La montée de l’extrème droite en Europe

 

Krisztina Morvai et Gabor Vona, du parti hongrois d'extrême droite Jobbik

Le 19 septembre 2010, les populistes font leur entrée au Parlement suédois. Le 10 octobre 2010, l’extrême droite obtient en Autriche, dans le cadre d’élections provinciales, 27% des voix.

L’extrémisme de droite progresse parallèlement aux Pays-Bas où un contrat de majorité est établi entre les libéraux et les chrétiens-démocrates, d’une part, et Geert Wilders, le leader d’extrême droite, d’autre part. Il en est de même au Danemark, en Norvège, en Hongrie. En Italie, la Ligue du Nord gouverne avec Silvio Berlusconi.

Ainsi, la montée de l’extrême droite liée souvent à une vague d’islamophobie se développe depuis plusieurs années dans la plupart des Etats de l’Union européenne.

On ne peut s’en satisfaire et admettre cette évolution sans réagir. On ne peut cependant se contenter de dénoncer ces faits sans s’interroger sur l’existence de causes profondes qui ont favorisé l’émergence de phénomènes aussi graves et aussi répandus puisqu’ils se développent comme nous venons de le rappeler dans nombre de démocraties européennes.

En vérité, les causes et les remèdes susceptibles d’endiguer ce phénomène se confondent et je voudrais ici, sans procéder à une hiérarchisation, énoncer un certain nombre de règles et de principes fondamentaux qui devraient permettre de combattre efficacement ce phénomène dangereux pour l’avenir de l’Union et de ses fondements démocratiques.

Assurer effectivement la sécurité de tous et de chacun afin que l’on ne puisse plus exploiter à des fins partisanes le sentiment d’insécurité, sentiment bien réel. Le premier devoir d’un responsable, à cet égard, étant non pas de souffler sur les braises en entretenant les peurs mais de mettre en œuvre les moyens permettant d’éteindre le feu qui couve et peut menacer à terme la paix civile si l’on n’y prend garde.

En finir avec un angélisme coupable et un laxisme qui font le jeu des extrémismes.

Ne pas nier l’existence de phénomènes évidents de violence et de refus d’intégration de la part de certains et accepter que se perpétuent des comportements manifestement contraires aux valeurs et principes qui fondent l’existence d’un Etat de droit.

Assurer la gestion démocratique des flux migratoires dans un cadre européen, l’Union européenne devant être dotée, à cet égard, d’une souveraineté suffisante lui permettant de réguler ces flux et d’exercer les contrôles nécessaires.

Concilier la libre circulation des personnes, des biens et des capitaux dans le respect de règles plus contraignantes. La souveraineté européenne devant ici encore s’affirmer, l’Europe ne pouvant être un « couloir », un « espace » où quiconque puisse s’installer à sa guise.

Accueillir l’étranger et le faire bénéficier des lois de l’hospitalité qui sont celles d’Etats démocratiques attachés aux conventions internationales et déclarations des droits de l’homme, en rejetant toute forme d’ostracisme et d’exclusion à l’égard de quiconque mais ne jamais abdiquer nos valeurs et nos principes, fruits d’une longue histoire et d’épreuves partagées et de destins associés.

Ne jamais confondre le respect des principes démocratiques et des droits de l’Homme avec l’anarchisme et une approche trop individualiste qui consiste à se croire au dessus de la loi commune et à prôner le « moi je » aux dépens des droits des autres.

Affirmer toujours plus haut et plus fort le lien indissociable qui existe entre les droits et les devoirs.

Respecter en toute circonstance la dignité de l’homme et de la femme et agir dans un souci de justice et d’équité afin d’éviter la « déconstruction » d’une société qui se doit d’être soudée et refuse l’exclusion.

Ne jamais cesser de vouloir vivre ensemble et œuvrer à l’épanouissement d’une communauté de destin dans le respect de nos valeurs communes et de nos légitimes différences eu égard à la diversité des peuples qui composent l’Union.

Gérard-David Desrameaux
Président-fondateur du RCE
Arthur Colin
Arthur Colin
Président de Sauvons l'Europe

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3 Commentaires

  1. Je reste sur ma faim. Je propose une analyse des composantes de notre vie en société. Cette organisation sociétale repose sur trois piliers principaux : un système politique (pour nous la Démocratie est acceptée de tous), un système économique (de 1932 à 1983, le capitalisme amendé après le crack de 1929, et depuis 1983, la Pensée-Unique, alias le monétarisme), et enfin une institution financière (outil de fonctionnement du politique et de l’économie).
    Lequl doit avoir la Primauté du pouvoir. Vous me répondrez tous : le système Politique qui est élu par tous les citoyens !
    Eh bien, vous faites erreur. En 1983, la principal parti de Gauche a rejoint la Droite pour adoptr en commun la Pensée-Unique comme système économique. Puis en 1992 nous avons adopté par référendum le traité de Maastricht, lequel donne la Primauté du pouvoir à la Finance privée.
    Nous marchons sur la tête. Tout va mal, et il y a de quoi, car les financiers privés ne sont pas des Saints. Si les caisses des Etts sont vides, c’est parce que la Traité de Maastricht leurs a donné les moyens de nous voler notre richesse à leur profit.
    La montée de l’Extrème Droite est liée à cette absurdité. Il est impossible de faire de la bonne gouvernance avec des caisses vides. Car vous supprimez à terme les investissments collectifs, la redistribution et la solidarité.

    Le terme est arrivé. Il nous reste à dénoncer le traité de Maastricht, et à reconstruire une organisation sociétale sur les bases éthiques, décrites en début d’article. Et alors la Démocratie retrouvra sa bonne santé, car elle est quasiment mourante.

  2. vu de Belgique francophone,
    il est une atmosphère de catastrophe inéluctable car nos hommes politiques sont absolument inefficaces et ne travaillent que pour eux sans tenir compte des réalités (économiques, sociales, immigration sauvage, …). Nous n’avons plus de gouvernement depuis le mois de juin et tout tourne presque comme s’il y en avait un (je me demande même quelle catastrophe ont vivra quand il y aura un nouveau gouvernement officiel).
    Bref: plus d’Europe et vite pour empêcher des incompétents et magouilleurs de prendre le pouvoir dans de petits pays européens.
    Pour ma part le seul salut des wallons est d’être enfin rattaché à la France (cela nous évitera d’encore payer des politiques mesquins et leurs ouailles juste bons pour démolir la démocratie).
    PS: les flamands ont raison de ne plus nous vouloir avec eux; nous ne faisons plus que développer des pratiques mafieuses.

  3. Malgré cette heure matinale, j’arrive bien trop tard de Crète pour répondre au compte rendu du banquet donné à LA MOULE SACREE de Bruxelles, puisque les commentaires sont fermés. Mon propos va donc s’élargir à la question que pose l’extrême droite en Europe grâce aux propositions que J.-R. Rabier a faites le 16 octobre dernier.

    Il s’agit bien, en effet plus que jamais, de restaurer « la confiance aux autres », voire d’instaurer une « circonscription paneuropéenne ». Car un récent séjour dans l’île qui fut la patrie adoptive du personnage d’EUROPE et qui reste le berceau de L’EUROPE m’a fait percevoir avec netteté la chance pour l’UNION EUROPEENNE d’une naissance toujours recommencée.

    Ce n’est pas un séjour de rêve ou un aveugle espoir qui m’en persuade. Le cours même de l’histoire confirme que, si nous portons ce nom d’EUROPE, c’est pour incarner la VASTE-VUE de la jeune Proche-Orientale qui nous offrit, par son enlèvement mythique autant que symbolique, non seulement notre désignation commune qui serait le contraire de COURTE-VUE, mais, par-delà le taureau divin, nos moyens de contact toujours indispensables à travers l’espace et le temps : les techniques nautiques et l’art alphabétique précisément inventés par le peuple phénicien dont EUROPE et l’actuel Liban sont les enfants. Ne mit-elle pas au monde d’après la légende, voilà plus de trois millénaires, Minos, donc la première civilisation occidentale comme socle et sceau toujours en vigueur d’une royauté démocratique à refonder sans cesse pour le BIEN COMMUN, à commencer par le VIVRE ENSEMBLE en Europe ?

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