Brexit, de mieux en mieux…

Emporté depuis six ans par le flot diabolique du Brexit, les conservateurs britanniques viennent de réussir un nouvel exploit : déclencher une réaction financière similaire à celle promise à tout gouvernement de gauche dans l’Amérique Latine des années soixante-dix ! Sauf qu’alors, il s’agissait de distribuer de l’argent public aux plus défavorisés, quand Liz Truss propose d’endetter l’Etat pour enrichir les premiers de cordées de l’économie britannique !

La présentation d’un «mini-budget» à base de baisses d’impôts massives financées par de la dette publique a provoqué une affolement des marchés financiers, et une chute de la livre sterling qui a atteint un plus bas historique. Le Fonds monétaire international (FMI) a alors demandé au Royaume-Uni de revoir sa copie, tandis que la banque centrale décidait d’intervenir en urgence pour calmer le jeu. Du coup, le programme de réductions fiscales de Liz Truss n’aura pas survécu au premier jour du Congrès des conservateurs. Dès ce lundi, le ministre des Finances, Kwasi Kwarteng, est revenu sur une des mesures phares, la suppression du taux d’imposition à 45 % pour les contribuables aux revenus supérieurs à 150.000 livres.

En réalité, dans le contexte géopolitique actuel, c’est le modèle de l’Europe continentale qui tombe sous le sens. Notamment taxer les « super-profits » de l’énergie. Vu les incertitudes, les acteurs économiques ne sont absolument pas rassurés par des politiques fiscales agressives à la britannique. La question des baisses d’impôts n’est la priorité de personne : ce qui compte, ce sont des économies stables, soit l’objectif poursuivi par l’Union Européenne.

Or, pour maintenir la fiction « du sens historique du Brexit », les conservateurs britanniques se doivent de proposer autre chose… Ainsi le choix de Liz Truss par les membres du parti conservateur face à son concurrent, l’ex-ministre des Finances Rishi Sunak : outre son parcours personnel, il se différenciait par sa prudence économique face au pari de réduction des taxes de Liz Truss.

Et pourtant, l’Europe n’est jamais très loin. Ainsi, la Première ministre britannique participera bien à la première réunion de la Communauté politique européenne, soit 44 pays européens réunis le 6 Octobre prochain à Prague, suite à une initiative d’Emmanuel Macron. Elle souhaite même accueillir le prochain sommet de cette nouvelle instance à Londres, après l’avoir abondamment critiquée !

Henri Lastenouse
Henri Lastenouse
Vice-Président de Sauvons l'Europe

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5 Commentaires

  1. Les difficultés actuelles de Liz Truss ont indirectement une cause politique. Elle a été élue non pas par le peuple britannique mais par les 200 000 membres du parti conservateur qui sont d’abord demandeurs de baisses d’impôts et indifférents au reste. Son élection a été une prime à la démagogie fiscale.

    • Bonjour Monsieur DOGUET.

      Vous avez tout à fait raison, au lieu de provoquer de nouvelles élections pour demander au peuple de s’exprimer, le parti conservateur a fait sa propre cuisine, elle est la digne héritière de BORIS JHONSON au niveau de l’incompétence.
      Encore une fois, nous avons la démonstration éclatante de la cupidité de la classe politique actuelle.

      Cet article nous permet de regarder également ce qui se fait chez nous, concernant le projet de réforme des retraites, n’avons-nous pas actuellement la démonstration d’un comportement qui risque d’être identique ?
      Notre président, qui sait qu’il ne se représentera pas, est capable d’allumer la mèche pour déstabiliser le climat social en France, dans une période où elle n’a surtout pas besoin de cela.
      Pour faire passer en force sa réforme injuste des retraites, il n’hésite pas à mettre en avant la dissolution de l’assemblée nationale, il sait pertinemment que beaucoup de députés défendent avant tout leurs propres intérêts avant ceux de la nation, n’est-ce pas encore de la manipulation de sa part, de la cuisine politique malsaine ?

      Oui, pour plus d’équité, il faut taxer les super profits, il est anormal de voir des personnes ou des sociétés s’enrichir en profitant éhontément de la crise énergétique.

      Quant au brexit, ils l’ont voulu, il est presque inutile d’en parler, je ne comprends même pas cette idée de communauté politique européenne ?

      Maintenant à nous de finaliser la construction de l’ Europe, dans le respect des peuples qui la compose et en réformant sa gouvernance.

  2. Avant de regarder la paille dans l’oeil du voisin regardez déjà la poutre qui est dans le votre…
    Les institutions de France à l’état de ruine sont vérolées par les enjeux de pouvoir…
    C’est un grand classique, une fois que le gâteau a été bouffé, les couteaux sont de sorties pour se partager la cerise, c’est le meilleur morceaux vu que c’est le dernier…
    Les droits sociaux n’existent pas, vu que le patronat se les accapare…. Mieux, le gouvernement fait tout pour vous en dénuer… Entre votre droit à l’expression syndicale, ou la réparation d’un préjudice commis par l’employeur, l’état vous confisque vos droits…
    Les procédures judiciaires outre le fait de n’être juste qu’une torture supplémentaire pour le salarié sont instituées pour donner l’avantage au patronat.
    Certainement un héritage du lointain passé colonial de la France et de sa qualité de tortionnaire.
    La justice, oui… c’est comme l’hôpital…. une ruine….
    Et les jeux sont joués d’avance.
    Tu dois juste bouffer dans la main du patron et bientôt du RN…
    La France n’est qu’un pays de mensonges et d’hypocrisie qui a institué une chaîne de violence sur les employés.
    Mais ce n’est pas grave, les patrons ou les politiques vivent bien…. en plus, on les nourrit.
    Alors le Brexit, ce n’est peut-être qu’un repli sur soi pour dire non à ce Monde là, bien qu’eux même n’y échapperont pas.
    La bête économique dévorera tout… de la nature et des hommes.
    7-1-6, c’est ainsi, et ainsi soit t’il… Le nombre de la bête.
    Il suffirait pourtant d’une voix pour tout changer.
    Alors entre celle du Patronat de Macouronne, celle de Trompe, ou celle de Putain…
    Mon coeur balance.
    Qu’il fasse justice.

  3. Bonjour.

    Certains d’entre nous portons un regard pessimiste sur la société actuelle, les commentateurs dans divers articles et dans celui-ci pointent les faiblesses et les abus de notre mode de fonctionnement, on se gargarise d’être une démocratie, l’est ‘on vraiment ?

    Se posent également les questions, mais que peut ‘on proposer, que peut ‘on faire et comment faire évoluer cette société vers un monde plus juste, meilleur, respectueux de notre environnement ?

    Si nous ne répondons pas à ces questions, nous allons continuer de tourner en rond, nous allons nous ennuyer en ressassant inlassablement la même chose.

    Comment SAUVONS L’EUROPE peut nous aider à répondre à ces questions ?

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