Orban met le PPE au défi

Après les épisodes récents qui ont vu le PPE examiner l’expulsion du Fidesz, puis ne pouvoir trancher, on aurait pu croire que Viktor Orban aurait concentré ses forces sur la négociation du budget européen pour éviter toute idée de conditionnalité des aides. Apparemment, la meilleure défense est l’attaque. Il a tout simplement adressé une lettre à ses pairs du PPE dans laquelle il défend fortement ses positions et appelle à une évolution du PPE vers la vraie droite vraiment chrétienne.

 

Il réaffirme les valeurs du PPE, parmi lesquelles la lutte contre le marxisme et surtout les valeurs chrétienne, qui se résument dans tout le courrier à « un homme, une femme » ce qui fait au moins un bréviaire chrétien facile à retenir.

La perte relative de pouvoir du PPE ne résulterait pas d’une fragmentation du jeu politique, comme ce qui arrive aux sociaux-démocrates, mais d’un abandon des valeurs et d’un glissement vers le centre où le PPE devient indistinguable des libéraux, verts et socialistes, adopte leur idées et finit par soutenir « les anarcho-communistres radicaux qui existent encore dans les gouvernements » et la destruction de l’Europe par les migrations de masse.

Il demande donc un réalignement du PPE sur ses valeurs, une stratégie d’alliance avec les partis plus à sa droite plutôt qu’avec les libéraux et les sociaux-démocrates, et la constitution d’un pôle « de droite chrétienne » du PPE qui ait une expression légitime et bien sur des postes.

Tout ceci nous fait poser deux questions:

Premièrement le Président du Conseil Charles Michel vient de faire un gros pas en arrière sur la conditionnalité des aides au respect de l’Etat de droit dans sa dernière proposition. Sommes-nous bien certains que nous pouvons nous en passer face à un gouvernement hongrois qui voit encore au pouvoir en Europe des « anarcho communistes radicaux »?

Deuxièmement, les Républicains français ont connu une certaine division sur le sujet au Parlement le mois dernier, et certains d’entre eux se sont montrés très pro Orban. Les Républicains soutiennent-ils cette proposition de création d’une pôle de droite chrétienne au sein du PPE? En feraient-ils partie?

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6 Commentaires

  1. Vu de Belgique, l’attitude de Charles Michel ne m’étonne pas, lui qui a su se compromettre avec l’extrême droite flamande pour appliquer une politique ultra-libérale.

  2. C’est quoi cette bêtise de racines chrétiennes de l’Union Européenne. L’UE a comme origine d’autres religions bien plus anciennes, comme la celtique par exemple. Nous semblons oublié que la chrétienté est né vers l’Euphrate, c’est à dire au moyen Orient. Il est temps d’en finir avec ces racines CRÉTINES de l’UE.

    • En essayant d’atténuer vos maladresses d’expression, il ne serait peut-être pas exagérément contreproductif de renvoyer à la réflexion que j’ai lue sous la plume d’un dominicain – dont, sur le coup, je ne retrouve pas le nom, ni le titre de l’ouvrage: à savoir que ce que l’on considère à tort comme des « racines » chrétiennes de l’Europe sont en réalité une « greffe » judéo-chrétienne sur un tronc qui plonge ses racines dans un terreau gréco-romain.

      Alors, on peut – sous réserve d’approfondissement – y ajouter des couches telles que l’apport celtique. Mais n’oubliez pas, non plus, que l’un des plus ardents promoteurs du christianisme des origines – à savoir l’apôtre Paul – a, très tôt, oeuvré à sa propagation dans l’ensemble du monde méditerranéen, au-delà, précisément, du Moyen-Orient: une mémorable « épître aux Romains » s’inscrit dans cette dynamique.

      En outre, si l’on prend un peu de recul pour examiner ce qu’a produit la greffe évoquée plus haut, les fleurs et les fruits ne sont sans doute pas à stigmatiser dans leur ensemble… même si, par exemple, le feu malheureux de l’Inquisition, voire les guerres (fratricides) de religion n’ont pas épargné des branches fructifères.

      Quant au sieur Orban – pour en revenir au thème de la chronique – j’ignore quelles sont ses appartenances religieuses spécifiques. Mais on peut craindre que les déviations dont il se fait le porte-étendard ne soient, à bien des égards, assimilables à ce « catholicisme sans christianisme » qui pervertit des mouvements comme « la manif’ pour tous ». Me prévalant de mes origines hongroises, je n’en suis personnellement que plus attristé.

      • Je vous conseille fortement la lecture du livre d’Olivier ROY : « L’Europe est-elle Chrétienne? ».
        Pour en faire une très brève synthèse , s’il est indéniable que notre culture a été fortement influencée par la Chrétienté, par exemple nos droits et notre morale, il n’en demeure pas moins que l’athéisme progresse à vive allure et devient majoritaire en Europe, et que la réponse à cette question est ans aucun doute négative en 2020.
        A titre d’exemple Olivier Roy cite le changement radical sur l’ avortement qu’a connu un pays fortement catholique jadis, à savoir l’Irlande, en l’espace d’une trentaine d’année.

  3. Tristes commentaires, mais il est vrai que l’Esprit Saint souffle où il veut et je ne peut que souhaiter qu’il souffle sur ces européannistes qui n’ont pas compris le revirement vers les vraies valeurs chrétiennes enseignées par Jésus Fils de Dieu et Marie qu’on a viré de son drapeau pour ne garder que les étoiles qui ne peuvent plus dans ces conditions éclairer cette commission européenne F-M.et pervertie par Soros et ses ONG. Comme déjà dit dans une autre réponse, Orban a été démocratiquement élu pour protéger son peuple contre le satanisme islamique. Point final. Si mes propos dérangent la bien-pensance totalement obsolète, je dirai » Ils ne savent pas ce qu’ils disent  » Si ces propos sont non recevables , vous pouvez me rayer de vos lecteurs , mais plus personne de sensé dans les peuples ne peut supporter plus longtemps la dictature folle de la comm. européenne qui va s’éteindre lorsque elle va demander un surplus de  » cotisations » pour remplacer la perfide Albion qui a compris le non sens actuel des politiques menées contre les peuples. Le réveil est là.

    • 1. N’ayant pas la prétention – à la différence d’autres commentateurs – d’intervenir sur des questions que je maîtrise mal ou de manière incomplète, je me garderai bien de prendre position sur le « clivage » Orban-Soros. Permettez-moi donc de me limiter à faire simplement observer que – paradoxalement ? – si l’actuel chef du gouvernement hongrois a pu étudier à l’étranger (au Royaume-Uni, si j’ai bonne mémoire), c’est grâce à une bourse accordée par le réseau des « Open Society Foundations » créé à l’initiative d’un certain… George Soros. Si ce dernier apparaît souvent comme la bête noire d’une certaine « fachosphère » – comme on dit aujourd’hui pour caractériser les penchants d’un certain courant complotiste – rassurez-vous, je ne vous fais pas grief de vous affubler a priori d’une telle stigmatisation… mais vous recommande fraternellement (entre chrétiens) de vous méfier des rumeurs répandues dans ce genre de milieu.

      2. Je doute que la vocation de « Sauvons l’Europe » soit de faire office de tribune pour des débats d’ordre théologique. J’aurais sans doute bien des arguments à faire valoir sur ce terrain en réponse à vos interprétations un peu étroites . Juste, toutefois, deux remarques:

      – d’une part, s’agissant de ce que vous réduisez – je cite – au « satanisme islamique », évitons, en ce domaine sensible, de jeter le bébé avec l’eau du bain… nous remémorant que le Deutéronome (chap.24, verset 15) affirme sans ambage: « Tu n’exploiteras pas un immigré qui réside dans ton pays, dans ta ville » et que le Livre de l’Exode, en son chapitre 22, verset 20, lui fait en quelque sorte écho en invitant à ne pas exploiter ni opprimer l’immigré. Et que penser du verset 35 du chapitre 25 de l’évangéliste Matthieu qui rapporte la parole du Christ lui-même:
      « J’étais un étranger et vous m’avez accueilli » ?

      – d’autre part au sujet de l’ « éviction » de Marie hors du drapeau européen, je préfère quant à moi la sobriété du seul affichage des douze étoiles – censé symboliser l’idéal d’une certaine perfection – en songeant qu’on a sans doute épargné une représentation baroque – ou pire, sulpicienne – de la Vierge.

      3. Venons-en aussi à vos propos concernant l’Union européenne.

      D’une manière générale, on peut déplorer qu’ils s’inscrivent dans une fâcheuse tendance chez certains moutons de Panurge – en fait, des « brebis sans berger » (Matthieu, Chapitre 9, verset 36), comme le trahit souvent leur désarroi ? – à s’ingénier à hurler avec les loups de l’europhobie.

      Mais, plus spécifiquement, quant à la prétendue « dictature folle » de ce que vous appelez la « comm » – sans doute pour « Commission » – européenne, il serait salutaire que vous approfondissiez quelque peu votre connaissance de la vie de l’UE. Quelle dictature ? lorsque l’on sait à quel point son action est encadrée:

      – par les « impulsions » en provenance des Etats membres au niveau des Chefs d’Etat et de gouvernement (Conseil européen) ou des ministres (Conseil) – et ce souvent en amont du pouvoir d’initiative octroyé par les traités à la Commission;

      – par le contrôle politique exercé par le Parlement européen, qui ne se réduit pas à des prouesses oratoires dans les hémicycles de Strasbourg ou de Bruxelles: le travail en profondeur s’opère essentiellement dans les commissions parlementaires, où les fonctionnaires de la Commission, invités à dialoguer avec les élus sur le contenu et le sens des initiatives ou sur la justification des actions de gestion, se trouvent parfois réellement « sur le gril »;

      – par le contrôle d’une autre nature incombant à une institution comme la Cour des comptes européenne: regard financier, certes, traquant jusqu’au moindre centime l’usage qui est fait de l’argent du contribuable européen; mais aussi – inévitablement, tant les frontières peuvent être poreuses entre la pure gestion et le contexte politique – appréciation du bien-fondé de certains actes de mise en oeuvre décidés par la Commission. Le Journal officiel de l’UE regorge d’exemples d’un dialogue entre les questions souvent très pointues posées par la Cour et les réponses de la Commission: n’hésitez pas à vous y reporter…

      – enfin, cerise sur le gâteau, n’oublions pas la vigilance qu’il revient à la Cour de justice de l’UE d’assurer en cas, notamment, de « violation » des traités ou des règlements communautaires: là aussi, il existe des décisions de jurisprudence où des recours en annulation d’actes de la Commission ont permis de sanctionner par exemple quelques pratiques de détournement de pouvoir commis par cette dernière. Peut-on s’attendre à un contrôle juridictionnel aussi poussé en Pologne ou en Hongrie lorsque les gouvernements de ces deux pays s’ingénient à mettre au pas l’indépendance des juges ?

      En n’oubliant pas, au surplus, le recours fréquent, de la part de l’ « exécutif » européen, à des consultations publiques ouvertes en direction tant des milieux économiques et sociaux que, tout simplement, des citoyens européens, ne peut-on pas se poser légitimement la question de savoir quelle est la nature de la dictature que, dans un jugement un peu hâtif, vous imputez à la Commission ?

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