les voyous qui ont gouverné et bradé la France en commençant par Giscard le faux aristo, quand au dernier en date, nous avons le garçon de course de Rothschild. Sortons de cette Europe, coquille vide, tirelire à fausse monnaie, nullité politique et financière, vendue aux ONG lobbyistes (voire Monsanto-Bayer feuilleton rocambolesque sur fond macabre.) et rapatrions notre savoir-faire bradé tel Alstom !

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