A la tête des socialistes européens, pour nous c’est Enrique Baron Crespo

Sauvons l’Europe prend peu parti dans les jeux politiques internes des structures démocratiques, mais nous intervenons quand un réel enjeu se dégage. Le Parti des socialistes européens (PSE) est en congrès à la fin de la semaine à Budapest, et pour la première fois depuis longtemps, deux candidats se sont manifestés à sa présidence, sur des projets politiques différents.

Dans ce cadre, nous avons décidé d’apporter notre soutien à Enrique Baron Crespo. Il représente un engagement de longue durée pour une Union européenne obéissant aux règles de la démocratie parlementaire pour laquelle nous militons. Or une démocratie n’existe pas sans partis politiques qui y contribuent.

Le PSE a été l’un des artisans du système des Spitzenkandidaten en désignant en amont des élections européennes de 2014 son candidat à la présidence de la Commission européenne. Cette démarche a fait basculer, d’un point de vue institutionnel, le fonctionnement de la Commission dans les normes du parlementarisme : elle est issue d’une majorité parlementaire déterminée par les élections.

Mais ces avancées du PSE : candidat commun désigné selon une procédure ouverte et transparente, programme commun des socialistes européens, sont un héritage du président précédent du PSE, Poul Nyrup Rassmussen. Sergei Stanishev, candidat sortant, ne se prévaut que d’avoir appliqué les règles statutaires qu’il a trouvées à son arrivée. Le débat interne pour la présidence de la Commission a eu peu d’ampleur par rapport aux autres partis européens, qui ont vu plusieurs candidats s’affronter (cinq pour les Verts, dans une primaire ouvertes à tous les citoyens d’Europe) pour trancher des lignes politiques distinctes (en particulier à l’ALDE). Au sein du PSE seul Martin Schulz, a été candidat ce qui pouvait aussi bien être le signe d’une unité des socialistes européens, que d’une absence de volonté de leur part de s’investir dans les élections européennes. Sa présence dans la campagne a été de forte en France et en Allemagne à inexistante dans d’autres pays, selon des logiques qui ont davantage tenu aux partis nationaux qu’à l’impact propre du PSE.

Enrique Baron Crespo, ancien président du Parlement européen, a été l’un des fondateurs du PSE. Il souhaite aujourd’hui aller plus loin dans la « logique d’une construction fédérale » du PSE et fait les propositions suivantes dans sa déclaration de candidature et l’entretien qu’il nous a accordé :

– faire du PSE un acteur incontournable dans les institutions ;

– organiser son fonctionnement de manière transparente ;

– en faire un centre de ressources pour les partis nationaux ;

– développer des lignes politiques transnationales avec des campagnes communes des partis nationaux.

Les partis européens doivent, selon nous, ne pas se limiter à rassembler les partis nationaux solidement installés, mais viser à devenir le plus haut échelon de la vie militante pour structurer le débat politique européen. Il s’agit d’une condition incontournable pour le développement de la citoyenneté européenne et de la solidarité entre les Européens.

Nous souhaitons vivement qu’un débat sur ces problématiques émerge au sein des autres partis politiques européens, qui ne peuvent limiter leur existence à la période des élections européennes et nous appelons donc les délégués des partis nationaux à désigner Enrique Baron Crespo pour conduire le PSE dans les prochaines années.

Arthur Colin
Arthur Colin
Président de Sauvons l'Europe

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10 Commentaires

  1. Les socialistes ont perdu toute boussole – porter à leur tête un antisémite aussi notoire que Baron Crespo, ça me dégoûte.

  2. Je me demande ce que peut être cette « Global Panel Foundation » dont il fait partie?
    Encore un machin bien démocratique.

  3. Pourquoi pas Baron Crespo, en effet ?

    Ayant lu le message ci-dessus, je me suis trouvé plein de bonne volonté et me suis inscrit parmi les « supporters » du PSE. Ils sont 56000 ce qui est à la fois beaucoup et bien peu.
    Mais quel est le sens de cette appartenance ? Je pensais naïvement que l’élection du président était confié aux MEMBRES du PSE, mais un supporfter n’est pas un membre. En lisant la suite j’apprends du reste que c’est le Congrès qui élit le Président, puis que la composition du Congrès manifeste une conception bizarre de la démocratie : « The Congress gathers PES leaders, delegates, international guests and – since 2006 – PES activists ».

    C’est incompréhensible. Et la liste des membres du Congrès ne semble pas accessible

    Qui sont les membres du PSE ? Pourquoi les statuts du PSE ne sont pas en ligne ? Pour se référer au PS français, le PSE a-t-il une déclaration de principe et une charte d’éthique, ou bien des textes fondateurs qui en tiennent lieu ?

    Là comme ailleurs, l’Europe est loin, loin, loin des personnes.

    Incidemment y a-t-il un endroit où on peut prendre connaissance de l’avis de Baron Crespo sur le texte de Gabriel et Macron ? C’est l’actualité, ce serait le minimum dans une campagne électorale…

    Il y a du travail !

    • Beaucoup de questions! C’est un des éléments de cette campagne précisément. Le PSE est aujourd’hui un rassemblement de partis nationaux et donc son congrès est constitué de représentants des partis nationaux. Dans certains partis, les délégués sont élus par les membres, en rance ils sont désignés par les organes nationaux du PS et sont représentatifs des motions.

      Les activistes PSE sont des membres des partis nationaux, mais pas des membres directs du PSE, ils se sont simplement inscrit aux informations et évènements du PSE. Ils ont cependant acquis un poids considérable par la force militante et d’opinion qu’ils constituent. Ce sujet était effectivement le sens de notre question sur les activistes dans notre entretien:
      https://www.sauvonsleurope.eu/enrique-baron-crespo-le-pse-a-une-logique-de-construction-federale-mais-on-nest-pas-encore-dans-les-etats-unis-deurope/

  4. Lorsque j’étais en poste en Inde ( Ambassadeur pour l’UE ) , j’avais eu l’honneur d’organiser la mission d’une délégation du Parlement Européen, conduite par le Président Baron Crespo. Quelqu’un de très motivé, avec une grande probité, et une curiosité intellectuelle très appuyée. Heureux de voir qu’il est toujours dans le circuit politique ou il pourra continuer à rendre de grands services, vu son expérience.

  5. Je ne doute pas de la bonne volonté de Baron Crespo, mais je doute qu’il soit à la tête d’une formation qui fait avancer le Schmilblick, surtout lorsque je constate la division du parti socialiste français et de la gauche française dans son ensemble sur la question européenne. Mis à part les verts je ne voit pas dans la gauche française de tenants d’une Europe fédérale. Le programme de Crespo à cet égard me semble minimaliste. Il fait la même erreur qu’Altiero Spinelli lorsqu’il a abandonné son idée de Congès du Peuple européen, pour se faire élire, sur une liste communiste, comme parlementaire européen. Je pense, en ce qui me concerne, que l’UEF doit reconstruire son réseau de militants européens et se lancer dans la bataille des élections européennes comme tel, avec des militants formés aux questions européennes et et disposés à ne pas s’aligner comme candidats aux élections nationales, de gauche certes mais au service du développement institutionnel de l’Europe, mettant l’Europe au centre de leur préoccupation politique et non pas comme une question subsidiaire traitée comme en passant lors des consultations électorales nationales.

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