Le scrutin délaissé et une claque pour le FN

Les deux tiers des électeurs n’ont pas jugé utile de se déplacer pour élire leurs représentants dans les départements et les régions.

Il s’agit d’un signal clair sur le fonctionnement de notre démocratie. Faut-il y voir un effet annexe de de la réduction parfois observé de ce vote à un tour de chauffe de la présidentielle ? Ou un délaissement par les Français de l’exercice électoral ? Il se dit souvent que la démocratie reste vivace au niveau local, mais les municipales, reines des élections de proximité avaient déjà subi une forte abstention, que l’on avait entièrement attribuée à l’épidémie de Covid-19.

Dans le détail, il semble que cette abstention ait fortement bénéficié aux sortants et en particulier que l’extrême droite n’a pas su transformer son potentiel d’attraction dans une dynamique inscrite dans les urnes. Le parti au pouvoir peine à exister au-delà des débats nationaux, comme s’il était entièrement mono-objet. Si LR est le premier parti, le bloc de la gauche de gouvernement PS/EELV se hisse à son niveau avec un résultat meilleur qu’attendu.

Les listes qui se présentaient hier ne briguaient pas des institutions inutiles. Elles comptaient déterminer la politique sociale de proximité et la transition énergétique sur le territoire. Dans le silence des électeurs, nous ne pouvons pas ne pas voir un signal d’alerte, mais aussi quelques lueurs d’espoir.

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6 Commentaires

  1. Eh oui, nous ressemblons de plus en plus à des Américains! A force de brailler que nos libertés sont menacées, que de toute façon tous les politiciens sont des sous-marins d’un vaste complot mondial et qu’aucun ne comprend notre moi profond, comme les partis ne produisent plus vraiment d’idées, ou une cacophonie incompréhensible (par exemple 3 paires de candidats sur mon canton avaient le sigle EELV sur leur tract électoral!) et servent surtout aux ambitions présidentielles de quelques chefs (et donc sont en voie d’électro-encéphalogramme plat si le leur n’est connu que de quelques followers), comme la culture politique (et pas que celle-là!) diminue à vue d’œil, on n’a même plus besoin d’une excuse comme la pêche pour avoir la flemme d’aller jusqu’au bureau de vote!

  2. Régionales/départementales: Discutable: J’espère qu’en Paca la gauche écologique ne va pas répéter l’erreur stratégique qu’elle a commis par le passé : se saborder pour faire barrage à Le Pen, ne pas siéger au conseil régional et laisser ainsi le terrain à la droite et y prospérer sans oppositions. Mieux vaut combattre la droite au sein du conseil qu’être inaudible à l’extérieur et de perdre là toute lutte par manque de soutien du conseil régional.

    Si les éligibles croient que c’est en culpabilisant les abstentionnistes qu’ils vont les faire voter en refusant de se remettre eux-mêmes en question, c’est qu’ils n’ont rien compris ou plutôt ne veulent pas comprendre et se complaisent en fait dans ce système passéiste qu’ils sont prêts à faire perdurer dès qu’il leur est favorable. Les électeurs veulent une démocratie proche des origines athéniennes, c’est à dire qu’ils veulent une démocratie proportionnelle, directe avec un contrôle des élus et la possibilité de les destituer en cours de mandat s’ils ne respectent pas leurs promesses, voir de les condamner juridiquement en cas décisions, de choix nuisant au bien commun. Les électeurs ne veulent plus être traités d’abrutis ayant besoin de cures de pédagogo/propagande, ils veulent plus de participation, partager le pouvoir, plus de referendums municipaux, régionaux, nationaux sur les grands enjeux concernant leur vie quotidienne. Il serait temps aux élus de comprendre qu’une fois élus ils ne peuvent plus se comporter comme des seigneurs dans leur fief, qu’ils ne sont pas des vaches sacrées tenant leur pouvoir de quelque droit divin et que plus les élus partagent le pouvoir avec les électeurs, plus il y a de démocratie. Plus il y a d’abstention et moins les élus ont de légitimité.
    La claque des électeurs à la Rem. En se démarquant de la gauche écologique macronienne, le succès de la nouvelle gauche écologiste prouve sa nécessité de même que LR en se démarquant de la droite macronienne retrouve son identité. Cela marque la fin de la possibilité pour Macron de continuer à séduire et détruire ces anciens partis.
    La chute des scores prévus pour le RN marque aussi la fin de pouvoir, pour Macron, de présenter le RN comme dangereux. Macron ne représente pas les français des communes, des régions, des départements qui n’ont pas voté pour lui. Il ne représente que lui-même et sans la faiblesse de Juppé, la bêtise de Fillon et celle de Le Pen, jamais il n’aurait jamais été élu. Ce n’est pas à sa malignité qu’il doit bien souvent sa réussite mais à la stupidité de ses adversaires et aux opportunités qu’il a su exploiter, manipuler à son profit. Si l’élection des députés avaient eu lieu avant d’élection présidentielle, peut-être n’aurait-il jamais eu la majorité et même, gagnant la présidentielle, aurait-il du cohabiter et les cohabitations donnent-elles de si mauvais résultats ?
    Trouver un représentant à la gauche écologique semble peu facile tant à ce niveau les ego sont démesurés et les programmes souvent divergents.
    Il est curieux qu’aux régionales, sauf en Corse, là question la plus fondamentale n’ait pas été
    posée : faut-il plus d’autonomie des municipalités, des départements, des régions face au pouvoir central parisien, des préfets à la botte du président car, depuis Macron, l’argent de ces instances dépend de plus en plus, de la bonne grâce de l’État, état se déchargeant de plus en plus sur ces structures de ses responsabilités, état dont l’argent perçu des contribuables ne sert pratiquement plus qu’à soutenir les entreprises et leurs actionnaires. Or seule une plus grande indépendance des régions comme presque partout en Europe permet d’agir sur l’économie locale, de la vivifier, la dynamiser sans attendre l’assentiment de la capitale, de faire preuve de réactivité et de consommer local.

    • Trés bonne analyse,en voulant centraliser à outrance,on vide de sa substance tous les efforts d’initiatives locales.
      A quand une véritable nation européenne fédérale.

    • Tout à fait! En Allemagne aussi, les gens en ont marre des politiques corrompu(e)s. Et en Espagne aussi, les gens veulent plus d´indépendance régionale par rapport au gouvernement central. Bien sûr il faut un certain contrôle, mais pas une dictature. Et cette arrogance des hommes/ femmes politiques qui croient qu´ils ont le pouvoir absolu, dès qu´ils ont été élus. Il est temps de réformer notre démocratie européenne!

  3. Encore une fois, en PACA, on va nous demander de voter pour quelqu’un qu’on souhaitait remplacer, pour éviter quelqu’un de pire…
    Et l’an prochain, on nous demandera de voter pour une personne qui fait seulement semblant de se soucier de l’avenir de la planète et du social, pour « faire barrage ».
    Alors cette fois je vous dit :
    Ne comptez plus sur moi, et allez vous acheter des castors !

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