Ce samedi 22 novembre se tenait le banquet européen pour fêter les vingt ans de notre mouvement Sauvons l’Europe autour du sujet de « L’Europe contre les populismes ».
Étaient présents dans la salle « le Sillon » de la Démocratie, l’eurodéputé Mounir Satouri et le président du Mouvement européen Italie Virgilio Dastoli, ancien collaborateur d’Altiero Spinelli. Egalement présente en distanciel Sylvie Guillaume, présidente de Forum Réfugiés, après avoir siégé pendant 15 ans au sein du Parlement européen.
Un débat sans concession ni pessimisme excessif, à moins de 40 mois des prochaines élections européennes.
A peine quelques jours plus tard, lors de la session plénière du Parlement européen, en triste écho le PPE confirmait sa détermination à perpétuer son compromis historique avec l’extrême droite européenne.
En effet, la session plénière du Parlement européen à Strasbourg, mercredi 26 novembre, a approuvé une série d’amendements au règlement européen contre la déforestation.
Comme prévu, le vote en séance plénière (402 voix pour, 250 contre et huit abstentions) a vu une réaffirmation de la majorité PPE-Conservateurs-Extrême droite, désormais surnommée « majorité Giorgia ».
Elle a gagné ce nouveau baptême en regroupant au Parlement européen les groupes politiques où siègent les trois partis italiens qui composent le gouvernement Meloni : le PPE, les Conservateurs et les Patriotes de Jordan Bardella.
Cette majorité s’oppose clairement à la « majorité Ursula » (PPE, Socialistes et Libéraux, avec le soutien extérieur des Verts). Une majorité qui a soutenu le premier mandat d’Ursula von der Leyen à la présidence de la Commission et a également appuyé sa candidature à un second mandat en juillet 2024.
« Giorgia » confirme que le PPE a maintenant largement dépassé le simple recours anecdotique à la seule « majorité vénézuélienne », qui apparaissait sporadiquement et sans préméditation sur des questions mineures, principalement d’ordre politique, comme celle concernant la condamnation du régime de Maduro au Venezuela.
Aujourd’hui, avec « Giorgia », la démarche du PPE s’affiche désormais de manière systématique et organisée, même sur des textes législatifs essentiels. C’est là que réside la véritable innovation : une volonté désormais explicite, et non plus feinte, de recourir sans scrupules à la majorité « Giorgia » selon son bon vouloir.
Ce nouveau revirement des valeurs par le PPE, sur un point essentiel du Pacte vert, est difficile à concilier avec les idéaux portés par les pères fondateurs de l’Europe, souvent à l’origine de la démocratie chrétienne sur les cendres du nazisme. Le recours à l’argumentation du soutien aux entreprises européennes, dans le sillage des votes du Conseil européen, n’y change rien !



Bonjour, je comprends la déception des militants du centre et de la gauche. Toutefois, je trouve cela exagéré de conclure que « Ce nouveau revirement des valeurs par le PPE, sur un point essentiel du Pacte vert,est difficile à concilier avec les idéaux portés par les pères fondateurs de l’Europe, souvent à l’origine de la démocratie chrétienne sur les cendres du nazisme. Le recours à l’argumentation du soutien aux entreprises européennes, dans le sillage des votes du Conseil européen, n’y change rien ! ». Et ce, pour quatre raisons : 1° les pères fondateurs de l’Europe n’ont pas connu le changement climatique. Nous ignorons comment ils auraient essayé d’y répondre 2° la majorité « Giorgia » n’a pas abrogé le Pacte vert, elle essaie juste de l’amender pour en atténuer les effets sur les entreprises 3° les changements de majorité parlementaire peuvent souvent intervenir dans une démocratie. On peut le désapprouver mais on ne peut pas en contester la légitimité, cela fait partie du jeu démocratique 4° Ce ne sont pas uniquement les entreprises mais aussi les électeurs du PPE qui demandent à leurs élus d’agir pour atténuer la violence de l’impact du Pacte vert sur la compétitivité des entreprises de l’UE et, in fine, sur l’emploi et le pouvoir d’achat.