Le Brexit et nous

Les Britanniques voteront le 23 juin pour rester ou non dans l’Union. « Bon débarras, qu’ils s’en aillent », entend-on souvent en France. Non. Malgré tous les blocages britanniques depuis quarante ans, ce serait un coup sévère porté au projet européen. Parce que ce départ aurait toutes chances d’en déclencher d’autres. Mais aussi parce qu’il n’y aura pas de politique extérieure et de défense commune sans le Royaume-Uni. Sans compter qu’en cas de Brexit, la City n’en resterait pas moins « LA » place financière de l’Europe. Or, la régulation de ses acteurs serait dès lors hors de notre portée.
Mais peut-on en vouloir aux Britanniques, mais aussi aux Polonais, aux Hongrois, aux Néerlandais, ainsi qu’à de nombreux Français, de se demander si l’aventure vaut toujours le coup ? Malheureusement non, avec une Europe incapable de gérer l’arrivée de 2 millions de réfugiés dans un continent de 500 millions d’habitants, de relancer son économie après la crise, de se doter d’une politique industrielle, de maîtriser le dumping social et fiscal en son propre sein comme de se protéger contre celui d’autres puissances extérieures… Pour rendre de nouveau l’intégration désirable, il faut évidemment réussir à transformer le jeu européen. Impossible ? Peut-être, mais cela fait dix ans maintenant qu’on a renoncé à même essayer. Notamment du côté français : un des principaux reproches qu’on peut adresser à François Hollande, c’est bien son absence de politique et de projet européens.
Ceci dit, ce silence reflète aussi l’état d’esprit d’un pays qui hésite entre deux idées fausses. D’une part, l’illusion que, débarrassée de l’Union, la France pourrait continuer à peser : nombre d’entre nous n’ont visiblement toujours pas intégré que les 65 millions de Français pèsent moins de 1 % de la population mondiale. Et d’autre part, l’erreur de considérer que, devenue l' »homme malade de l’Europe », la France n’aurait plus qu’à se taire pour adopter les recettes libérales qui font des miracles ailleurs. Pays fondateur et deuxième le plus peuplé d’Europe, nous tenons pourtant toujours, pour une part non négligeable, l’avenir de l’Union entre nos mains. A condition que les Français veuillent bien s’en préoccuper. Espérons que la présidentielle permettra de remettre le sujet au coeur du débat public.
Guillaume Duval
Alternatives Economiques n° 355 – mars 2016
Arthur Colin
Arthur Colin
Président de Sauvons l'Europe

Soutenez notre action !

Sauvons l'Europe doit son indépendance éditoriale à un site Internet sans publicité et grâce à l’implication de ses rédacteurs bénévoles. Cette liberté a un coût, notamment pour les frais de gestion du site. En parallèle d’une adhésion à notre association, il est possible d’effectuer un don. Chaque euro compte pour défendre une vision europrogressiste !

Articles du même auteur

22 Commentaires

  1. L’UNION EST UNIE ? ET L’ITALIE ?

    L’Europe difficile à bâtir ? Plusieurs raisons sont évoquées comme causes de cette difficulté, différentes recettes sont proposées pour permettre de choisir la bonne solution.

    Je crois nécessaire de se demander aussi si en Europe il y a un “syndrome italien”. Je fais référence aux difficultés sociales très importantes qui affectent les évolutions de la société italienne, ayant perdu pendant les 20 dernières années son tissu social. La dégradation de la société italienne et de ses capacités à progresser sont évidentes. La société italienne, qui ne fut pas unie lors de l’agrégation des territoires de différents petits états, a été jusqu’ici dépourvue des évolutions qui lui sont d’urgence nécessaires : unité du peuple, réformes sociales adéquates, gestions publiques bien gérées, solution des problèmes sociaux existants depuis longtemps, reprise de la confiance. Et pour cause…., la classe politique n’a pas ni de motivation pour le progrès de la société, ni de capacités gestionnaires adéquates. Par contre les intérêts personnels ……

    J’ai cherché pendant longtemps les raisons des mauvaises gestions institutionnelles en Italie, car en Italie on se fiche complètement de faire des analyses sociales. Voici la reconstruction des évolutions des dernières décennies :

    – en 1861 différentes principautés de la botte réussirent, après beaucoup d’efforts, à unifier leurs territoires. Après cette unification Mazzini, grand personnage politique qui avait beaucoup fait pour préparer le rassemblement des habitants de la botte, écrivit :

    “La Patrie n’est pas union de territoires et c’est tout ! La Patrie est concordance et rassemblement de sentiments, union de desseins et des destins d’une Nation, expériences vécues ensemble”. Il demanda, avec D’Azeglio, le rassemblement des Italiens. La demande ne fut pas écoutée par les nouvelles institutions de la botte, je pourrais expliquer pourquoi. Par contre les gouvernements envoyaient partout des avis d’imposition. L’Italie a vécu pendant longtemps dans l’idée que le pays était devenu une Nation. Le peuple était ignorant, ne savait pas, les politiciens ont pour longtemps fait des beaux discours……, ne se sont pas occupés d’éduquer le peuple… , ni de promouvoir des comportements vertueux. Un des coupables a été le bas niveau de la culture.

    Après la dernière guerre l’idée fut répandue par les gens des institutions que les bonnes capacités de gestion n’étaient pas nécessaires. Il valait mieux être dans un réseau, dans une camarilla ou coterie et magouiller. L’Italie est devenue actuellement une usine à gâchis de ressources (surtout des fraudes des politiciens) et le peuple n’est pas du tout ressemblé. Avec un tel model, où la motivation des agents des institutions est chose très rare, le progrès n’est pas possible. Aussi car la gestion du pays est basée sur la navigation à vue, pas de programmes.

    Mon enquête, qui a été longue, montre que, pendant des longues évolutions sociales et suivant les faux semblants des discours politiques, l’Italie est devenue double comme suit : a) le pays formel et les institutions font semblant de fonctionner (très mal en réalité et toujours pire…..), b) puis l’Italie cachée, les cliques, les associations sécrètes sont devenues très actives dans la dernière décennie pour des affaires bien dissimulées. La corruption et les disfonctionnements institutionnels ont augmenté progressivement et sont même apparus au grand jour, par initiatives de magistrats. La justice marche très mal…., elle est toujours en retard et n’est pas fiable…..

    L’Italie se montre fréquemment ingérable et immobile, même si récemment une inversion de tendance apparaît. Les gâchis de ressources dus à la mauvaise gestion et à la corruption sont très importants, mais personne ne s’en plaint. Difficilement l’Italie pourra avancer, si elle reste telle quelle, si elle garde la dispersion de volontés et d’initiatives, qui sont parfois gérées dans l’ombre. Personne n’a essayé de comprendre l’origine du problème social, de l’insatisfaction des citoyens, car il n’y a pas la culture de la bonne gestion ni un tissu social adéquat……, ce qui arrive dans un pays dont les citoyens n’ont pas été ressemblés sur des objectifs et sentiments communs. En pratique, les Italiens ne savent pas quel est le problème…., ils sont habitués depuis longtemps à un système qui ne marche pas !

    Ce tableau, qui était gris il y a 20 ans, est récemment devenu noir, du fait de manque de réactions correctives et de la diffusion de la corruption. Ces évolutions négatives sont arrivées principalement à cause d’un manque d’unité nationale, unité d’âme et d’esprits. L’unité n’a jamais été vraiment créé (c’était juste un faux semblant) pendant 150 ans !

    La question qui me paraît importante, concernant l’Union : «A l’avis et aux sentiments des Européens, existe-t-il un fort sentiment social d’unité européenne dans les diverses entités nationales fusionnées, étendue à toute l’Union ?». Ce serait la première motivation nécessaire pour agir tous dans un cadre et un sentiment constructif. Mais aussi les représentants des pays à Bruxelles et Strasbourg ont-ils un sentiment fort d’appartenance à l’Europe ou sont-ils concentrés sur la défense des intérêts des différents pays qu’ils représentent ?

    Conclusion : avons-nous créé un ’entité européenne unie ? Ou devons-nous la créer ?

    Antonio Greco

    angrema@wanadoo.fr

    P.S. P. Herzog a écrit, dans « Europe, réveille-toi ! » : « L’U.E. travaille, propose, essaie d’anticiper, mais elle ne porte pas encore une vision ni une véritable stratégie ; ses institutions sont trop faibles, elle n’est pas un Sujet politique à part entière ».

    Je ressens le manque d’unité (qui pourrait se créer sur la base d’expériences communes et d’actions à définir) comme une probable entrave à la bonne construction de l’Europe.

  2. Certes, mais le projet européen est déjà tellement menacé et les nationalismes ne font que s’exacerber. Ne serait ce pas aussi une occasion de refonder l’Europe autour des 6 ou 7 pays fondateurs historiques, cette fois en allant au bout de la démarche jusque là avortée, politique, économique, sociale, culturelle et surtout démocratique en plaçant notamment la Commission sous le contrôle du Parlement, si tant est qu’il faut conserver la Commission et de créer ainsi un deuxième cercle voire un troisième et de mettre fin à cette illusion où la moindre décision est bloquée par les intérêts nationaux, où l’esprit même de l’Europe est bafoué en toute impunité notamment par les nouveaux arrivants. Allemagne, France, Belgique, Pays-Bas, Espagne et Italie. Le Luxembourg, seulement après lavage! Ce serait un ensemble ouvert sur le sud, sur l’ouest, sur le Nord par la mer, sur l’Est par la terre. Et un ensemble économique attractif que nul ne pourrait ignorer.

  3. « Malheureusement non, avec une Europe incapable de gérer l’arrivée de 2 millions de réfugiés dans un continent de 500 millions d’habitants, de relancer son économie après la crise, de se doter d’une politique industrielle, de maîtriser le dumping social et fiscal en son propre sein comme de se protéger contre celui d’autres puissances extérieures »
    Belle analyse. Mais, l’Angleterre n’est-elle pour rien dans toutes ces incapacité de l’Europe. N’est-elle pas un des principaux artisans de tous ces blocages ?

  4. Il n’y a plus de projet européen et l’euro est une monnaie trop forte pour la France. Sortons de l’euro pour reprendre des forces et relançons l’Europe sociale et solidaire. Le Brexit peut être un cataclysme bénéfique.

  5. Je partage pleinement l’analyse de Guillaume Duval. Le Brexit serait un recul terrible pour l’Europe. On peut comprendre les déceptions à l’égard de l’Europe actuelle mais c’est une ambition qui a déjà apporté beaucoup comme la paix et les échanges économiques et culturels. On l’oublie toujours et on a tendance à mettre les difficultés sur le dos de cette Union. Allons de l’avant vers une Europe plus solidaire et plus harmonisée en terme social et fiscal. Allons de l’avant vers une Europe de la défense. ET SURTOUT ne pratiquons pas la politique du pire que l’anti européanisme véhicule. Remettons comme le dit Guillaume Duval, l’Europe au coeur du débat public !
    Patrick Ardoin

  6. Enfin, je ne sais pas, moi… Relisez-vous !
    Écrire, je cite : « la France pourrait continuer à peser… 65 millions de Français pèsent moins de 1 % de la population mondiale ». Il faut le faire !
    1) La France pèse-t-elle dans « l’union » ?
    2) La Suisse est-elle inexistante sur la scène mondiale avec ses ridicules 8 millions d’habitants ?
    Ah, ces Français ! Vous les trouvez ridicules, n’est-ce pas ?
    Quelle considération et quelle estime pour votre propre pays !
    (Désolé, je reçois encore la lettre d’information et j’ai toujours la curiosité d’aller lire ce que vous publiez.)
    PS : en haut de page, après le titre, on lit ‘0 commentaire » et après l’article « 5 commentaires »…

  7. Un projet, fut-il européen, parle d’avenir.
    Un avenir dans lequel, vers lequel, les peuples se projettent et se reconnaissent.
    Depuis trop d’années, les visionnaires ou utopistes réalistes qui ont fait l’Europe et le projet européen, ont cédé la place aux comptables.
    Le comptable chef, éteignoir de toute ambition collective et choisi à cet effet, fut Barroso pendant 10 ans. L’homme qui pouvait dire en 5 ou 6 langues une vacuité absolue.

    Merkel est une petite comptable du bien être allemand, butée sur des intérêts à court terme, sans aucune vision pour la pérénité de ce bien être.
    Hollande ne sait même pas compter.
    Cameron est un politicard anglais qui subit la surenchère de Johnson, maire de Londres et partisan du Brexit pour une manoeuvre interne.

    Tout ceci est dégradant!

    Alors Sauvons l’Europe contribuez à dessiner l’avenir, au lieu de marteler des idéologies fanées qui ne motivent plus personne.
    L’Europe n’est pas Solidaire, elle doit d’abord exister, et son existence est en grave péril!

  8. Lorsque j’étais adolescent, il y a bien longtemps, et que j’entendais à la radio Jean Monnet et d’autres nous parler de l’Europe en devenir cela me soulevait d’enthousiasme : j’y croyais !

    Aujourd’hui, après des décennies de gestion calamiteuse, après le formidable travail de sape de la « Commission Européenne » qui se mêle de tout normer, de tout règlementer et surtout le plus futile au lieu de bâtir
    l’Europe, je comprends que les jeunes d’aujourd’hui voient la construction
    Européenne comme un « machin » sans grande utilité…

    … et pourtant !

    A quand un successeur de Jean Monnet et de sa vision de l’avenir :
    « Nous ne coalisons pas les États, nous rassemblons les hommes. »

    A quand un(e) politique capable de re-faire monter l’enthousiasme des citoyens et en particulier des plus jeunes, les dirigeants de demain ?

    Hollande, Merkel, Cameron et les autres, vos petits calculs minables ne sont plus de mise. Laissez la place !

    Alain Robert, vieil européen optimiste

  9. Dès les premières lignes de cet article se pose la question fondamentale et toujours occulté : Guillaume Duval parle de la ruine possible du projet européen. Mais de quel projet parle-t-il ? Il y avait un projet qui avait été élaboré après la guerre et qui n’a eu de cesse depuis d’être dénigré et occulté : l’Europe fédérale. En face, il y a ce qu’il y a toujours eu depuis qu’il y a des hommes sur notre continent : des coopérations. Depuis les alliances entre tribus celtiques jusqu’à la Sainte Alliance, en passant par le Saint Empire Romain Germanique, les européens coopèrent entre eux sous des modalités diverses ce que les Britanniques appellent des « clubs ». Alors que les Britanniques quittent le « club » ou la Sainte Alliance quel est le problème ? Celui des Britanniques et celui de la Sainte Alliance… mais certainement pas celui du projet européen initial qui a abouti à quelques maigres réalisations que les Britanniques n’ont jamais intégré. La politique étrangère commune ? Quelle politique étrangère commune ? La France est-elle prête à partager son siège à l’ONU avec ses partenaires non représentés au Conseil de Sécurité ? La politique de défense commune ? Quelle politique de défense commune ? L’OTAN va-t-il s’effondrer avec le Brexit ? C’est d’abord à l’OTAN qu’ont adhéré les pays d’Europe centrale, pas aux armées franco-britanniques. Comme ce type d’arguments ressemble furieusement à ceux utilisés par les partisans du OUI en 2005, je crains que la réponse des Britanniques soient la même que celle des Français. Quand nous déciderons-nous à poser la seule question importante : voulez-vous construire une Europe fédérale ? Si les peuples n’en veulent pas, il sera dès lors toujours temps d’inventer toutes les coopérations possibles, on sait le faire, mais cela n’empêchera pas de toutes façons, aux peuples européens de poursuivre leur déclin….

  10. désaccord complet……..que les pays qui, à l’instar de la GB depuis 1971, s’acharnent avec succès, non seulement à éviter que ne se construise une europe politique, dotée de projets ambitieux, énergétiques, industriels, agricoles, aspirant à une convergence des seuils sociaux adaptés à l’un des ensemble économique les plus riches de la planète, mais diffusent le poison néo-libéral et ne tirent que des avantages à s’offrir un grand marché ouvert à tout vent compensant la perte de son empire colonial ……sans débourser un penny……que ces pays aillent faire pénitence hors de l’UE quitte à revenir en faisant profil bas et en adoptant les règles d’une europe devenue plus démocratique et ambitieuse, serait une excellente nouvelle pour une refondation de l’Europe révisant le traité de Lisbonne. Quand à la CITY , vous savez que , hors de l’UE , elle aurait le plus grand mal, pour des raisons fiscales et techniques à ne pas céder toute son activité à FRANCFORT. Après plusieurs points de PIB perdus et une inévitable récession économique, sortant leurs nez des tabloïds, les anglais demanderaient des comptes à leurs gouvernants et les supplieraient de revenir au sein de l’UE: si ce qui précède vous paraît discutable, pourquoi donc croyez vous que les milieux d’affaires et la classe politique britannique dans sa majorité soient paniqués à l’idée que le Brexit se produise……s’ils y avaient intérêt?

  11. N’accablons pas Hollande. La vacuité des postures françaises remontent à Chirac. Rappelez vous pourquoi Jean Louis Bourlanges a démissionné de son mandat de député européen en 2005. Parce que le Parlement Européen et la Commission allaient tous les deux dans le mur. L’Europe, mis à part l’Euro et Erasmus qui restent des grandes idées, est devenu un machin coûteux, parasitaire et improductif.

  12. Pour moi, je pense que les anglais sont entrés en UE pour la casser de l’intérieur, car ils n’avaient pas pu le faire de l’extérieur avec l’AELE. Ils y ont largement réussis car l’UE n’est plus grand chose de plus que la seule zone de libre échange voulue par les anglais.
    Leur départ sera le signal pour une reprise vers « toujours plus d’intégration », d’autant plus si ce départ entraine celui des autres faux européens.
    J’espère donc le Brexit!
    Christian 78

  13. Perso j’espère la sortie de la GB, je suis pour une Europe fédérale, pas pour cette Europe dictatoriale gouverné par des fonctionnaires a la solde des lobby.
    La sortie de la GB serait un coup de pied dans la fourmilière, ça passe ou ça casse, de toutes façons, si on ne change pas la gouvernance de l’ UE, ça va casser tôt ou tard, le plus tôt sera le mieux.
    C’est comme pour le code du travail français, il n’est plus temps de réformer, il faut tout remettre a plat et repartir d’une page blanche.
    La sortie de L’Angleterre nous forcera a tout changer.

  14. Non pas d accord, c est a force de laisser l Europe entre les mains de ceux qui ne la veulent pas ou qui ne la veulent qu’a leur image que nous en sommes là aujourd’hui.
    Si les Anglais veulent sortir qu’ ils sortent! Ce sera une occasion de mobiliser ensuite pour renforcer les liens ( moins complexes) entre les autres membres de la famille.
    Désolé mais ce n’est pas avec une monarchie même constitutionnelle qu’on pourra bâtir une Europe fédérale, seule réponse à la situation actuelle. Et on a attendu trop longtemps.

  15. COMMENT PEUT-ON ENCORE PARLER D’UNION EUROPEENNE ?

    L’expression « l’union fait la force » a un sens lorsqu’il y a une homogénéité, tant sur le plan vision que sur l’organisation, la stratégie économique et politique vis-à-vis des « partenaires » et concurrents européens et internationaux. Plus nous sommes nombreux, plus sont difficiles
    les accords, parce qu’il existe toujours des intérêts « privés » de particuliers puissants ou d’intérêts nationaux qui n’iront jamais dans le sens général, parce qu’ils ne comprennent pas ce qu’est le sens général, ou qu’ils comprennent trop que ce n’est pas de leur intérêt égocentrique.

    Quelle est la vision européenne ?

    Au départ les « pères fondateurs de l’UE » disent : « plutôt que de se faire la guerre, essayons de travailler ensemble pour construire une paix durable » au lendemain de la seconde guerre mondiale qui se dirigeait vers les risques de conflits nucléaires avec ses conséquences induites effrayantes.

    Face aux rivalités personnelles, politiques, diplomatiques, aux intérêts et
    enjeux économiques privés des pays, l’harmonisation est d’autant plus complexe à mettre en œuvre, qu’elle ne semble pas véritablement être le même objectif pour tous les membres.

    Les pays plus pauvres du sud de l’Europe espéraient bénéficier des largesses de pays plus riches, pour redonner du souffle à leur
    propre économie, pour rejoindre un niveau équivalent. Mais comme la Grèce enfoncée dans une dette abyssale, cela semble être des puits sans fonds, absorbant sans résultat positif durable et concret toutes les aides financières prêtées que l’Europe risque bien de ne jamais récupérer.

    La tentative d’harmonie financière par la mise en place de l’Euro est un échec en quelque sorte, puisque des pays n’ont pas souhaité et peut-être à juste titre participer à cette adhésion. Cette union a au moins le mérite d’avoir pu contrer l’agressivité commerciale américaine dans sa volonté d’expansion économique et de solidifier l’union européenne avec un euro fort, mais sans doute trop, pour recueillir les fruits d’une meilleure exportation, d’une meilleure productivité intérieure, car les taux de croissance sont trop faibles pour une relance économique durable.

    Au plan de la législation européenne et de la réglementation fiscale, il y a
    toujours des possibilités pour les européens qui en ont les moyens de
    s’absoudre de la législation, bien que cela devienne de plus en plus difficile.

    La vision sociétale elle-même est remise en cause par les castes dirigeantes, considérant que les populations bien qu’en démocratie, doivent suivre les décisions de leurs dirigeants, même si les résultats sont inefficients, pollués par une corruption « marchande » à tous les niveaux, qui accentue la dépendance des états, des régions et des villes aux dettes que naturellement nos élus nous font payer cher, via les impôts.

    L’accentuation des différences culturelles y compris au sein de l’Europe
    continuent à s’accroître, avec les populations dont la volonté ou la capacité
    n’est pas de se plier au diktat européen ou extra-national, ni au diktat des
    monopoles de la « marchandisation », comme les roms par exemple, ou
    l’émigration économique générée entre autre par la captation des capacités de conception et de productivité par une minorité d’actionnaires. Allez empiéter sur les prérogatives et parts de marché d’un gros acteur financier dont l’enjeu vous dépasse et vous verrez se dresser toutes les barrières possibles et inimaginables pour vous empêcher même de les exprimer. Les difficultés accroissent les ressentiments face aux étrangers et les théoriciens promoteurs de « supériorité de la race » croissent dans tous les pays par refus des citoyens de cautionner les leaders des politiques antérieures qui nous ont amené dans la gabegie actuelle.

    On aurait pu croire que l’intérêt d’une union européenne était faite au
    bénéfice des citoyens et non « des marchés », telle qu’elle fût présentée aux européens, leur offrant des produits meilleur marché. Or la concurrence internationale a provoqué notamment des délocalisations pour produire à bas coûts et concurrencer sur leur propre sol les pays qui nous
    faisaient de l’ombre économiquement parlant. A cela, l’explosion des coûts et des charges, le poids de l’Euro ont accentué les difficultés à développer la croissance économique tout en voulant conserver des marges financières insolentes pour les actionnaires. Les diverses crises à répétition dont la dernière crise financière ont accentué le phénomène et certains diront qu’il n’y a pas de crise en réalité puisque nous sommes en crises constantes.

    En quoi, Maastricht a t’il amélioré les conditions de vie des citoyens
    européens ?

    En quoi le détournement des votes des citoyens pour le NON au référendum européen de Lisbonne a t’il démontré une réussite au niveau des citoyens ?

    Vivons-nous mieux parce que des ordinateurs ou des smartphones relient chaque individu à la société, si tant est qu’il en possède ?

    La suppression des points de contacts humains favorise t’elle une meilleure condition des rapports humains et de vie des personnes dans notre société consumériste ?

    Les intérêts marchands qui sont de vendre, se retrouvent confrontés à la crise économique, non seulement en Europe mais partout sur la planète. La
    consommation aux prix insoutenables, par endroit hiératique pour cause de
    faibles ressources redistribuées, se développe d’une façon toute mathématique, naturelle du fait de la démographie croissante, et par les populations qui créent de la richesse et ont les ressources de satisfaire leurs nécessités vitales (au minimum) de consommation. En France les niveaux de vie ont baissé,comment dans ces conditions pouvons-nous soutenir par la consommation, un tissu industriel, qui s’effrite, qui chaque jour nous dévoile, le secret d’affaires malsaines et nuisibles pour l’ensemble de la société citoyenne et je dirais même mondiale si l’on parle des implications au niveau de la planète elle-même, ne serait-ce qu’en termes environnementaux ?

    Le tissu économique s’est fragilisé depuis 50 ans avec une croissance en
    décroissance. Il n’y a pas eu la compensation en termes de créativité parce que paradoxalement, la créativité annihile une capacité de production plus ancienne qui ne se reconstruit pas à la même échelle en termes d’emplois et qu’il est plus aisé de réduire ses coûts que d’investir des bénéfices sans certitude de rentabilité.

    Certes la City n’est pas favorable à une sortie de l’Europe parce qu’elle
    sait que les enjeux économiques seront plus complexes à gagner, mais est-ce bien de l’intérêt du citoyen britannique de se retrouver seul sur son île ?

    Conclusion : Nos différences naissent de nos incompréhensions des
    objectifs à atteindre, des manipulations, des fausses promesses et de nos
    inégalités intrinsèques. Nos différences linguistiques et culturelles en
    seraient les responsables, enfin ça, c’est ce qu’on nous dit pour justifier une
    division plutôt qu’une unité. Les Français continentaux ont bien du mal avec
    l’état d’esprit des îliens. Chacun à vouloir préserver ce qu’il croit être sa
    richesse personnelle, objet de toutes les convoitises consuméristes, peut
    finalement tout perdre dans des rapports de force auxquels il ne saura faire
    face. Le pour et le contre ne saurait être évité en toute chose, ce qui compte à mon sens, c’est le juste et ténu équilibre, si complexe à atteindre pour satisfaire les appétits des uns et des autres, mais cela reste sans doute une vision utopique. L’Europe a du sens si l’on se sent européen et si on la perçoit comme un espace de liberté pour circuler et pratiquer ses échanges commerciaux. Si c’est pour subir un asservissement des populations ou un paupérisme généralisé conduisant au retour à l’esclavage, par quelques monopoles économico-politico-financiers, il y a fort à craindre des révoltes, de la désobéissance civique parce que les citoyens n’auront d’autres choix

    • Comme beaucoup je suis un Européen. Un commentateur a bien vu, mieux que l’homme de l’article, que les Anglais sont entrés pour bloquer. Suivi par la vgue de 10 à 15 ensuite. Qui, comme les Angalsi ne veulent uniquement un marché économique.
      Donc leur sortie sera certainement suivi par d’autres. Je pense à certains pays de l’Est. Cela permettra enfin d’aller vers davantage de fédéralisme, seul solution pour un progrès démocratique.
      Les pères fondateurs l’ont d’ailleurs conçu de cette manière. Commençons par l’argent, l’Européanisme viendra naturellement ensuite. Sauf si on laisse dans l’EU des pays comme l’Angleterre.
      Donc vive le BREXIT et donc vive le début du grand nettoyage.

  16. Oui
    sans doute, pour un avenir européen, il faut se reconnaître, mais
    encore faut-il que l’autre le souhaite ! À ce jour, ce n’est pas le
    cas, si ce le fut un jour !

    Pour ne prendre que la zone euro nous sommes 338 millions dont 37,3
    millions de chômeurs, soit 11% ! Le taux de pauvreté atteint
    des sommets et la situation a empiré dans la totalité des pays avec
    l’accentuation de la crise du chômage. Nous sommes étranglée
    par la récession ! En 2014, le taux de pauvreté en Europe
    variait de 10,1 % en Norvège à 23,1 % en Grèce (60 % du revenu
    médian).
    Pour une Europe solidaire réglons déjà les affaires
    financières, faisons que les riches ne soient pas de plus en plus
    riches ! Éradiquons les “panama papers” qui ruinent peuples et
    pays.
    Pour une Europe solidaire, il est essentiel que l’état soit fort,
    régulateur, généreux, créateur, source de grands projets.
    La nécessité : moins de retour pour les actionnaires, plus pour
    les producteurs du réel ! Il ne s’agit pas de couper des têtes,
    mais de réguler (état fort), il n’est plus possible d’accepter que
    1% possède 99%. Une prospérité partagée est le seul avenir dans
    une reconfiguration stabilisée, marre de cette vision réductrice,
    tout noir, tout blanc! Marre de l’épouvantail
    stalinien, marre de ces oligarques intrigants, libéraux et
    néo-libéraux arrogants et destructeurs. Marre de ce système
    qui fait son beurre sur l’austérité imposée. Marre
    des donneurs de leçons !

    Cela fait plus d’un siècle que la finance nous ronge, nous
    colonise, nous enfume, fait des promesses, joue avec nos
    existences, nous jette de la poudre aux yeux et tente de nous faire
    croire que nous avons du pouvoir dans cette démocratie truquée. La
    Grande Bretagne est fortement responsable de ce délitement.

    Départ de la Grande Bretagne qui depuis Pompidou ne regarde que
    son nombril au détriment de l’ensemble européen, Brexit, alors fin
    de l’épisode anglais.

    Il existe une troisième voie, interrogez les peuples.

  17. Je crains que la présidentielle est trop lointaine et qu’il revient à qui a cœur une Europe unite, fédérale et solidaire à trouver les moyennes pour remettre en mouvement le processus d’intégration.

  18. Moi je comprends pas pourquoi il y a tant de haine envers une institution qui n’avait pas pour but de resoudre les problèmes de chacuns de ses membres. Les anglais veulent etre à la tête de cette union tout en restant hors de cette union. C’est un peu de la folie. Les heures de gloires de l’empire britanique est bien fini, et on a surtout connu un grande bretagne comme le 51eme états des Etats-Unis ce qui est moins prestigieux.
    je pense que c’est une tres bonne chose si le R-U quitte l’europe. Ils mettent des vétos partout! Des que ca ne leur plait pas, ils encouragent les pays sous influences américaines comme la Tcheque, ou autre, ensuite gardons là divisé. Une armée européene? La GB est contre. Une monnaie unique? Une fiscalisation européenne? Tourjours les mêmes. Donc moi je dis sortez!
    Mais aux fond ca me fait quand meme mal de perdre une nation comme le R-U.

  19. Raphaël 78
    Le Brexit, est-ce un bien ? est-ce un mal ? Je pense que pour le moment personne n’a une vision claire des conséquences possibles. De toutes façons, ce sont les Anglais qui vont prendre la décision seuls et je pense donc qu’il serait temps d’avoir une idée des réactions possibles du « Continent ». S’ils restent dans l’UE, ils passeront au statut de « demandeur » et nous pourrons alors plus facilement négocier une adhésion plus constructive : à préparer.
    S’ils sortent de l’UE, gros remous, définir l’interface douanier et ses taxes, comment positionner Francfort par rapport à la City et sa puissance financière, politique d’émigration, comment faire face à leur décision de diminuer le taux d’imposition des Sociétés (Alignement sur l’Irlande) afin de freiner l’évasion fiscale de nos entreprises, comment gérer les autres non alignés : à préparer également. Il y a du pain sur la planche.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

A lire également