Pourquoi Hamon ? Pourquoi Macron ?

Sauvons l’Europe a souhaité réaliser un entretien croisé de soutiens de Benoît Hamon et d’Emmanuel Macron. C’est à Bayonne qu’Henri Lastenouse a choisi d’interroger, pour Benoît Hamon Mathieu Bergé, Conseiller municipal, Conseiller régional et Président de l’Office public de la langue Basque, et pour Emmanuel Macron Etienne Boutonnet, qui à 27 ans est élu au conseil municipal de Bayonne et tête de pont locale En Marche.

Comment l’Europe est elle vécue à Bayonne ?

Mathieu Bergé

Bayonne, ville « anglaise » au 11ème siècle, terre d’accueil des juifs portugais lors de l’inquisition du 16ème siècle, fortifiée par Vauban au 17ème siècle, s’ouvre à la population par la porte de France au nord et la porte d’Espagne au sud. Bayonne capitale basque et gasconne est forte de son identité multiple.

L’Europe se vit au quotidien à Bayonne au travers de la coopération transfrontalière et des échanges économique de plus en plus importants avec nos voisins du sud de la frontière.

L’Europe est au coin de la rue et de nombreux projets politiques dans les domaines de la mobilité transfrontalière, la politique linguistique et le développement économique nous permettent d’envisager la transformation d’un espace transfrontalier en un territoire transfrontalier au travers de la mise en place de politiques publiques transfrontalière intégrées.

 

 

Etienne Boutonnet

A titre perso, j’appartiens à une génération qui n’a pas connu l’avant Schengen ! Ici, l’Europe, c’est notre quotidien avec la frontière espagnole qui est à peine à 30 KM ! Nous réalisons à peine que l’on passe une frontière à Hendaye ! Notamment du fait de notre culture commune de chaque côté de la Frontière.

En Europe, toutes les identités ont leur place, pas toujours le cas en France. Le transfrontalier permet de réunir des cultures éclatées

L’Europe, c’est aussi le programme européen CREACITY qui réunit le patrimoine de Bayonne (Notamment les fortifications) celui de Pamplune et de Fontarabie.

 

 

Mathieu Bergé, vous êtes un soutien engagé depuis longtemps de la campagne de Benoit Hamon, quelles sont vos motivations ?
Elu municipal et régional, je suis très souvent confronté aux discours politiques et économique sur l’intérêt de l’innovation, or je ne peux que constater que si l’on prêche l’innovation dans les milieux politiques, on ne se l’applique guère.

Nos institutions sont dépassées, le modèle de développement économique basé sur la dérégulation détruit notre environnement et les solidarités, il ne s’agit plus de faire des réformes avec des tableaux excel avec des modifications de taux, mais d’inventer de nouveaux modèles de développement autour de la réalité du travail, de l’environnement et des relations sociales au 21ème siècle.

Le vieux monde se meurt, faisons en sorte de ne pas laisser apparaître les monstres.

 

Etienne Boutonnet, vous êtes le relais territorial Pays Basque de la campagne d’Emmanuel Macron, quelles sont vos motivations ?

Mon expérience d’élu de terrain m’a fait comprendre qu’il faut arrêter de vouloir intéresser les gens à la politiques, mais bien que la politique s’intéresse aux gens… C’est un point que Macron a bien compris !

Sur l’Europe, Macron ne tombe pas dans le travers commun de Fillon ou de Hamon qui est de réduire l’Europe au travers d’une grille de lecture unique et idéologique : la souveraineté ou le social.

La dimension « démocratie participative » m’intéresse beaucoup. Contrairement à l’expérience de 2007 avec Ségolène Royal, il n’y a pas un appareil comme le PS pour torpiller l’initiative… Une démarche réellement participative sur l’Europe est une voie possible de réconciliation avec les citoyens !

 

On assiste actuellement à un rajeunissement de la classe politique.

Pensez vous que ce sera aussi le cas pour la prochaine Assemblée nationale ?

Mathieu Bergé

La jeunesse ne constitue pas le seul critère de réussite, car un jeune avec de vieilles idées ne modernise que l’emballage.

Hélas on remarque déjà que cette nouvelle offre politique attire déjà les baroudeurs et transfuges de toujours de la politique nationale. Je ne crois qu’en la mise en place du non cumul des mandats dans le temps et dans la création d’un véritable statut de l’élu(e) pour répondre à cette nécessité de renouvellement du personnel politique.

A titre personnel et cela ne vous surprendra pas j’estime que le véritable renouvellement se fera autour de Benoît Hamon et de son programme éco-socialiste de rassemblement de la gauche en France et en Europe.

Etienne Boutonnet

Une génération a dominé la vie politique qui était encore formaté par le manichéisme de la guerre froide, idée de deux camps, s’opposant partout en Europe. Or, nos sociétés sont plus complexes et diverses que cela. Les temps difficiles que nous traversons mettent en lumière ce caractère artificiel de notre vie politique. Il faut donc surtout une nouvelle génération mentale et cela quel que soit l’âge des élus. Une génération qui soit « native » avec le participatif et le champ européen. Le vrai rajeunissement de la vie politique, c’est la réconciliation du social et de l’économique que le « clivage gauche-droite » a trop longtemps opposés par facilité.

 

Soutenez notre action !

Sauvons l'Europe doit son indépendance éditoriale à un site Internet sans publicité et grâce à l’implication de ses rédacteurs bénévoles. Cette liberté a un coût, notamment pour les frais de gestion du site. En parallèle d’une adhésion à notre association, il est possible d’effectuer un don. Chaque euro compte pour défendre une vision europrogressiste !

Articles du même auteur

13 Commentaires

  1. Ils ne sont pas aussi éloignés que cela ces deux « jeunes » ! A souhaiter qu’après les élections, ils soient capables de continuer à construire ensemble et sans œillères idéologiques, du style : « je ne peux construire et avancer avec lui parce qu’il n’est pas de mon camp ! ».

      • Les deux jeunes dont je parle sont les deux interviewés et leurs positions. Ensuite pour les positionnements de Hamon et Macron je resterai prudent … Pour moi l’essentiel est de ne pas être condamné à choisir entre la droite réactionnaire et l’extrême-droite. Pour Hamon et son écologie, il prône encore 50% de nucléaire, cela reste donc bien tempéré, en tout cas bien en retrait de l’Allemagne qui est à 15% de Nucléaire et 26% de renouvelable !

        • Ce n’est pas sérieux. L’allemagne;: peut être 15% de nucléaire et 26% de renouvelable, à vérifier. Mais le reste c’est du charbon ! Pour moi c’est tout sauf un modèle

  2. c’est deux interviews sont si creuses qu’elles ont du s’envoler avec le vent. Non mais c’est vraiment du temps perdu que de lire des trucs pareils.

    Expliquez moi l’intérêt de cet article?

    • pas creux du tout, elle montre fort bien les ressentis de chaque camp et j’ai bien aimé les arguments du soutien de Hamon plus concrets que celui de Macron, mais il est vrai que ce dernier reste vague, se maintient dans les grandes phrases mais pas vraiment de programme précis. J’ai remarqué un sacré décalage entre les mots prononcés et les expressions du visage de cet homme, ce qui en dit long sur le personnage en tant que personnalité.

    • Bien d’accord, de vraies déclarations générales de politiciens qui ne disent pas grand chose sur le programme pour la France et encore moins sur l’Europe. Ah si, il nous ont rappelé que Bayonne était à côté de l’Espagne, pour ceux qui ne sont pas calé en géographie. Visiblement ils n’ont pas vraiment pris la peine de préparer l’interview.

  3. Bonjour,
    Je crains qu’un énarque, après 10 ans de fonction publique et 3 ans de banque où il a accumulé (comment ?) 2 millions d’Euros, avant de se lancer en politique, ce qu’il fait en se faisant mettre en selle par un autre énarque, ne soit le type même de l’individu qui veut « vivre » de la politique, aux dépens des « sans dent ».

    • Hamon n’est pas « europhobe », mais comme moi « europhile ». Seulement l’Europe que nous sommes nombreux à souhaiter voir apparaître, est celle qui donnera plus d’importance au social et á l’environnemental, en refusant celle qui privilégie la rente, celles des vieux Allemands, et des bourses de la finance internationale.

  4. Cette réflexion « ’il faut arrêter de vouloir intéresser les gens à la politique, mais bien que la politique s’intéresse aux gens…  » est très juste : les gens se lèvent le matin pour aller au boulot ou aux études ou toute leurs occupations, Et ça leur suffit bien. Si on élit des gens qui nous représentent et qu’on paye assez cher je pense, (souvent une vraie gabgie!), c’est bien pour qu’il s’occupent des gens, pas pour les extorquer, mais pour être à leur service ! D’où la nécessité que les citoyens ne veulent plus ignorer, de moraliser le parcours des élus. L’existence des affaires prouve bien l’urgence qu’il y a á faire bouger vraiment les choses .

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

A lire également