France Télévisions ne doit pas censurer le débat européen

Le 15 mai doit avoir lieu le grand débat des Européennes. Les cinq candidats à la présidence de la Commission (Martin Schulz, socialiste- Jean-Claude Juncker, droite- Guy Verhofstadt, centre – Alexis Tsipras, gauche anticapitaliste- José Bové ou Ska Keller, écologistes) s’affronteront dans un débat présidentiel. Ce débat utilisera le même réseau technique que l’Eurovision, via l’Union européenne de radiotélévision (UER) qui a en son sein notamment France Télévisions.

Or les chaînes membres de l’UER n’ont aucune obligation de diffuser ce programme, en direct ou en léger différé pour en permettre la traduction. Pire, France Télévisions estimerait que la diffusion de ce débat sur son internet suffit largement. Le Service public audiovisuel souhaiterait se concentrer sur des débats « maisons », probablement avec des candidats « français » aux élections européennes.

Il est inadmissible que le Service public audiovisuel refuse par principe de diffuser un débat si important, de plus fourni gratuitement, alors que l’information sur l’Europe et la promotion du débat démocratique font partie du coeur de ses missions et de son cahier des charges. D’une part, on ne peut pas décider par avance que les Français ne sont pas intéressés par l’Europe alors qu’on ne leur a jamais proposé un vrai débat « européen ». D’autre part, on se demande pourquoi France Télévisions refuse un débat où il n’y aura rien à dépenser en ces temps de réduction budgétaire.

France Télévisions fait régulièrement du bon travail dans le traitement de l’actualité européenne. Régulièrement, des directs sont organisés durant le journal de 20h de France 2 avec le correspondant à Bruxelles, François Beaudonnet. L’émission Télématin fait régulièrement intervenir des correspondants des capitales européennes. Sur France 3, existent des revues de presse européennes dans Soir 3, Pascal Verdeau avec la rédaction européenne de la chaîne enrichit régulièrement les différentes éditions d’informations régionales et nationales avec l’actualité à Bruxelles et Strasbourg et l’émission de Véronique Auger le dimanche « Avenue de l’Europe » est d’une très bonne qualité. Cependant, on s’interroge sur le pourquoi d’une telle décision.

Pourquoi un tel rejet de ce débat pourtant si important pour la démocratie européenne? Le débat sera animé en anglais, mais chacun des candidats pourra répondre dans sa langue maternelle et une traduction sera fournie pour chaque pays. Il n’y aura certes pas de présentateurs de France 2 à l’antenne, mais on ne peut pas croire que cela puisse influer sur ce genre de décisions.

C’est comme si le débat présidentiel en France n’était diffusé que sur le site internet d’une chaîne du Service public audiovisuel. Il ne serait pas sûr que les citoyens soient aussi intéressés par la campagne en France si nous avions si peu d’informations sur l’Assemblée nationale ou le débat présidentiel que nous n’en avons actuellement pour le Parlement européen et les élections du 25 mai. Ceci d’autant plus qu’il n’y aura qu’un seul tour à cette élection.

En 2009, les citoyens pouvaient voter à droite, à gauche ou au centre sans effet sur la nomination de la Commission, José Manuel Barroso en devenant président en tout état de cause. Cette fois au contraire, les citoyens vont pouvoir influer sur ce choix et les groupes politiques européens se sont investis en présentant un candidat. Il est primordial que le Quatrième pouvoir joue pleinement le jeu en ces temps de disharmonie entre citoyens et Union européenne. Des initiatives comme « Plus d’Europe à la télé » ont déjà rassemblé plus de 6000 signataires, preuve que les citoyens attendent du débat européen dans les émissions. Nous avons conscience que sans débat médiatisé, la démocratie ne peut fonctionner efficacement.

Pour cette raison, le débat présidentiel européen du 15 mai doit avoir lieu en direct sur France 2.

 

Tribune publiée sur le Huffington Post le 28 avril

 

Par:

• Yves Bertoncini, directeur de Notre Europe – Institut Jacques Delors
• Fabien Cazenave, porte-parole de l’UEF-France
• Fabien Chevalier, président de Sauvons l’Europe
• Chloé Fabre, présidente des Jeunes Européens – France
• Samuel Faure et Aude Faravelli, fondateurs des Cabris de l’Europe
• Pauline Gessant, président de la JEF Europe
• Philippe Herzog, président fondateur de Confrontations Europe
• Nicolas Leron, président d’Eurocité
• François Mennerat, membre du bureau de l’UEF-Europe
• Philippe Perchoc, chercheur à l’Université de Louvain
• Dominika Rutkowska, déléguée générale du Mouvement Européen – France
• Sélim-Alexandre Arrad, président des Jeunes Radicaux de Gauche (JRG)
• Alain Lamassoure, député européen, tête de liste UMP IDF

• Karima Delli, tête de liste EELV Nord-ouest, eurodéputée
• François Veillerette, n°2 liste EELV Nord-Ouest
• Philippe Boulland, 5e liste UMP Nord-Ouest, eurodéputé

• Karine Gloanec Maurin, n°2 liste PS Massif Central Centre
• Christophe Lavialle, n°5 liste PS Massif Central Centre
• Clarisse Heusquin, tête de liste EELV Massif Central Centre
• Benoit Faucheux, n°2 liste EELV Massif Central Centre
• Sophie Auconie, tête de liste UDI-Modem Massif Central Centre, eurodéputée

• Yannick Jadot, tête de liste EELV Ouest, eurodéputé
• Nicole Kiil-Nielsen, n°2 liste EELV Ouest, eurodéputée
• Isabelle Thomas, tête de liste PS Ouest, eurodéputée

• José Bové, tête de liste EELV Sud-Ouest, candidat à la présidence de la Commission européenne, eurodéputé
• Catherine Grèze, n°2 liste EELV Sud-Ouest, eurodéputée
• Eric Andrieu, n°2 liste PS Sud Ouest, eurodéputé

• Catherine Trautmann, numéro 2 de la liste PS Est, eurodéputée
• Nathalie Griesbeck, tête de liste UDI-Modem Est, eurodéputée
• Sandrine Bélier, tête de liste EELV Est, eurodéputée
• Antoine Waechter, n°2 liste EELV Est

• Marielle de Sarnez, tête de liste UDI-Modem IDF, eurodéputée
• Jean-Marie Cavada, n°2 liste UDI-Modem IDF, eurodéputé
• Pascal Durand, tête de liste EELV IDF
• Eva Joly, n°2 liste EELV IDF, eurodéputée
• Mohamed Mechmache, n°3 liste EELV IDF
• Joël Roman, n°7 liste EELV IDF
• Constance Le Grip, n°4 liste UMP IDF, eurodéputée
• Pervenche Bérès, tête de liste PS IDF, eurodéputée
• Guillaume Balas, n°2 liste PS Île de France

• Vincent Peillon, tête de liste PS Sud Est
• Sylvie Guillaume, n°2 liste PS Sud Est, eurodéputée
• Sylvie Goulard, tête de liste UDI-Modem Sud Est, eurodéputée
• Michèle Rivasi, tête de liste EELV Sud-Est, eurodéputée
• Karim Zéribi, n°2 liste EELV Sud-Est, eurodéputé

• Yvette Duchemann, tête de liste EELV Outre-Mer
• José Gaillou, n°2 liste EELV Outre-Mer
• Virginie Rozière, tête de liste PS-PRG Sud-Ouest
• Valérie Rossi, n°4 liste PS-PRG Sud-Est
• Catherine Lalumière, présidente de la Fédération Française des Maisons de l’Europe
• Martine Méheut, présidente de Citoyennes pour l’Europe

 

Arthur Colin
Arthur Colin
Président de Sauvons l'Europe

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9 Commentaires

  1. Sauvons l’Europe porte son action sur un point essentiel. France Télévision a un devoir d’information, même symbolique, étant donné que beaucoup aujourd’hui s’informent actuellement sur internet, mais qui est une affirmation européenne. Voir l’Europe débattre à propos de ses élections lui donne une existence presque charnelle, tout du moins plus claire dont les citoyens européens ont besoin.

  2. Bonjour,

    Oui très bonne tribune !

    Mais concrètement que peut-on faire pour que ce débat soit diffusé ?

    Très cordialement,

    Démocratie ?

  3. En tant que candidat aux élections européennes, et au nom de «Eŭropo Demokratio Esperanto» je remercie «Sauvons l’Europe» de cette tribune.
    Je regrette seulement que «Europe Démocratie Espéranto» n’ait pas été sollicité pour, comme d’autres, soutenir plus visiblement cette initiative.

  4. C’est peut-être fourni gratuitement ms la perte de parts de marché qui sera conséquente n’est pas gratuite.
    France TV est financée par la redevance , donc par les contribuables et par les annonceurs.
    Ns ne sommes pas en Union Soviétique pr imposer des programmes. Ns ne pouvons pas imposer à un téléspectateur de regarder un programme. Il paie assez cher pr regarder ce qu’il veut. Et pourquoi pas sur ttes les chaînes du service public en même temps ? Et pourquoi pas des rediffusions ts les jours, en boucle ? Lol !!!

  5. Oui , que faire ,?
    Lancer une pétition ; par quels canaux ?
    Trouver des intervenants Qui ne fassent pas mourir le téléspectateur d’ennui , comme c’est généralement le cas dès qu’il est question de l’Europe ?

  6. que chaque candidat parle anglais ou sa langue maternelle, peu importe, les interprètes sont des professionnels mais qu’un débat public sur l’espace démocratique européen soit privé d’antenne, je trouve cela plus que choquant. Il faut prendre la citoyenneté européenne bien à la légère, Nicolas, pour ne pas vouloir imposer au contribuable un débat sur l’avenir immédiat de l’Europe. Personnellement, je trouve que cela relève d’une saisine de la Cour de justice… et je qualifie cela de déni de démocratie. Les chaines publiques ont des obligations de service public, et cela ne concerne pas que le football ou l’eurovision== d’ailleurs, je boycotte la chaine désormais tellement c’est inadmissible…

  7. Bonjour Catherine,
    Ce qui me gêne « imposer »…
    Nous verrons le résultat des pertes d’audience.
    Bonne journée

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