1er bilan : le Macron de 2018 n’est plus tout à fait celui de 2017

Une première année qui s’éloigne du macronisme originel.

Un an. Ce n’est pas un quinquennat, mais une première borne sur le chemin, l’occasion de se retourner un instant et d’observer la trace de ses pas pour vérifier que l’on n’a pas dérivé de sa trajectoire.

 

Il y a un an, Sauvons l’Europe appelait à voter Emmanuel Macron dès le premier tour de l’élection présidentielle. Confrontés à l’effondrement de la gauche modérée, au durcissement de la droite et aux colères instrumentalisées par les populistes, il nous apparaissait nécessaire de soutenir un candidat jetant un pont entre progressistes et libéraux, et dont les ambitions européennes étaient fermes et réalistes. Par ailleurs, les faits ont confirmé notre analyse qui voyait 2017 comme une césure démocratique pareille à 1958 et 1981. De nouveaux enjeux, telle la question générationnelle, interrogeaient des familles politiques à bout de souffle et particulièrement une social-démocratie ayant troqué toute ambition de transformation sociale pour des objectifs de bons gestionnaires, avec des conséquences électorales similaires aux cas grec, espagnol, et plus récemment italien. Aujourd’hui encore, il serait si cruel de faire le bilan de l’année écoulée côté Parti socialiste ou Les Républicains…

Mais revenons à l’élection d’Emmanuel Macron. Où en sommes-nous un an après ?

La réalité est toujours moins belle que les promesses, même si nous n’oublions pas l’Hymne à la joie du soir de la victoire, prémices d’un engagement européen constant depuis un an… Dans l’épisode du Louvre s’écrivait aussi une réelle capacité à habiter la fonction présidentielle.

Dans le sillage présidentiel, le Gouvernement a également « oser gouverner » et a pris ces 12 derniers mois des mesures, pour certaines courageuses, qui vont dans le bon sens. Citons au fil de l’eau le dédoublement des classes de CP-CE1 dans les zones d’éducation prioritaires, la limitation de la vitesse sur les routes secondaires, la mise en place d’une solidarité fiscale intergénérationnelle, la disparition des mutuelles étudiantes, la réforme de l’accès aux études supérieures, etc.

Cela ne doit pas empêcher un premier regard sur la réalité pratique du « En même temps ». Cette doctrine, qui ménage les intérêts antagonistes de la société, doit, pour s’incarner, trouver un dépassement des impératifs contraires ou à tout le moins incarner un « juste milieu ». Or le constat général est que, dans la mise en œuvre, l’un des temps est effectivement privilégié, tandis que l’autre ne reçoit qu’une reconnaissance symbolique. A moins que nous n’ayons pas compris l’essence première du macronisme, ni sa conception du progrès. Mais nous risquons de ne pas être les seuls…

 

C’est le cas en matière de démocratie.

Emmanuel Macron arrivait porté par une vague de rejet de la classe politique en place, exprimée d’abord lors des primaires puis au premier tour de l’élection présidentielle.

D’ailleurs, la mise en place d’une équipe de techniciens devait lui permettre d’assumer plus clairement ses décisions et d’oublier l’amateurisme autrefois constaté, tout comme les déchirements ministériels masquant mal les querelles d’égos du précédent quinquennat.

Certes… mais, avec le temps, nous observons la prédilection d’Emmanuel Macron pour une construction solitaire de ses choix politiques, sans débat réel avec les parlementaires, associations et syndicats. Il affirme ainsi ouvertement une vision réduisant les corps intermédiaires et la société civile à leur fonction d’animation de terrain, en leur refusant le crédit d’une capacité à participer à l’organisation de la société.

A l’heure où la création de valeur est partout recherchée dans des processus horizontaux, et cela jusqu’à la caricature, c’est la pertinence d’une politique élaborée par une seule personne qui nous interpelle, bien au-delà d’une incarnation jupitérienne de la Vème République.

 

Sur la sécurité et les migrants ensuite.

Emmanuel Macron avait fait campagne sur une plus forte sensibilité aux problématiques de liberté et de solidarité. L’état d’urgence a été incorporé au droit commun du quotidien, y compris des possibilités inutilisées par nos forces de l’ordre, et donc inutiles. Devant les évêques de France, Emmanuel Macron parlait de la « tension éthique permanente » qui est la sienne face aux migrations, et se fixait un cap « d’humanisme réaliste ». Mais où est l’humanisme lorsque nous accueillons moins de 20 000 réfugiés sur les 5 millions de Syriens en dehors de leur pays ? Où est même le réalisme lorsque nous enfermons des enfants par commodité de traitement ?

On voit que sur ces questions, l’équipe Macron a choisi de tirer comme leçon des expériences allemandes et italiennes que l’humanisme ne peut être de saison sous peine de se voir submerger par l’extrême-droite. Il donne ainsi raison, sur le fond, aux xénophobes qui voient une invasion migratoire, en espérant préserver les autres acquis démocratiques. Dangereux calculs que de maltraiter des êtres humains, victimes des guerres et de la misère, pour répondre aux angoisses de la foule… Nous nous souvenons que Macron avait repris notre projet d’un « Erasmus Euromed » dans son programme de campagne, où en est-on ?

 

Concernant le domaine économique et social, enfin.

Pour l’heure, l’essentiel de l’effort de redistribution du nouveau Gouvernement vise les personnes aisées, élevées au rang de « premiers de cordée ». Mais pour séduisante qu’elle est, l’image est fausse. Les personnes aisées ont déjà réalisé leur fortune, ou l’ont héritée. S’ils ont un jour ouvert la voie, tiré les autres, ce temps est révolu pour nombre d’entre eux. Les premiers de cordée qui, quotidiennement, font tenir ensemble notre pays, par exemple, dans les écoles ou les hôpitaux, ne reçoivent pas la même attention.

 

Soyons sincères, nous sommes troublés.

Au-delà des capacités et compétences d’un homme, se pose la capacité de bâtir une force politique centrale et durable en France autour du mantra « et en même temps ». Or, le volontarisme réel et réaffirmé sur les sujets européens ne peut occulter les doutes soulevés par la traduction pratique, au jour le jour, de la dite formule. Comment être crédible et audible dans la promotion d’une Europe qui protège, quand au niveau national le bilan nous rappelle étrangement un néo-giscardisme triomphant ?

 

Un an, ce n’est pas un quinquennat, mais il ne faudrait pas que l’on dérive trop…

Fabien Chevalier
Fabien Chevalier
Président d’honneur de Sauvons l’Europe

Soutenez notre action !

Sauvons l'Europe doit son indépendance éditoriale à un site Internet sans publicité et grâce à l’implication de ses rédacteurs bénévoles. Cette liberté a un coût, notamment pour les frais de gestion du site. En parallèle d’une adhésion à notre association, il est possible d’effectuer un don. Chaque euro compte pour défendre une vision europrogressiste !

Articles du même auteur

27 Commentaires

  1. Il n’était pas nécessaire d’être un expert de la science politique pour deviner dès 2017 que Macron serait un président  » hors sol » , entouré de conseillers n’ayant jamais affronté le suffrage universel , menant une politique centrée sur le  » paraître » ( avec ou sans Brigitte). Sauvons l’Europe a bien été imprudent de s’engager sans retenue derrière Macron qui n’a rien de progressiste et dont la vision européenne reste intergouvernementale ! Yves Lagier.

  2. Sauvons l’Europe ? Oui, 100 fois d’accord ! J’avais moi même, en tant que citoyen lamda, écrit un papier « Europe first » au lendfemain de l’élection de Trump, bien avant les élections présiodentielles françaises
    https://pierreygrie.wordpress.com/2016/11/12/europe-first/comment-page-1/#comment-21
    Mais comment se fait-il que dans un papier de « Sauvons l’Europe » on ne parle pas d’Europe ??
    d’autant que, à mes yeux :
    -on ne peut pas comprendre la politique de Macron si on ne la contextualise pas dans une politique européenne
    -Emmanuel Macron est le seul dirigeant européen à faire des propositions concrètes pour relancer l’Europe (cf ses discours d’Athènes, de la Sorbonne, au parlement européen etc…)
    -avec la dernière décision de Tump menaçant de sanctionner économiquement les pays qui continueraient à commercer avec l’Iran, l’Europe est au pied du mur ! Si elle ne parvient pas à s’unir pour résister elle est foutue ! Et Dieu sait si ce sera difficile voire impossible …sauf à faire sauter la règle scélérate de l’unanimité et pour ça il faudra OSER ! Qui, à part Macron, saura le faire ? Qouique l’on pense de sa politique intérieure et quelles ques soient nos opinions politiques, il faut, à mon avis, que nous soyions tous derrière lui pour l’aider à tenter de SAUVER L’Europe !
    Nous avons impérativement besoin de l’Europe …..et pas que pour le digital ! https://websdugevaudan.wordpress.com/2018/04/08/leurope-digitale-oui-mais-pas-que/

    • bravo!
      un peu de raison dans l’océan de la mauvaise foi.
      Macron n’est pas parfait, il fait des erreurs, ses ministres débutants aussi,
      mais épargnez-nous le procès d’intention
      vous pourrez dresser un bilan après le quinquennat.
      Epargnez-nous aussi les antiennes des socialistes mouillés et leur CAC40 qui cache la forêt des entreprises, même si Oxfam est désormais dirigé par Duflot dont on connait la maîtrise de l’économie.

      Le monde et la France doivent-ils être selon leurs vœux?
      L’Etat est-il un totem?

      • L état n est pas un totem .et heureusement ..
        .les progres sont réels .
        . Classes dédoublées ..qu à t on attendu pour le faire ? On sait les dégâts irréparables sauf exception d un début difficile dans les premières classes . C est l idée qu on se fait de soi meme …qui détermine le désir d apprendre .
        La suppression de la taxe d habitation .. L arlésienne de tous les congrès du PS ..quel impot plus injuste que celui ci qui taxe les grandes et vieilles maisons invendables et désertées et peu les appartements des centre ville …
        Une taxe sur les retraites .. Comment ne pas reconnaître que nous ,retraites ,avons été plus chanceux que nos petits enfants ..qui empruntent pour payer leurs études ou travaillent les week end et les vacances ..je ne l ai pas fait et j étais meme paye e pour mes études ..moyennant un engagement de 10 ans ..
        Quant aux réfugiés ,on sait ,quand on s occupe de ces problemes depuis une vingtaine d années que çela va mieux.. les kosovars ,savent qu ils faillaient attendre une dizaine d années quelques fois pour avoir le droit de travailler ..OQTF .. TA … Expulsions des pères ,retours ..Et pourtant ils vivaient l enfer chez eux ..c est plus rapide aujourd’hui pour les syriens et les irakiens ..et le Afghans .et d autres .meme si on peut mieux faire ..
        L Europe peut nous sauver en effet , mais il faut que les européens en aient conscience .
        Comment le savoir quand sont occultés les financements européens pour plaire aux élus locaux roitelets ..depuis des lustres ..

  3. Naïfs vous fûtes d’appeler à voter Macron dès le premier tour. Il représente à peu près tout ce que les gens de gauche, européens et social-démocrates rejettent du libéralisme et il n’a pas fini de nous le prouver. Même s’il est maintenant un peu tard pour s’en apercevoir, de grâce allez au bout de vos analyses et regardez la réalité en face. C’est un libéral dur, autoritaire et habile et nous devrons nous battre dos au mur pour limiter sa totale obédience aux intérêts de l’oligarchie. OXFAM vient ce matin de rendre public un rapport montrant que 67% des bénéfices des entreprises du CAC 40 vont aux actionnaires, 28% à l’investissement et 5% aux salariés. Comment peut-on militer pour une Europe démocratique, progressiste et sociale et soutenir Macron ?

  4. L’illusion macronienne tombe, c’est un libéral…
    Nous sommes bien loin du Projet France de Montebourg et même de la position de Hamon, sur l’Europe rien ne change vraiment dans le bon sens,libéralisme oblige !
    C’est avec de vrai progressistes qu’il faut travailler.

  5. ça y est, vous commencez à réaliser l’ampleur de l’arnaque? Il est plus que temps de repenser notre économie en tenant compte de deux faits:
    1. Le « ruissellement » est désormais inversé: ce sont les agios des pauvres qui permettent aux banques de financer les rentes des riches, lesquels spéculent au lieu d’investir
    2. Les conséquences écologiques catastrophiques de la course à la production ne sont nulle part prises en compte dans l’évaluation du juste prix des choses, ce qui favorise les industries polluantes par exemple. Il revient donc à l’Etat de redresser ceci (taxes, subventions… les modalités peuvent être débattues), ce qui par essence rend caduc l’idéal libéral.

    • Sur le « ruissellement inversé » (agios des pauvres qui permettent aux banques de financer les rentes des riches), avez-vous une source ou un lien cela ?

      • Pour que le ressenti général des peuples soit dépassé et que des démonstrations claires et nettes soient établies, il faudrait faire tomber le « secret des affaires »… Cependant, le fait est décrit et dénoncé par Joseph Stiglitz, prix Nobel d’économie, dans son livre « le prix de l’inégalité ». Par contre, y a-t-il quelqu’un de sérieux (indépendant des banques, donc) pour tenter de démontrer que le « ruissellement » continue de marcher dans le sens traditionnellement martelé pour justifier l’approfondissement des inégalités?
        Non seulement il faudrait arrêter de pomper l’argent des pauvres, mais en plus il faudrait rendre efficace celui des riches, en mettant fin aux abus de situations de rente et en transformant les spéculateurs en investisseurs (exemple: interdire le trading haute fréquence, instaurer un plancher à la durée de détention d’actions, surtaxer les reventes d’actions trop rapides pour inciter à les garder au moins un an, voire trois…).
        Mais tout cela, ce n’est pas dans l’air du temps! On va plutôt vers le contraire!

        • En écrivant « il est plus que temps de repenser notre économie en tenant compte de deux faits »), vous présentiez le « ruissellement inversé » comme un fait. Finalement, vous n’êtes pas sûr et vous le présentez maintenant comme un « ressenti général des peuples ». Il faudrait savoir…

          J’ai posé cette question car c’est ce que je ressens aussi, mais je me méfie de mes intuitions quand j’étudie un système complexe (et l’économie humaine est un système complexe), et je m’efforce d’appuyer mes raisonnements sur des faits.

          Pour info, Macron n’a à ma connaissance jamais fait appeler à la théorie du « ruissellement » pour justifier son programme. Il l’a d’ailleurs rappelé dans son interview face à Plenel et Bourdin.

          Il y a un problème d’inégalités. Je suis entièrement d’accord là-dessus. Mais les solutions me semblent plus complexes que ce vous proposez dans votre commentaire.

          • Ce que j’affirme, c’est que:
            _ on le ressent tous plus ou moins confusément dans notre quotidien
            _ il est difficile de le prouver formellement parce que c’est précisément le genre d’information qui est dûment camouflée par ceux qui en profitent. J’ajoute que c’est un peu comme le réchauffement climatique, où chaque acteur peut individuellement dire « ce n’est pas de ma faute », ce qui permet aux climatosceptiques d’avoir voix au chapitre, et même de gagner des élections
            _ mais, fait capital, un prix nobel d’économie l’a théorisé, constaté, décrit et dénoncé; et cela me parait une source digne de foi, d’autant que cela corrobore mes intuitions et mes propres constats de citoyen lambda.

            Perso, je n’ai jamais eu dans les mains de preuve tangible que la Terre est ronde et que l’Homme a marché sur la Lune. Il y a pourtant des sources qui me paraissent dignes de foi et qui l’affirment. Et je considère cela comme des faits.
            L’été, j’anime des « nuits des étoiles » durant lesquelles j’explique à des centaines de personnes le fonctionnement des étoiles: pour cela, je fais confiance aux travaux de Fraunhoffer, Kirchhoff, Eddington, Einstein…

            Vous avez parfaitement raison lorsque vous dites que les solutions sont plus complexes. Mais ce n’est pas dans un commentaire qu’on peut décrire un programme politique. D’autant que PERSONNE ne peut construire seul une solution optimale. Je n’ai exposé que quelques mesures qui me paraissent tomber sous le sens. Plus drôle encore: je ne suis pas politicien, je n’ai jamais eu de carte nulle part, et j’ignore s’il y a un parti qui a de telles propositions dans son programme! Ce que je sais, ce que je vois, c’est que la politique de Macron est diamétralement ( fanatiquement! ) opposée à des mesures de ce type…

            Mr Macron n’a nul besoin d’invoquer le ruissellement explicitement pour en faire un fondement de sa politique, bien au contraire: s’il le faisait, il prendrait instantanément une image d’homme de droite, ce qui n’est pas dans son intérêt. Pour cela, il a eu recours à la métaphore du « premier de cordée », métaphore qui signifie grosso-modo que « si t’as pas une rollex à 50 ans c’est que t’as raté ta vie » et que les propriétaires de rollex sont ceux qui tirent la société vers le haut.
            Durant la campagne, dans « son projet », il a tenté de faire croire que des solutions libérales ouvertes allaient résoudre les problèmes. Cela n’a pas convaincu grand-monde, mais il surgissait de nulle part, et le rejet des autres a suffi pour l’asseoir sur le trône: c’est une arnaque. De la même façon, en 2007 Sarkozy a été élu parce que tout le monde pensait qu’il avait assez d’énergie pour péter du poing sur la table et défendre la France, l’essentiel de ses habitants, et son Etat contre les intérêts privés qui les menaçaient. Il a bel et bien pété du poing sur la table, mais en faveur de ces intérêts: c’était une autre arnaque.

  6. Une remarque sur le bilan économique et social présenté de façon positive: il suffit de considérer les analyses des résultats boursiers et les transferts vers les plus riches pour s’étonner des propos de Fabien Chevalier. Ne parlons pas de la solidarité fiscale intergénérationnelle qui laisse entendre que la flat taxe de 1,8% pour les retraités est une mesure de justice sociale. Soulignons l’aspect démagogique de tous cela: on dresse les vieux contre les jeunes et les « inactifs » contre les actifs, les milieux populaires contre les élites etc… on réduit le permis de chasse de 50% (solidarité intergénérationnelle sans doute)… Autrement dit le bilan dépeint est partisan. Je crains que cela se retourne contre l’Europe et attise les extrêmes.

  7. Excellent article. Et modéré, merci. Je rebondis sur cette interrogation: « Comment être crédible et audible dans la promotion d’une Europe qui protège, quand au niveau national le bilan nous rappelle étrangement un néo-giscardisme triomphant ? » La réponse est simple selon moi. Dans l’économie globalisée que nous connaissons, au niveau national Emmanuel Macron ne peut que s’aligner sur le néo-libéralisme triomphant. Une transformation à la seule échelle nationale serait suicidaire pour la France : moins d’investissements par les entreprises, persistance du chômage de masse, perte de compétitivité, aggravation du déficit commercial, endettement … Le changement ne peut se faire qu’à une échelle beaucoup plus large, européenne pour le moins, à la condition de se protéger au mieux de nos autres partenaires. Emmanuel Macron l’a bien compris et il est impératif de le soutenir dans ses initiatives européennes. Je le crois sincère dans sa volonté de changement, mais son réalisme politique l’incite à prioriser l’international. Personnellement, je lui maintiens toute ma confiance.

    • Cher Pierre,
      Vous oubliez un peu vite que les maux qui vous attribuez à un changement de politique radical (« moins d’investissements par les entreprises, persistance du chômage de masse, perte de compétitivité, aggravation du déficit commercial, endettement … ») sont ceux dont nous souffrons aujourd’hui à cause de l’austérité. Je vous invite par contre à aller voir du côté du Portugal : reprise économique en appliquant l’exact inverse des recettes prônées par l’UE… J’ose le gros mot : le Portugal applique aujourd’hui une politique keynésienne et cela fonctionne. Contredire les inepties de l’UE ne mène pas au chaos, mais à la reprise.

      • Pas d’accord sur l’argument de l’austérité. Par contre, il est vrai que l’exemple du Portugal interpelle. A voir de plus près.

    • Pardonnez mon avis tranché, mais je trouve le vôtre d’une extrême naïveté. Croyez-vous vraiment qu’un ultra-néolibéral comme lui va rassembler l’Europe pour lui permettre d’être plus forte, et de là l’infléchir? Absolument pas, bien au contraire!
      Oui, la lutte contre ce que l’auteur de l’article appelle le « néogiscardisme triomphant » ne peut se faire qu’à l’échelle européenne au minimum, mais Macron est le dernier à qui on pourrait confier les rênes d’une telle lutte: il ferait exactement le contraire! C’est la raison pour laquelle son action européenne est plus inquiétante qu’autre chose…
      Pour infléchir la trajectoire européenne vers un modèle social respectueux des droits des « petits » et permettant leur survie, vers la maîtrise des inégalités, vers la fin de la soumission à un système économique mondial socialement et environnementalement irresponsable, la priorité est d’éjecter Macron le plus vite possible, si possible avant la fin du quinquennat. Tant que nous serons en concurrence ouverte avec des pays en situation de quasi-esclavage, dans une ambiance de « libre-échange », notre déficit commercial sera abyssal, notre chômage insoluble, nos employeurs continueront de voir leurs employés comme des charges et non comme des chances pour leur entreprise et de les traiter comme tels, et l’horizon derrière tout cela sera la Guerre.
      Ce que vous appelez « réalisme », je l’appelle Soumission.

  8. Il y a une chose que je ne comprends pas bien à la lecture de cet article. Sauvons l’Europe a t-elle lu le programme du candidat Macron en 2017 ? Si oui, je ne saisis pas les doutes actuels. Toute l’injustice profonde que véhicule Macron était inscrite dans son programme ; plusieurs personnalités de gauche (que vous semblez bien mal nommer les « populistes ») l’avaient repérée et dénoncée lors de la campagne.

    Alors oui, Macron applique une politique pour les ultra-riches, avec une croyance béate dans la théorie du ruissellement, qui a déjà été réfutée maintes fois ; la « vraie gauche » l’avait dit, et cela se réalise désormais sous nos yeux. N’est-il pas temps de redonner du crédit à ceux qui avaient raison, plutôt que d’espérer ingénuement qu’un miracle ne se produise ?

  9. Petit rappel à méditer …. « Il y a 27 ans je pensais que l’Europe était notre avenir…Aujourd’hui je pense que nous sommes l’avenir de l’Europe »(Victor Orban)
    https://www.lesechos.fr/monde/europe/0301537354184-en-hongrie-viktor-orban-remporte-son-troisieme-mandat-consecutif-2167566.php Si nous ne voulons pas de l’Europe d’Orban MOBILISONS NOUS dés maintenant pour faire connaître l’EUROPE dont nous REVONS
    Quant à savoir si l’Europe est le cadre pertinent pour résoudre les nouveaux défis, ça me semble évident : c’est particulièrement vrai pour le digital https://websdugevaudan.wordpress.com/2018/04/08/leurope-digitale-oui-mais-pas-que/mais pas que…climat, energie, immigration…..Dans tous ces domaines Macron a des propositions …Qui d’autre ? Et , outre ces défis « structurels » comment relever le défi « conjocturel »que représente le nouveau chantage de Donald Trump sur les pays qui auraient l’outrecouidancde de continuer à commercer avec l’Iran ? Décidément, qouique l’on pense de la politique nationale de Macron (qui n’est autre que l’application de son programme) nous devons imérativement le SOUTENIR sur l’EUROPE ! Le naif que je suis (apparemment je ne suis pas seul) a toujours en mémoire cette pensée de Schopenhauer « toute idée innovante chemine en trois étapes 1-elle est ridiculisée 2-elle subit une forte opposition 3- c’est une évidence pour tout le monde »

  10. claude Boissiere; Webs du gevaudan.
    Evidemment l’Europe est en difficulté, mais c’était un peu prévisible faire fonctionner « x » pays de niveau économique différents, de vision politique différentes, même si le PPCM ( plus petit commun multiple) est défini au départ . Les USA sont financièrement super endettés et font flèche de tout bois pour baisser leurs ambitions mondiales ( de police mondiale).L’Europe doit donc exister seule mais le problème de l’Italie , l’Allemagne en phase basse, interpellent.
    Je crois qu’il faut tout faire pour exister et surtout avoir des moyens d’intervention commun , reste que les nationalismes doivent se mettre en veilleuse il faut poursuivre le leadership Franco / Allemand.

  11. Bonjour,

    J’ose
    affirmer que M. Macron est bien prétentieux de (me) faire croire que
    les banques privées vont aider notre France. Les banques privées
    penseront toujours d’abord à leurs intérêts.

    Quand
    M. Macron ose affirmer que les petite gens sont un peut jaloux des
    riches, j’ose répondre que même si je gagne moins que le SMIC je
    suis fière de ce que je fait matin midi et soir de chaque jour qui
    passe.

    Si
    nos Nations sont bradées, c’est bien des intérêts privés qui
    s’organisent pour y parvenir. Tous d’abord faire voter des lois qui
    ruinent les Nations et ensuite acheter tout ce qui peut encore
    rapporter gros !

    Pour
    bon nombre d’entre eux c’est normale de profiter de l’état ou des
    collectivités locales. Le bien privé est supérieur au bien des
    états et autre collectivités. Ils les considèrent comme des
    opportunités bien juteuses !

    Inutile
    de se battre (directement) contre eux (leur sacré sainte idéologie
    un vrai besoin de liberté), car les actionnaires s’est aussi des
    anonymes, beaucoup de monde dit libre, des petits et des très
    grands !

    Avec
    une bonne et simple pédagogie (compréhensible par la grande
    majorité et la plupart des idéologies), c’est possible que nous le
    changions :

    « La
    liberté des uns, s’arrête là, où commence celle des autres ! »

    Réclamions
    simplement notre liberté collective, celle pour nos chères Nations
    de créer la monnaie. Cela sera plus productif qu’une confrontation
    idéologique ! Je ne veux pas dire que ce combat pour le bien
    commun sera simple, mais qu’il est tout simplement indispensable pour
    résoudre les très grands enjeux humanitaires !

    Cordialement REMY Jean Louis

    « Lorsqu’on
    est conscient que le système dans lequel on se trouve est malsain et
    nous emmène à la ruine, comment peut-on continuer à y coopérer
    (au-delà du strict nécessaire) ? » Gandhi

  12. Pourrait-on prétendre, avec une légère pointe de cynisme, qu’en 2017 Sauvons l’Europe a soutenu non pas le meilleur candidat, mais le moins mauvais ?

    • Ben évidemment! On se préparait à voter Juppé au second tour et on a du voter Macron au premier, pas sur que cela soit mieux!

  13. Trois fois hélas !… ( comme Hermès trismégiste et sa « Table d’Emeraude » ). C’est surtout un « Patrick Jane » , un « mentaliste » qui s’est fait élire après que la période Hollande ait définitivement compromis la Gauche et muselé toute force d’opposition institutionnelle !… Ce président super-bling-bling moins caricatural n’a pas commencé son règne au Fouquet’s et sur le yacht de Bolloré à Malte ( paradis fiscal ) , mais lui aussi a dû penser  » les cons, s’ils savaient …  » !… Edouard Daladier ne s’est pas contenté de s’aplatir devant Hitler à Munich : il a enchaîné un mois plus tard en jetant … des chaînes sur la classe ouvrière et ses délégués !… Ce traître au Front Populaire a lancé une vague de répression en novembre 1938 sur les syndicats et les militants de Gauche et d’Extrême-Gauche, avec des forces de Police et de Justice aux ordres, détruisant les réseaux sociaux ? RENVOYANT LES communistes à la clandestinité !… Son slogan favori : en finir avec « la semaine des 4 jeudis » !…. Ainsi, le Droit au Repos et aux Vacances des Travailleurs n’aura duré que 2 étés !…
    Le parallèle est facile à établir avec les déclarations fracassantes et contemporaines d’un Daladier 2 !.. Mêmes causes, mêmes effets, l’actuel règne présidentiel confirme l’acte de décès de la V° République, fondée à la faveur d’une vague de complots et de « golpes » !… En 1940, le peuple a refusé de défendre une III° République qui s’était bien déshonorée : quand on scie sa poutre maîtresse, la maison s’écroule !… ( Métaphore de ce qui s’est passé en juin 40 : « la classe ouvrière a été la seule à faire son devoir  » ( De Gaulle ), mais elle faisant de manière mécanique, sans soulever la population , en appelant aux armes pour défendre la Patrie en danger !… Au contraire, ceux qui tentèrent d’alerter la Nation se retrouvèrent neutralisés, comme dans le roman satirique de Jaroslav Hašek, « Le brave soldat Chvéïk » !…
    La « dérive » va donc s’accentuer , pour accomplir avec quelque retard, le plan prévu pour notre pays avec la dictature mondiale des US , prophétisée par Trotsky : notre passage sous tutelle , préparée en 1945, avec la « Libération » sous gouvernement fantoche , avec quelques ministres vichystes , une monnaie particulière, une économie vassale, le probable démantèlement de la France après deux ou trois soulèvements « fermement » écrasés !… ( « L’Ordre règne à Lyon ou Grenoble » , hauts-lieux de la Résistance !…) . Les ambitions quelque peu mégalo d’un De Gaulle ont contrarié ce programme , mais ce n’était que partie remise !… « Macro » Macron est un avatar de ce qui faisait fulminer De Gaulle face à Churchill : « remportez avec vous votre fausse monnaie » !…

  14. D’accord avec Pierre Jouvenat. Le problème est que les autres pays d’Europe peinent à mettre en place un système social à la française, nous sommes bien isolés. Ce système social nous coûte cher en termes de compétitivité et deviendra totalement suicidaire si les autres ne nous emboîtent pas le pas. Il faut absolument réveiller les peuples européens pour qu’ils comprennent où est leur intérêt et barrer les tentatives ultralibérales européennes qui nous tuent.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

A lire également