Paul était resté ce journaliste qui aimait les mots justes qui ne trahissent pas, mais qui expliquent et éclairent le combat d’une vie, son combat pour l’Europe. Encore aurait-il voulu immédiatement préciser et border ce qu’il entendait par « Europe », puisant dans l’expérience du siècle qui fut le sien (1923 – 2025). Un siècle d’apprentissages, de joies et de souffrances, qui fut transcendé par le miracle du 9 mai 1950. Paul s’est toujours présenté comme un fils de la terre d’Alsace et du FEC de Strasbourg, puis comme un disciple de Robert Schuman. D’un Paul à l’autre, son chemin de Damas restait cette traversée de Strasbourg une nuit de 1949 en compagnie de Robert Schuman. Expérience vécue d’une forme d’incarnation de l’Histoire , qui allait décidé d’une vie, ou plutôt qui donnait tout son sens à son expérience de résistance au nazisme et son engagement au sein d’une démocratie – chrétienne alors étincelante.
Des DNA au Monde, des équipes de Jacques René Rabier à celle de Pierre Pflimlin, Paul fut de cette génération avant tout fier d’être des « militants de l’Europe », une forme d’identité au-dessus de tout . Il ne fut jamais tant fier d’une carrière, par ailleurs remarquable, que des combats menés au nom d’une certaine conception et d’une exigence sans faille de l’Europe. Combats étudiants, quasi physiques, lors de la CED, combats à fleurets mouchetés en des temps où l’héritage gaulliste et celui des père fondateurs paraissaient irréconciliables. Enfin Paul fut pour notre mouvement Sauvons l’Europe un compagnon de route fidèle, bienveillant, surtout attentif à nous partager cette mémoire d’un parcours européen qui éclaire et nourrit les combats d’aujourd’hui. Toute l’équipe de Sauvons l’Europe présente ses plus sincères condoléances à sa fille, sa petite-fille ainsi que leurs familles. Les funérailles auront lieu le 16 juillet à 11h à l’église Saint-Joseph (Place Albert 1er, sur la Chaussée de Bruxelles, à WATERLOO); le P. Albert VINEL, curé de la paroisse, officiera.
Henri Lastenouse, au nom de l’équipe de Sauvons l’Europe
Sabine Menu, sa biographe, nous apporte son témoignage sur ce membre éminent de Sauvons L’Europe.
Nous avons appris avec beaucoup de tristesse le départ de notre ami Paul Collowald, décédé le 8 juillet dans la banlieue de Bruxelles, à l’âge de 102 ans. D’abord journaliste en Alsace, Paul Collowald intègre la fonction publique européenne en 1958 à Luxembourg puis Bruxelles et s’investit dans le développement de l’information sur l’Europe à destination des journalistes et des citoyens. Dans les années 80, il devient Directeur général de l’information au Parlement européen.
Paul Collowald a milité généreusement, inlassablement et avec détermination pour l’Europe. Je l’ai connu en 2017 à Bruxelles alors que j’assistais à l’une de ses interventions publiques. S’en sont suivis de nombreux entretiens personnels qui ont donné lieu à la publication de sa biographie en 2018.
Grâce à son sens du contact, ses qualités d’expression et à sa rigueur journalistique, Paul Collowald a témoigné de manière vivante de sa rencontre avec Robert Schuman en août 1949 lors de la première session parlementaire du Conseil de l’Europe. Il nous a permis de toucher du doigt les commencements de l’Europe à unir et ses fondamentaux : égalité entre Etats européens pour construire une paix durable et qui passe par la réconciliation, souveraineté partagée et solidarité européenne, défense des valeurs fondamentales des droits de l’homme, la démocratie, la justice et l’état de droit. A plusieurs générations d’Européens, il a partagé son admiration pour la personnalité du Père de l’Europe et il a expliqué le projet révolutionnaire de la Déclaration Schuman en mai 1950.
Né à Wissembourg à quelques kilomètres d’une Allemagne que l’on tente alors d’ignorer, soldat Malgré-Nous pendant la Seconde Guerre mondiale, Paul Collowald devient journaliste-reporter et prend l’initiative de traverser le Rhin en octobre 1946 à la rencontre de la jeunesse allemande qu’il découvre encore plus déboussolée que la sienne. Son article, publié dans Le Nouvel Alsacien, conclut à la nécessité d’unir les efforts au-delà des frontières pour gagner la paix. En 1947, il fait sien le final du manifeste publié dans la revue Esprit : « Divisée, l’Europe peut être à l’origine de la guerre ; unie, elle peut être à l’origine de la paix. Nous ne sommes ni russes, ni américains, mais citoyens d’Europe. Signé : Camus, Merleau-Ponty, Mounier, Sartre ». Sa rencontre avec Robert Schuman donne le sens qu’il cherchait à sa vie d’après-guerre et répond à son désir d’actes politiques nouveaux.
Au fil de sa carrière et, au-delà, dans ses activités avec le monde des médias, universitaire et associatif, Paul Collowald s’est engagé pour développer l’information sur l’Europe. Tout au long de sa vie, il est resté déterminé à rendre plus accessible les décisions européennes, à encourager les débats dans les médias, à interpeller les citoyens pour rendre ces débats vivants. Il était particulièrement sensible à le partager avec la jeunesse, en compagnie de son ami Jacques Delors.
Paul Collowald fait partie de la génération des pionniers qui, pour gagner la paix, ont choisi le projet de l’Europe unie. Lors de ses 100 ans que nous avions fêté ensemble, dans un contexte de résurgence de la guerre en Europe, il nous demandait de rester unis, vigilants, et persévérants.
Sabine Menu, enseignante-chercheure à l’EM Strasbourg Business School, a rédigé la biographie de Paul Collowald (Paul Collowald, pionner d’une Europe à unir. Une vie à dépasser les frontières, Peter Lang, 2018).
Cher Sauvons l’Europe,
Non, les obsèques de Paul COLLOWALD n’auront pas lieu le 17 juillet, mais la veille, le mercredi 16.
C’est en l’église Saint-Joseph (Place Albert 1er, sur la Chaussée de Bruxelles, à WATERLOO) que se tiendra la cérémonie ; le P. Albert VINEL, curé de la paroisse, officiera).
Ces éléments ont été confirmés par la maison de retraite Bonaparte, où séjournait Paul, ainsi que par le P. VINEL.
Compte tenu du nombre d’amis de Paul COLLOWALD à BRUXELLES susceptibles de vouloir participer à cette cérémonie, il me paraîtrait judicieux de corriger l’annonce publiée par vous mercredi.
Cordialement,
Quentin DICKINSON
Editorialiste Europe
EURADIO
+32 475 71 24 43
Merci de cette précision cher Quentin Dikinson. Comme le soulignait Paul : toujours la précision des faits ! Nous modifions au plus vite.