Nous accusons

Le 25 mai 2014, l’Europe a vécu un jour historique. Pour la première fois, une élection démocratique à l’échelle du continent a eu lieu pour choisir le président de la Commission européenne et le mandat politique de cette dernière. Après des siècles de guerres et six décennies de négociations de couloir, c’était un pas en avant immense vers une Europe des citoyens. Mais cette extraordinaire avancée se sera faite sans les citoyens européens qui n’en ont pas été averti. Cet immense gâchis était prévisible et n’augure rien de bon.

Nous accusons les chefs d’Etat et de gouvernement, et en premier lieu celui de la France, qui ont renâclé à cette évolution démocratique et en ont réduit à presque rien la visibilité en espérant garder chacun quelques pauvres lambeaux de pouvoir.

Nous accusons la Commission européenne sortante de son immobilisme et de sa lâcheté politique, renforçant d’autant la tentation mortifère du repli national.

Nous accusons le Président de la République française de ne voir l’Europe qu’à travers le prisme national, de ne pas porter un projet concret pour une Europe solidaire et écologique, d’escamoter le débat européen tant au Parlement qu’avec un ministère fantôme et dont l’actuel titulaire ne doit sa fonction qu’à une « promotion-sanction ».

Nous accusons les parlementaires français, plus préoccupés de sauver le cumul de leurs mandats et d’agitations sans débouché politique, de ne pas avoir un projet européen conséquent et de s’être totalement absentés du processus législatif européen.

Nous accusons les responsables politiques pro-européens d’avoir l’Europe honteuse et de n’assumer leur opinion qu’entre pairs et à huis-clos, sauf s’ils sont candidats aux élections européennes et seulement dans la semaine qui précède l’élection, et de ne laisser parler d’Europe que les populistes.

Nous accusons un système de partis sclérosé, noyauté par la médiocrité, dont les militants et les représentants élus ne se seront véritablement mobilisés en 2014 que lors des élections municipales au nom d’un carriérisme égocentrique et ont déserté la scène politique européenne.

Nous accusons l’UMP qui a réussi l’exploit de nier son candidat à la présidence de la Commission, Jean-Claude Juncker, de taire son programme et même d’y substituer dans le débat public des positions radicalement contraires.

Nous accusons le Parti socialiste d’avoir constitué des listes de candidats avec le sous-produit de ses négociations de couloir et d’avoir d’abord tenté un discours de synthèse de congrès sur une ubuesque renégociation de Maastricht avant de ne faire enfin la campagne de Martin Schulz, candidat du PSE, que dans le dernier mois.

Nous accusons les grands médias d’avoir réduit à la portion congrue le débat européen, et au premier chef le service public qui a fait une campagne d’information sur l’Europe avec dix ans de retard au lieu de laisser les candidats à la Commission s’exprimer et défendre leur programme.

Nous accusons enfin les citoyens, pleurnichant sans cesse que leur voix n’est pas écoutée mais ne faisant pas le simple effort de l’exprimer.

Il ne suffit pas de décréter la démocratie, il faut la construire et la société civile pro-européenne, dans sa diversité, est fatiguée de se trouver si seule à cette tâche.

Arthur Colin
Arthur Colin
Président de Sauvons l'Europe

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21 Commentaires

  1. Très bon billet reflétant bien le sentiment de révolte d’après élections, partagé par de nombreux militants de la cause européenne à travers différents mouvements.

    • Si avons tout on écoutait les peuples européens qui condamnent une austérité augmentant proportionnellement aux écarts de richesses entre les possédants et la majorité des européens.
      Les mêmes causes produisent toujours les mêmes résultats.
      On ne peut malheureusement ou heureusement, construire durablement la paix sur l’injustice et le mépris.

  2. Je souscris aux dix « nous accusons ». Mais pas à l’introduction parce que l’élection au Parlement n’aurait imposé un candidat à la présidence de la Commission que si une majorité s’était clairement dégagée. À l’inverse, ses résultats ont permis au Conseil de garder la main. Le président risque donc d’être l’otage des chefs d’État et de gouvernement qui l’auront choisi. Le Conseil délibère en toute opacité et contribue ainsi à l’incompréhension à l’égard de l’UE.
    Et maintenant, que faire ?
    Continuer à expliquer et mobiliser sur les enjeux, bien connus maintenant mais négligés durant cette campagne : une réelle politique monétaire, un double mandat à la BCE (contenir l’inflation mais aussi promouvoir la croissance), l’harmonisation sociale et fiscale, des politiques européennes dans les domaines stratégiques comme l’énergie, les transports, la défense.
    Depuis 2008, la majorité ultra-libérale des gouvernants de l’UE a été contrainte à sortir de son orthodoxie sous la pression des réalités. On peut raisonnablement espérer qu’il en sera de même dans l’avenir. Pour pousser dans ce sens, un débat directement européen et participatif devrait être organisé entre « Sauvons l’Europe » et ses partenaires, sur les principaux enjeux.

  3. « La démocratie n’est pas une nouvelle organisation du monde mais une nouvelle compréhension du monde » dit Marcel Gauchet.
    Et en effet on ne peut comprendre l’Europe, qui est encore trop imaginaire dans nos têtes, sans ce débat qui n’a pas eu lieu.
    Un débat où chacun peut parler car la pensée vient en parlant.
    Il ne s’agit pas seulement « d’expliquer » mais aussi de « s’expliquer » mutuellement cette compréhension du monde.
    A chacun de nous de créer ces lieux d’échanges de sollicitations et d’accueil à la pensée de l’autre.

  4. le pire est à venir, et il ne vient pas de la montée de l’extrême droite qui sert de rideau de fumée pour détourner notre attention :

    lisez le monde diplomatique de ce mois de juin, vous serez édifiés
    (ou horrifié) !

    on trouve dans ses colonnes de ce mois ci, un article sur le traité de libre échange transatlantique (TAFTA en english) qui est
    concocté en grand secret et au mépris de toute démocratie.
    ce traité sera la fosse de nos dernières liberté.

    « nous étions au bord du gouffre, depuis, nous avons fait un grand pas en avant »

    ce qui fait encore plus mal, c’est que ça se prépare avec la complicité de notre gouvernement. Valls s’est débrouillé pour que ce soit Fabius (archi favorable) qui ait toute responsabilité en la matière.

  5. au vu de l’article, et de sa rhétorique appuyée (nous accusons…) je me suis reporté à l’Ultimatum d’Alvaro de Campos (Fernando Pessoa) de 1917. Tout est déjà là, ce qui est consternant. Presque cent ans après, on en est au même point. Je le cite
    Voici des extraits du poème de Fernando Pessoa, l’Ultimatum d’Alvaro de Campos (1917). Je vous conseille la lecture du poème intégral (60 pages) en version bilingue (éditions Unes). Le texte en est, près de 90 ans après sa publication, (eh oui, j’avais déjà publié cet extrait à l’occasion du référendum de 2005, hélas) d’une violence, et d’une beauté, à couper le souffle. Ça démarre par un flot d’injures :

    […] E todos os chefes de estado, incompetentes ao léu, barris de lixo virados para baixo à porta da Insuficiência da época ! […] Todos de aqui para fora ! Todos de aqui para fora ! […] Se não querem sair, fiquem e lavem-se.
    […] Et vous tous les chefs d’État, incompétents en vadrouille, baquet d’ordure renversé devant la porte de l’Indigence de notre Époque ! […] Tout le monde dehors ! Tout le monde dehors ! […] Et s’ils ne veulent pas déguerpir, qu’ils restent, mais qu’ils se lavent.

    et ça se poursuit par un hymne à l’Europe :

    A Europa tem sede de que se crie, tem fome de Futuro ! […]
    L’Europe a faim de Création et soif d’Avenir ! […]
    A Europa quer a Grande Idéia que esteja por dentro d’estes Homens Fortes — a idéia que seja on Nome da sua riqueza anonima ! […]
    L’Europe réclame la Grande Idée dont seraient investis ces hommes Forts — l’Idée qui porterait le nom de sa richesse anonyme ! […]
    Quer a Vontade Nova que faça um Edifício com as piedras-ao-acaso do que é hoje la Vida ! […]
    Elle réclame la Volonté Nouvelle qui dresserait un Édifice avec les pierres-de-hasard de ce qui est aujourd’hui la Vie ! […]
    A Europa está farta de não existir ainda ! está farta de ser apenas o arrabalde de si-própria ! […]
    L’Europe est lasse de ne pas encore exister ! Lasse de n’être que le faubourg d’elle-même ! […]

    ULTIMATUM de Alvaro de Campos [Fernando PESSOA]
    Traduction Michel Chandeigne et JF Viegas

  6. Bravo pour ce texte presque complet. Presque… car je serais plus sévère encore pour le personnel politique. Lorsqu’une mesure est « positive » pour leurs électeurs c’est à eux qu’on la doit. Lorsqu’ elle peut être contraignante, elle vient de Bruxelles. C’est ce lâche positionnement répété à l’infini qui dévalorise l’Europe dans l’esprit des citoyens. La démagogie est moins fatigante, plus payante électoralement que l’explication.

  7. Le mea culpa des associations européennes devrait porter sur leur incapacité à mener un combat médiatique et politique commun. Leurs initiatives courageuses – mais isolées/séparées – ont été aussi inaudibles que pathétiques. Chacune ayant son « message », sa « déclaration », sa « manif » et son site – aucune ne fut à la hauteur du défi et de l’enjeu. Seul un « Front commun européen » aurait pu atteindre le seuil minimum pour accéder à la visibilité médiatique et entrainer les leaders d’opinion pro-européens – lesquels ont fait le service minimum, bien entendu chacun de son côté. Ceci est un constat – non une accusation – qui devrait amener ces associations à jouer plus « collectif » dans l’avenir car leur engagement est plus que jamais nécessaire. JGGIRAUD

    • Mais justement nous avons mené un combat commun: Plus d’Europe à la télé rassemblait Sauvons l’Europe – Le Mouvement Européen France – Terra Nova – Le Pacte civique – Europe Créative – Europe Avenir – UEF – AEDE France – Les Cabris de l’Europe – L’avenir Jeune – EuropaNova – La Fondapol – La ligue de l’enseignement. ça commence à faire du monde. D’autres sont venus en plus signer l’article sur HuffPo.
      Et nous allons bien entendu continuer sur cette lancée.

  8. Il ne faut :

    – ni accuser
    – ni pleurnicher
    – ni voir l’Europe comme une extension de la France

    Il faut :

    – voir que l’Europe est droitière et faire avec
    – voir et mesurer la combativité des députés européens
    – voir l’Europe avec ses opinions et mœurs diverses.
    – voir que l’écart de mœurs est est ici bien plus faible qu’avec les autres continents….

    Les clés :

    – informer-débattre encore et encore (cent fois plus et avec des vrais journalistes (qui parlent du fond), pas nos pauvres « faiseurs de scoop ».
    – Penser que beaucoup d’électeurs FN confondent « populaire » avec « populisme ». En employant ce terme pour fustiger, on fait l’inverse qu’espéré. Comme dans TOUS les domaines, il y a un problème lexical à résoudre.
    – faire comprendre à la droite que s’appuyer sur la seule voie de la concurrence interne, revient à nous tirer une balle dans le pied (l’attrait du court terme cynique). Le simplisme n’est pas la simplicité. Par exemple faire l’harmonie fiscale qui, même chargée de compromis douloureux, sera bien meilleure que la situation actuelle.
    – faire un grand parti social démocrate qui soit teinté européen et pas seulement français.
    – dire clairement que notre souveraineté ne sera sauvée que dans le cadre du compromis européen.
    – dire que les grandes multinationales se régalent de voir les résistances à l’Europe fédérale.
    – dire clairement à la droite qu’elle fait semblant de lutter contre l’évasion fiscale.
    – Dire que dès la création de l’Europe fédérale, les voleurs des paradis fiscaux seront sommés de non seulement arrêter leur vol mais devront rembourser tous les arriérés…. Les dirigeants devront répondre très sévèrement de leur crimes.
    – Dire que l’Europe fédérale aura le premier BIP du monde et qu’à ce titre, elle pourra lancer des TRES grands travaux non pas pour détruire la planète mais pour la respecter.
    – Dire que l’exemple de l’universalité de la pensée française est dépassée et la suite doit se passer au niveau de l’Europe qui reste un coin du monde où la démocratie est à un niveau pas trop médiocre.
    – Dire aux mécontents qu’ils peuvent faire un stage ailleurs dans le monde et ils verront les grands dangers naissants.

    Cordialement

  9. D’accord avec le dernier commentaire de Dominique Mareau. Il faut aimer l’Europe, la vouloir et ne pas désespérer de ses lenteurs. Il faut la comparer aux autres continents pour apprécier son organisation, ses valeurs, malgré la grande disparité de ses langues qui ne favorise pas l’émergence d’un sentiment d’appartenance à l’Union européenne, mais favorise quelque chose qui ne ressemble pas à de l’uniformité sans âme. Sur le plan monétaire, il faut se convaincre que l’euro a vocation a devenir la monnaie de tous les Européens, mis à part les Anglais qui sont les seuls, jusqu’à présent à avoir décidé, pour des raisons de politique intérieure, d’organiser un référendum posant la question de sorie de l’Europe. Eh bien, qu’ils sortent. Les choses seront peut-être plus faciles après leur départ, bien que je le regrette. Je suis vieux, j’ai dépassé les 80 ans, mais l’idée d’Europe me maintient jeune dans ma tête et vaut qu’on se batte pour elle.
    Peter Burstow

  10. @ Ferula : l’abstention fut une réponse : pour une grande partie : non à l’UE. Une réponse de colère.
    Le peuple a le droit d’être en colère.
    L’abstention est une réponse politique.
    Le vote blanc n’est pas décompté en suffrages exprimés, il y en eut 540000 qui ont marché ds la fausse propagande sur le décompte des votes blancs.
    Je suis ok av une grande partie de l’article, sauf sur Hollande.
    Hollande est le plus acharné des europhiles (feuille de route) , ne regardez pas les apparences. C’est un homme qui sait parfaitement ce qu’il fait, un animal à sang froid et déterminé.
    Quant au choix droite/ »gauche » c’est le choix droite assumée ou social -démocratie , cette dernière n’étant que la droite honteuse.
    Ensuite, pourquoi cette haine envers l’idée de la nation ?
    Goldman Sachs veut une Europe des Régions et non plus des nations.
    Hollande remplit parfaitement le deal.
    Pas de panique, tt baigne pour les europhiles.
    Il suit le plan à la lettre.
    De plus, il est particulièrement malhonnête de persévérer ds cette confusion Europe/UE.
    On ne peut discuter d’un concept ou d’un thème sans définition préalable
    Malgré mes diverses demandes de définition exacte à Sauvons l’Europe, au fil de mes posts, je n’eus jamais de réponse .
    Enfin, s’il est si douloureux pour certains d’être Français , qu’ils abandonnent la nationalité qui leur pèse tant et se déclarent citoyens européens avec pour langue unique l’espéranto
    Mais non, ils veulent continuer à nous pourrir de l’intérieur
    Je vous renvoie à Chirac « le parti de l’étranger « .
    Le parti de Goldman Sachs, le Parti de Goldschmidt, etc…
    Ceci dit, Metkel n’est pas pro-Junker.
    J’avais écrit qu’elle voulait le socialo Schulz. Elle vient d’être obligée de se rallier à Junker, ms du bout des lèvres .
    Elle a raison, av l’étiquette « gauche », on peut faire bq plus de dégâts qu’une droite affichée.
    Cordialement

  11. Oui pour la démocratie (le peuple) mais non à la croyance idiote à l’existence d’un « bon peuple » qui sait tout.

    Le peuple, multiple, à besoin d’information sur les enjeux. Connaissez-vous la règles des 80/20? Seulement 20% des gens ont les moyens de comprendre la situation dans sa globalité. Faut-il pour autant renoncer à la démocratie ? Bien sûr que non.

    Il faut informer. Oui mais comment? Surtout pas comme actuellement avec des cercles réduits de spécialistes dont le niveau moyen se situe quelque par au milieu des 20%. Il faut une information honnête avec feedback qui touche graduellement toutes les strates intellectuelles.

    – quel type de feedback ?

    Le seul qui soit de masse est celui qui passe par le mode sondage. Le mode via les « 4 questions » de « c’est dans l’air » est une imposture.

    Comment rédiger le questions ? Surtout ne pas laisser faire les « spécialistes » des sondages avec leur questions à 4 sous sur la starisation de tel ou tel. Non il faudrait mettre en place un groupe interactif….

    Par exemple : à la question « pourquoi votez-vous FN ? » il est souvent répondu « parce que c’est un parti populiste donc proche du peuple ». Connaissez-vous la différence entre populiste et populaire ? Heu non.

    Il y a mille questions qui pourraient ainsi éclairer chacune des strates. Il n’y a pas « le peuple » mais des « strates de peuples ». Il faut éclairer chacune avec des règles de feedback claires. Sans ces règles on tombe vite dans le mode propagande.

    Ceux qui fustigent la démocratie par le mode de la représentation, ont tort. La plus belle des conneries est le référendum. La question de ce référendum est forcément bête (on cherche la moyenne et c’est ridicule) . Alors que dans le mode de représentation, chacun à le pouvoir de déléguer les parties mal comprises de la problématique. La science géopolitique mondiale est maintenant omniprésente et elle n’est malheureusement pas à la portée de tout le monde. Ne pas reconnaitre les strates de connaissance et de conscience, risque de condamner à terme, la démocratie.

  12. Dans la conjoncture que nous vivons, ces deux images fortes évoquées par Sylvie Goulard il y a quelques années dans son ouvrage « Le Coq et la Perle » me paraissent revêtir une cinglante actualité:

    « Nos gouvernants ont détourné le concept d’Europe comme Zeus, dans la mythologie antique, a enlevé sur une plage la belle femme du même nom »

    « Les hommes politiques actuels sont des agnostiques de l’Europe: ils vont à la « messe » à Bruxelles sans adhérer au Credo. « Pratiquants non croyants », ils ont mené l’Europe dans le mur »

  13. @ Dominique Mareau .
    Oui, il n’y a pas le « bon » peuple ni le « mauvais » peuple. Pour les europhiles, bon ou mauvais en fonction de son vote.
    Oui, le peuple est constitué de plusieurs strates. Nous avons les données sociologiques, CSP/Habitat et même les votes précédents aux scrutins divers.
    Si ns lisons les derniers sondages et que ns regardons qui s’écarte de la moyenne nationale sur une question, ns avons déjà compris.
    Nos ploutocrates ont tous les qualis qui leur permettent d’affiner à leur disposition.
    Une gouvernance par sondages plus ou moins trafiqués, ce n’est pas de la démocratie et le problème reste la formulation de la question.
    Et de l’exaspération ambiante .
    Faites un test autour de vous.
    Dites par ex : »Hollande, dégage  » réponse oui, non.
    Vous aurez 99% de oui.
    Or, la Constitution lui permettant de se maintenir jusqu’en 2017, la question est peu pertinente.
    Par contre, il serait souhaitable que l’on gouvernât en s’appuyant sur les référendums multiples comme la Suisse le fait.
    Et qu’un élu remette son mandat en jeu à mi-parcours.
    Il est censé être désintéressé : on ne fait pas de la politique pour en vivre.
    C’est d’ailleurs ce qu’Hollande écrivait avant son arrivée aux « affaires ».
    Ne pas craindre le peuple.
    Quant au post précédent sur le dévoiement de l’Europe, le problème vient de cette confusion entretenue entre l’Europe et l’UE, cette dernière basée sur les interets d’états comme les States et de New York City Bank.
    L’UE est une Europe dévoyée qui écrase les peuples.
    Juste un moyen de se faire engraisser par les lobbies divers
    Pas un politicard ne vaut la corde pour le pendre.
    Bien cordialement

  14. @ Nicolas V,

    Juste un mot sur « le mode sondage ». Je ne fais absolument pas référence à ce qui existe qui est sensé obtenir une vue instantanée de l’opinion. C’est l’emploi dévoyé de l’intelligence potentielle des states.

    Non il existe des moyens modernes pour mettre en œuvre un vrai débat populaire (pas populiste). Ces moyens sont sur « le mode sondage » par son potentiel feedback. C’est juste technique.

    Dans la même branche, il existe des moyens technologiques modernes pour éviter les effets de seuil, invention idiote qui nuit grandement à la démocratie.

    Avant on avait pas les moyens d’appliquer une fonction continue permettant d’ajuster précisément les niveaux d’imposition ou de réglementation des entreprises. Maintenant on a ces moyens et on continue malgré tout à fixer des seuils…. La voie « politique » est-elle celle qui correspond aux faibles en math et aux faible en logique ? En effet, on peut bien se douter qu’en fixant à 50 employés le seuil où la réglementation se durcit, on obtient de facto, une grande majorité d’entreprises à 49 employés….. Vive la connerie !!! Outre le fait que l’on refuse de s’harmoniser avec les autres pays (ce devrait être ça l’Europe), on se tire des balles dans le pied. On pense (humblement ?) que les autres doivent toujours faire comme nous. Vive la connerie !!!

    La démocratie doit impérativement s’adapter au modernisme, sous peine d’être conspuée.

    Hollande est le bouc émissaire comme l’a été Sarkozy. Il faudrait prendre exemple chez les allemands sur au moins 1 point. Il savent faire des compromis. On éviterait ainsi de passer notre temps à critiquer l’autre camp. C’est du gaspillage irresponsable. Il faut s’unir pour sauver le soldat France comme il faut s’unir pour sauver le soldat Europe.

    Cette Europe progresse, (pas assez vite à mon goût) et li vaut mieux proposer que critiquer. Français soit constructif et arrête de déprimer.

    Bien à vous

  15. Nous partageons votre billet ainsi que le commentaire de Brachet. Il ne faut pas seulement sauver l’Europe, il faut la faire. Les politiques, et particulièrement les français, sont enlisés dans leurs privilèges (au sens ancien régime) et la montagne de la réforme de l’organisation territoriale va accoucher d’une souris. Il faut que cela change vraiment. Un seul mot d’ordre: le changement, c’est vraiment !

  16. bonjour, je découvre ce billet, très motivant.

    Un petit test pour mesurer la véracité de ces accusations :

    combien de temps faut-il à un électeur français pour trouver la mention du PSE sur la page internet « europe » du PS ?
    (ne cherchez pas trop longtemps, il n’est pas mentionné sur la page ! seul le logo apparaît dans « nos partenaires », le PSE est donc un « simple » partenaire du PS…)

    combien de temps faut-il à un électeur français pour trouver la mention du PPE sur le site internet de l’UMP ?
    (7 lignes contenues dans les propositions 39 et 40 sur 41 propositions d’un document de 28 pages ! le PPE est par ailleurs mentionné dans le chapitre « autour de la galaxie de l’UMP » : concernant l’Europe, c’est la France qui est le centre et l’Europe ce qui gravite autour ! tant de discrétion est gênante pour un parti qui se dit pro-européen…)

    Combien de temps faut-il à un électeur français pour trouver la mention de la ALDE ou d’ailleurs de n’importe quel parti européen sur le site du modem ?
    (ne cherchez pas trop longtemps, aucun n’est mentionné !! pire, sur le site de la ALDE, Mme de Sarnez n’est pas mentionnée comme députée, alors qu’elle l’est sur le site du parlement européen !! Il faut aller sur la page modem-europe pour avoir accès à quelques informations : difficile de séparer plus clairement la France et l’Europe !)

    finalement, c’est la page « europe » du Front national, avec une centaine de lignes qui parle le plus de l’Europe !!! Comment peut-on le pardonner à des partis qui se disent pro-européens ?

    ce petit test pour prouver l’a propos du texte : difficile pour un français de ne pas considérer l’Europe comme une institution distante et extérieure aux problématiques françaises puisque les responsables politiques français véhiculent ce message par leur silence.

    une seule conclusion : si les partis français qui se disent pro-européens ne communiquent pas davantage sur l’Europe… c’est qu’ils n’en veulent pas !! pourquoi culpabiliser les électeurs ?!

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