Le numéro 28, appelé Islande, doit se présenter au bureau de l’Union européenne en vue d’un examen ..

Combinant efficacité économique et équité sociale, l’Union européenne est un projet de civilisation. La construction européenne repose, d’une part sur la victoire de la liberté sur le totalitarisme, d’autre part sur l’ouverture à l’intégration de nouveaux pays dans le cadre de la politique de l’élargissement. Pour ce faire, l’acceptation du peuple et de ses élites au projet est primordiale, tandis que le respect des critères d’adhésion à l’UE l’est tout autant. A l’issue des négociations avec l’UE, l’adhésion sera soumise par référendum aux Islandais. L’Islande rejoindra-t-elle l’Union?

Pays d’Europe arctique, « L’Islande est clairement un pays européen démocratique »

L’UE approche maintenant les frontières du continent. Pour les « pays candidats », ils doivent se conformer à garantir les critères politiques, économiques, sociaux et de reprise de l’acquis communautaire. L’Islande fut l’un des premiers membres de l’Association européenne de libre-échange. Suite à l’accord sur l’Espace économique européen, elle y applique des législations commerciales communautaires, à l’exception des politiques de pêche et d’agriculture. L’Islande, membre associé de l’espace Schengen, offre la possibilité de voyager sans passeport dans la plupart des pays de l’UE ainsi qu’en Norvège. Sur le plan politique, la présence d’institutions stables garantit la démocratie, la primauté du droit, les droits de l’homme, le respect des minorités et leur protection.

Vers une évolution de la vision européenne et communautaire

Pendant longtemps les Islandais ont fait le choix de ne pas adhérer, tout en concluant des accords spécifiques avec l’Union. Est-ce-que l’Islande craint un repli ethnique en intégrant l’UE ? Dans cette vaste zone de libre-échange, des craintes de dilution planent toujours. En Islande, le gouvernement est divisé sur la question, le « Parti de l’indépendance » est opposé à l’adhésion alors que les sociaux-démocrates soutiennent la candidature officiellement. Selon un récent sondage publié dans le quotidien islandais Frettabladid, 70 % des Islandais veulent un référendum sur l’adhésion à l’UE; 49 % se disent favorables à rejoindre l’Union ; 27 % indiquent qu’ils voteraient contre l’adhésion. Si référendum il y a, il est difficile en l’état actuel des choses de se prononcer sur un probable résultat.

Contrairement à la Suède et au Danemark, qui sont connus pour des comportements négatifs vis-à-vis de l’UE, avec la mise en exergue de comportements «eurosceptiques», l’Islande se positionne comme très proche de l’Union, sans toutefois en être membre.

Cette petite île de 320 000 habitants est conduite par une nouvelle génération d’hommes qui regardent vers l’Europe. Pendant longtemps les Islandais furent tournés vers les Amériques. Depuis la fermeture de la base aérienne de Kéflavik de la part des Etats-Unis, les Islandais se lamentent et perdent confiance en les Etats-Unis, qui depuis la seconde guerre mondiale étaient chargés de veiller à la sécurité du pays.

Il est à souligner, que la réticence principale était de voir l’UE perturber la politique de pêche du pays. La législation de Bruxelles sur les quotas de pêche ont des conséquences sur l’organisation de cette précieuse industrie. La pêche se révèle être la principale activité économique de l’île et représente 60% des exportations. Pour la jeune génération, l’argument économique de la pêche ou de la transformation des métaux est remis en cause. Les jeunes Islandais sont concentrés sur les nouvelles technologies et sur les affaires internationales. Quant à l’Euro, la monnaie stabilisera et protégera l’économie islandaise. Pays « sain », précisons que les critères d’adhésion à la monnaie unique sont respectés. Selon un nombre important de responsables politiques et économiques, et ce, suite à la déconfiture des trois principales banques, entrer après des années de réticences, s’avère être le seul moyen de garantir l’avenir financier du pays, ce dernier étant en outre lourdement endetté.

L’Islande pourrait adhérer rapidement à l’Union européenne

Le changement de gouvernement en Islande accélérera la dynamique de l’adhésion pour une conclusion effective vers 2011/2012. Pourquoi un tel traitement de faveur ? L’Islande est membre de l’Espace économique européen. Qui plus est, la législation islandaise est déjà harmonisée avec la législation de l’UE. Par conséquent, ce pays satisfait déjà aux critères d’adhésion. Enfin, ce pays regorge d’atouts avec des institutions garantissant la démocratie, l’Etat de droit, l’économie de marché viable, une capacité d’absorption, une aptitude à assumer les obligations découlant de l’adhésion pour le politique, le monétaire et l’économique. Dans l’espoir d’une décision d’accueillir favorablement leur pays dans le giron de l’Union européenne, le gouvernement islandais s’est mis en ordre de négociation pour mars 2010, dont la mission est la réforme et la modernisation de l’Islande. En face, l’UE attache beaucoup d’importance à la mise en place du Traité de Lisbonne.

La diversité islandaise dans une Europe unie

L’Islande est un pays avec ses spécificités. Les européens ont à coeur de ne pas diluer dans l’Union les particularités de ses régions à l’échelle de ce continent si vaste, allant « de l’Atlantique à l’Oural ». Dans ce pays, les journées estivales sont très longues, ce qui est pratique pour les 400 000 touristes par an, qui foulent le sol islandais pour admirer les baleines, les glaciers, les volcans, le « si pur » cheval « islandais ». En revanche, le touriste sera surpris par l’absence de chemin de fer et de l’absence des cheminées dans la capitale islandaise. L’Islandais est fier de sa production énergétique, il transforme l’aluminium et il est spécialiste en géothermie. Cette île occupe un emplacement stratégique entre l’Europe et les Etats-Unis. En revanche, il est blessé par l’effondrement soudain de son économie, par sa dette extraordinaire et par sa lourde dépendance aux importations. Homme fier, travailleur et indépendant, l’Islandais est respectueux de son environnement et protège farouchement la reproduction de ses poissons. Avec l’UE, il ne s’agit pas de détruire sa faune et sa flore. Son rapport au travail est spécifique également. Il travaille souvent jusqu’à 70 voire 75 ans, a souvent deux métiers, change facilement de postes et d’entreprises, et ne craint ni le chômage ni les crises. Face aux crises, l’Islandais ne panique jamais, il s’y adapte. L’Islandais est énergique au travail. Ceci étant dit, la situation économique et sociale pour 2010 s’annonce difficile, et quand bien même la Banque Centrale fait parvenir des signes d’optimisme. Notons, que l’Islande était au deuxième rang des pays les plus développés au monde avant la crise économique de 2008.

A la lumière de cet examen, qui s’avère me semble-t-il favorable à l’entrée de l’Islande au sein de l’Union européenne, saluons cette petite île ô combien démocratique par « GUO BLESSI ISLAND » (« Dieu bénisse l’Islande »), et souhaitons, à cette terre, de faire grandir l’idéal européen pour toujours, sans compromettre son identité et son mode de fonctionnement. Après tout, la construction européenne mérite autant d’efforts et que rêves partagés.

Pierre-Franck HERBINET

Arthur Colin
Arthur Colin
Président de Sauvons l'Europe

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