Comprendre facilement la crise de Schengen

Le système Schengen est mal portant, c’est entendu. Les analyses s’enchaînent mais parfois, on souhaiterait un matériel pédagogique permettant en un instant de saisir la situation. Heureux que nous sommes! M László Toroczkai, maire de la riante bourgade frontalière d’Asotthalom en Hongrie, vient d’adresser un message on ne peut plus clair aux réfugiés, et surtout à ses électeurs. Nous vous laissons le découvrir ci-dessous.

Qu’en retenir, au-delà de l’amour sincère et manifeste à toutes les séries B américaines des années 80? Une mise en scène de la force publique poussée à l’extrême, au point qu’elle entre en décalage avec la réalité. Ici, sur fond de musique épique, une motocross, deux canasson et un petit vieux avec de grosses jumelles. A Bézier, une garde biterroise dont le nom seul suffit à provoquer l’effroi. A Paris, des dénominations toujours plus inventives pour les plans de sécurité. Les autorités sont prêtes à affronter la menace.

C’est la dernière scène qui montre toute la difficulté de Schengen: le principe est une concentration commune des moyens pour le contrôle aux frontières européennes, et non plus entre nous. En réalité, l’Italie, la Grèce et l’Espagne, notamment, se trouvent bien seules à supporter la charge commune. La création de garde-côtes ou de douaniers européens, qui semble une évidence, n’est pourtant avancée que timidement… La réalité, exprimée ici très crûment, c’est la défausse entre européens. Réfugiés, ne passez pas par la Hongrie, passez par la Slovaquie! La question n’est absolument plus de traiter un commun la difficulté momentanée d’un afflux massif de réfugiés en raison d’une guerre civile voisine, mais chacun pour soi de tenter de s’en détourner au mieux en espérant que ça va retomber sur le voisin. Il est assez paradoxal ici de parler d’une défaillance de l’Europe, ce sont bien les Etats qui jouent à sauve qui peut!

Arthur Colin
Arthur Colin
Président de Sauvons l'Europe

Soutenez notre action !

Sauvons l'Europe doit son indépendance éditoriale à un site Internet sans publicité et grâce à l’implication de ses rédacteurs bénévoles. Cette liberté a un coût, notamment pour les frais de gestion du site. En parallèle d’une adhésion à notre association, il est possible d’effectuer un don. Chaque euro compte pour défendre une vision europrogressiste !

Articles du même auteur

23 Commentaires

  1. « C’est la dernière scène qui montre toute la difficulté de Schengen: le principe est une concentration commune des moyens »

    Les difficultés de Schengen proviennent de la concentration des principes sans mise en commun des moyens.
    Schengen fut créé comme une incantation, nous voyons aujourd’hui le gouffre des manques. Il ne peut y avoir de transfert de souveraineté sans le transfert et le développement des moyens de l’objectif commun.
    La « crise des migrants » est un révélateur et pose de façon indiscutable cette absence.
    Les grands principes sont importants, mais ils ne sauraient remplacer le pragmatisme, et l’Union Européenne est trop souvent dans un monde de « bisounours ».

    • Schengen a été créé pour faciliter les échanges économiques entre pays membres dans l’esprit d’une zone de “libre échanges“.
      C’est toute la “perversité“ de cette union. Pour ce qui est des grands principes, je ne sais ce que cela recouvre pour vous, mais pour moi, cela devrait concerner un certain nombre de règles que tant les gouvernements que les citoyens devraient s’engager à respecter pour partager un projet commun dépassant les querelles passées.
      Il s’agit essentiellement de l’égalité en droits de tous les êtres humains et du respect de ces droits.
      Est-ce cela que vous appelez un monde de “bisounours“
      Dans le respect de ces grands principe, il est possible de faire face à n’importe quelle situation, et en particulier celui de ce que l’on appelle la crise des migrants, car il faut ramener les choses à de justes proportions : Combien de migrants issus de ce conflit du moyen orient par rapport à la population Européenne, et combien sont réfugiés, au Liban, en Jordanie, ou en Turquie, par rapport à la population respective de ces pays?
      Il faut considérer ces migrants comme des êtres humains et envisager, en commun, comment répondre à leurs besoins, dans l’immédiat et sur la durée.
      Le traitement de leurs demandes est commun avec celles des citoyens défavorisés de nos pays et repose sur le partage et le respect de la dignité des personnes.
      L’approche actuelle fondée sur l’économie de marché et la compétitivité ne peut être porteuse que de conflit et d’exclusion.
      Sauver l’Europe signifie, pour moi, sauver l’idée de vivre pacifiquement entre peuples Européens, et avec les autres peuples de la planète.

      • Tout à fait d’accord, tant sur la question de l’absence d’une Europe politique que sur ce qui devrait aller de soi : un traitement humain du problème.
        Le seul point douloureux concerne la nécessité d’un « tri » aux frontières d’entrée en Europe entre réfugiés menacés par la guerre ,réfugiés économiques et…possibles membres de Daech qui viendraient dans l’intention de nuire. Comme vous le dites nous ne sommes pas-malheureusement mais c’est ainsi – dans un monde de bisounours…

      • Bonjour
        J’appelle « bisounours » un monde dans lequel l’incantation des principes remplace le principe de réalité.
        Le principe qui fait accueil des réfugiés est bon et bienvenu, mais combien et dans quelles conditions?
        Les pays de l’UE sont inégaux en la matière, entre la démographie intrinseque et les mauvais prétextes. Dans notre pays, porteur des valeurs humaines universelles, faut-il rappeler ici les réactions de nos gouvernants sur les quotas de réfugiés ou la leçon faite à Merkel?

        • Quelle réalité? Celle du plus fort? Ou quelque l’on peut bâtir ensemble dans le respect de la dignitéet des droits de chacun?
          Face à ces situations, c’est trop souvent le réflexe de peur qui prend le dessus, et dès lors nous sommes loin de la réalité.
          Une réalité consisterait à rencontrer nos voisins et les personnes qui vivent autour de nous et à chercher comment vivre ensemble dans le respect de la dignité de chacun.
          Une réalité serait d’accueillir celui qui demande l’asile et de voir comment, ensemble, faire face à la situation à laquelle il est confronté. Cette réalité passe donc par des étapes où rien n’est définitif, si ce n’est une volonté de respect de l’autre.

  2. En effet l’Europe trahit ses principles democratique et de liberte en se refermant sur soit et se lavant les mains du sort de Villiers de refugies. Devoir sacre de dinner refuge a cekui qui fuit pour sa vie et des suens, en mintrabt courage et orennant des risques inedits. Mais l’Europe doit, doit trouver une response commune. Simon, elle se perd.

  3. À vouloir contraindre les populations à une « union », à consentir à une arrivée massive de réfugiés, dans un climat d’austérité, d’appauvrissement et de précarité généralisés, ne soyons pas surpris de voir apparaître des réactions de refus.
    Il aurait été inutile de se lamenter, d’invoquer de nobles sentiments si l’union avait apporté, en plus de 40 ans, seulement le quart de ce qu’elle promettait.

    • Vous aurez constaté à la lecture de l’article que le consentement à une arrivée massive de réfugiés comme vous dite, n’en est à la limite pas le sujet.

      Le problème est l’impuissance collective organisée, qui fait que même ceux qui refusent les réfugiés ne se donnent pas les moyens collectifs de l’éviter.

      • C’est l’illustration parfaite des conséquences de la construction européenne.
        Les dirigeants des pays membres ont délibérément renoncé à des pans entiers du pouvoir de l’État pour les mettre dans les mains de comptables étrangers.
        Ces « dirigeants » n’ont désormais plus de pouvoir et se sont liés les mains en ratifiant les traités.
        Les populations se trouvent donc totalement impuissantes, puisque leurs « élus » subissent les évènements sans rien pouvoir décider.
        Ils ont organisé leur impuissance et donc notre impuissance collective, conformément à l’analyse de François Asselineau qui explique que c’est la mise en œuvre du 35ème stratagème sur les 36 de « L’art de la guerre » qu’on appelle le « stratagème des chaînes » et qui consiste à mettre en place un auto-blocage des centres de pouvoir…
        Informations faciles à trouver sur Internet.

          • Oh, des broutilles :
            – renoncé à notre monnaie,
            – renoncé à notre droit de création monétaire,
            – renoncé à nos frontières,
            – renoncé à notre armée (sous commandement de l’OTAN)
            – renoncé à notre politique économique (fixée par les GOPÉ pour la France, budget examiné par la commission)
            – renoncé à la politique tout court, déterminée désormais par le traité de Lisbonne
            – renoncé à notre souveraineté financière (obligation de prise en compte de la note attribuée par les agences des notation )
            – renoncé à nos services publics (obligation de privatisation)
            – renoncé à notre système de protection sociale (obligation de concurrence)
            – renoncé à notre agriculture (préférence pour les « exploitations industrielles », la productivité, les multinationales de l’agro-alimentaire, les céréaliers, le catalogue européen des espèces et variétés, etc…)
            – renoncé à notre industrie (interdiction de s’opposer aux délocalisations, interdiction de s’opposer aux rachats d’entreprises)
            – renoncé à l’imposition des grandes entreprises (libre circulation des capitaux, refus de lutter contre l’évasion fiscale)
            – renoncé à notre droit du travail (obligation de « flexibiliser », autorisation de faire appel à des travailleurs détachés, obligation de réduire les aides, etc…)
            – renoncé à respecter le choix des Français en 2005, qui avaient rejeté le projet de traité de constitution.

            Le tout devait nous être immanquablement extrêmement bénéfique, bien sûr !
            Cela fait des décennies que tous nos « leaders politiques » nous l’affirment sur tous les tons dans tous les grands médias. Et des années que notre pays se dégrade et se meurt.
            C’est comme la tri-thérapie : nous devons absolument prendre une dose de FMI, une dose de BCE, une dose de commission européenne, pour soigner une maladie qu’on n’avait pas.
            À la fin, le pays mourra guéri…
            Maintenant, vous pouvez toujours tenter de nuancer mon propos, ce que je dénonce ici restera vrai dans les grandes lignes…

          • C’est ce qui est le plus commode : faire taire les contradicteurs.
            Au fait, vous avez dû arborer fièrement le slogan « Je suis Charlie » ? Vous savez… pour la liberté d’expression.
            C’est d’ailleurs ce que font nos « élus » avec le projet de loi Urvoas sur les règles de l’élection présidentielle.
            Ils tentent de mettre en place des règles qui seront favorables aux partis en place (FNUMPS) et pénaliseront tous les partis opposants.
            Les médias restent très discrets sur ce sujet, bien sûr.
            Mais les gens qui s’informent sont scandalisés avec raison par le déni de démocratie de cette initiative.
            Je devrais plutôt parler de traîtrise.
            Vous devez l’apprécier ?

            Mais, réjouissez-vous. J’ai tellement l’impression de perdre mon temps que je ne vais pas tarder à vous laisser entre vous.
            Les débats entre personnes du même avis deviendront passionnants, à n’en pas douter.

          • @ruoma
            Le débat est démocratique, de la contradiction nait la solution, mais débat et recherche de solutions excluent bêtise et préconçu , même assenés et répétés.
            Le débat contradictoire n’est pas le dogme intangible.

          • Merci pour les qualificatifs élogieux.
            Quand vous dites assénés et répétés, écoutez ce que disent les « politiciens » depuis des décennies, tous les jours, sur tous les grands médias, sur la construction européenne et on reparlera de « assénés et répétés ».
            Et en matière de dogme intangible, examinez celui de « l’Union » €uropéenne !
            C’est vraiment l’hôpital qui se fout de la charité.
            Au passage, comprenez que, pour développer une véritable argumentation, un débat serait certainement plus efficace qu’un tel échange de commentaires.

          • @jlcatalan

            ce serait bien dommage de renoncer à l’ « amour-à-l’envers » (ruoma). Même si son principal défaut est d’être souvent hors-sujet, les préjugés sommaires, voire les contre-vérités qu’il (ou elle ?) énonce, constituent parfois des repères utiles pour affiner l’argumentation contraire à l’égard d’une UE que même un observateur peu suspect d’affection pour les thèses libérales (comme l’auteur du présent commentaire) a le souci de comprendre dans toute sa complexité.

            Juste deux remarques en regard de l’inventaire à la Prévert développé par Ruoma:
            – ce n’est pas la création de l’euro qui a porté atteinte à la souveraineté monétaire de notre pays, mais bien les dévaluations successives qui l’ont affectée antérieurement à ce pas en avant
            – l’interprétation du résultat du referendum de 2005 par le slogan d’un rejet pur et simple du projet de constitution est erronée: un sondage Eurobaromètre effectué à la sortie des urnes a révélé que le « non » était avant tout un « non » au gouvernement de l’époque et à sa politique sociale.

          • Merci pour votre réponse. En effet, vous m’avez dévoilé ! 🙂
            Ceci étant, je suis arrivé au point où il me semble inutile de continuer à vous parasiter…
            Je constate que vous ne retenez de mon inventaire que la comparaison avec la prose de Prévert. En matière de politique, il serait pourtant indispensable de s’assurer que cette énumération est fausse ou vraie.
            Je vous laisse donc les uns et les autres avec vos certitudes, puisqu’il semble évident que vous considérez que notre pays ne peut pas avoir d’autre ambition que de disparaître dans un ensemble disparate au service des États-Unis et que ce que « l’union » nous a apporté jusque-là vous convient.
            Lorsque le TTIP sera ratifié, vous aurez davantage encore de motifs de satisfaction.
            Et lorsque l’État français sera devenu inexistant ou disparaîtra, vous vous souviendrez de cette époque où vous poussiez dans ce sens, sans états d’âme.
            Autant d’aveuglement me laisse pantois, autant de dédain pour notre pays me sidère. Cordialement.

          • Je ne répondrai qu’à votre dernière affirmation.
            Quel manque d’honnêteté intellectuelle, alors même que l’ensemble des observateurs à l’époque avait admiré la mobilisation, l’appropriation de la problématique et le taux de participation, malgré une assourdissante propagande dans les grands médias exclusivement pour le OUI.
            C’est l’éternel argument hypocrite, repris par les personnalités pro-UE : les gens ne sont pas compétents pour donner un avis, seulement quand ils ne votent pas comme attendu. C’est commode !
            Eux, les « responsables » européens, sont-ils compétents pour gérer les pays membres et organiser une union efficace et favorable pour les populations ?
            À l’évidence non, dire le contraire serait être de mauvaise foi.

          • Merci pour la liste des partages de souveraineté, dans des termes qui mériteraient effectivement nuance…
            Mais je demandais « en l’occurence ». La question des réfugiés relève des traités internationaux de l’ONU, pas vraiment de l’Europe. L’Europe a proposé de se répartir la charge de ces réfugiés, les Etats ont refusé et donc je ne vois pas bien en quoi en l’occurence les Etats ont renoncé au profit de l' »Europe ».

          • Je vais faire court :
            – renoncé à nos frontières avec Schengen,
            – imposé la libre circulation des personnes,
            – interventions illégales dans les opérations en Syrie, qui sont à l’origine de cet afflux de réfugiés,
            – position trouble de l’OTAN vis à vis des terroristes, Daesh en particulier.

            – position trouble de la Turquie, membre de l’OTAN, (face militaire de l’UE, l’UE étant la face civile) qui a favorisé l’immigration pour faire pression.
            Il y aurait matière à développer, mais je n’en ai pas le temps.

          • REPONSE A « SAUVONS L’EUROPE »

            Ce que vous qualifiez « d’inventaire à la Prévert », n’est que l’énumération des conséquences de la non-existence politique de l’Europe. L’Europe qui se construit depuis l’entrée de la Grande Bretagne dans le Marché Commun , n’est pas une entité politique: Elle n’a qu’une monnaie commune, régie par la Banque Centrale Européenne comme un portefeuille privé, pour le plus grand profit des banquiers d’affaires, et qui ne sert que les intérêts des spéculateurs et des financiers. Elle s’est bâtie sur la disparité des fiscalités, des droits sociaux et environnementaux, elle n’est que le champ clos d’une concurrence exacerbée entre ses membres, trompeusement baptisée « concurrence libre et non faussée », comme si la France pouvait entrer en concurrence avec les trous noirs que sont les « paradis fiscaux » implantés au centre du dispositif. Monaco a 6000 citoyens exemptés d’impôts sur le revenu, mais aussi Malte, le Liechstenstein, le Luxembourg, les iles jersey, et combien d’autres, sans commune mesure avec les 66 millions de français qui ont besoin de financer leurs services publics par l’impôt ! Alors, il est facile aux micro-Etats de faire concurrence à notre pays, il leur suffit d’une aumone des grands groupes multinationaux pour boucler leur budget ! Belle application de la « concurrence libre et non faussée « ! Même les polices et les justices nationales ont le plus grand mal à échanger leurs informations pour lutter contre la délinquance, qu’elle soit financière, terroriste ou crapuleuse ! Le secret bancaire, le droit des affaires, passent avant tout, y compris avant la lutte contre le banditisme sous toutes ses formes ! Cette Europe-là n’a pas de politique étrangère, militaire, financière, ses seules initiatives sont l’ouverture toujours plus grande de ses « marchés » aux Américains (TAFTA) d’un côté, les pays du Golfe de l’autre, dépendant de la Russie pour le gaz et le pétrole, des pays possédant de l’uranium pour le nucléaire, minée de l’intérieur par les pratiques mercantiles et le magistère « moral » et idéologique de la Grande-Bretagne… Comment voulez-vous que cette Europe, contre laquelle j’ai voté en 2005, puisse traiter efficacement et dignement ce problème de réfugiés, quand on voit comment elle a traité et traite encore la Grèce, comment elle sous-traite ce problème avec la Turquie;, grand pays respectueux des droits de l’Homme et de la liberté d’expression ? Cette Europe dont le président de la Commission est Jean-Claude Juncker, grand organisateur d’évasion ( pardon, d’optimisation) fiscale en tant qu’ancien premier ministre du Luxembourg, sur la sellette depuis des anneés ! Cette europe qui s’est élargie précipitamment à des pays grands pourvoyeurs de main-d’oeuvre pas chère sans fixer à ces pays d’objectifs d’amélioration des conditions de vie pour sa population ! Cette Europe là, c’est celles de marchands et des financiers, qui impose sans cesse des reculs sociaux aux pays qui ont encore l’outrecuidance de prétendre vivre « au-dessus des moyens » de ses profiteurs (la Loi El Khomri en est le dernier avatar…)! La seule Europe digne d’être sauvée, aurait été l’Europe sociale, fiscale, environnementale, judiciaire, militaire, débarrassée de ses saboteurs tels que la Grande Bretagne, celle dont de Gaulle disait avec raison qu’il la voulait bien, mais « toute nue » ! A contrario, nous avons eu la dame de fer, Madame « I want my money back », qui a contaminé la construction européenne, l’a vidée de son projet politique, et en a fait le vaste supermarché incapable de s’autoréguler et de peser sur la scène internationale que nous connaissons ! Pour autant, je n’aurai pas l’outrcuidance de vous traiter de « bisounours », vous qui avez cru et croyez encore en la bonté foncière des prédateurs qui ont construit l’Europe du tiroir-caisse que nous subissons tous les jours, et pour combien de décennies encore ?Vous parlez de « complexité » pour écarter une interprétation simpliste de la situation… Mais qce qui est « simpliste, voire « simplet », c’est le cosntat que tout un chaun peut faire, de la croissance exponentielle des inégalités entre ceux qui n’ont que leur travail pour vivre, et ceux dont le revenu est tiré du travail des autres… Aux uns, les sacrifices rebaptisés « efforts nécessaires », toujours plus nombreux, plus intenses, plus « nécessaires »… Aux autres, la nécessaire attractivité du rendement financier sous peine de fuite des capitaix vers des horizons plus prometteurs… En fait, la « complexité » que vous invoquez n’est qu’un rideau de fumée pour masquer une situation on ne peut plus simple: l’économie de cette Europe-là, de cette mondialisation-là, n’est que l’exploitation pure et dure du travail fourni par 99% de la population, pour le plus grand profit d’1% de prédateurs toujours plus riches et plus cyniques… Et toutes les contorsions pseudo-scientifiques des économistes « libéraux » ne pourront masquer cette réalité-là, dont les symptomes éclatent au grand jour et que vous ne pourrez nier encore longtemps…

          • Si vous avez bien lu l’ensemble des chroniques et commentaires qu’il m’arrive de produire dans ces colonnes au fil des mois, vous aurez constaté que je partage bien des observations dont vous faites l’écho: doutes sur l’opportunité du TTIP, conviction que le Royaume Uni (voire d’autres pays) n’aurait jamais dû intégrer l’UE, hostilité aux thèses ultra-libérales, souci des questions sociales, y compris – thème de prédilection – celles liées à la coopération au développement avec ce qu’en d’autres temps on appelait le « Tiers Monde ».

            Cela étant (ré)affirmé, le « vieux schnock  » que je suis s’intéresse de très près à l’actualité européenne depuis qu’en 1967 de passionnantes études de droit m’ont conduit à jeter mon dévolu sur ce chantier . En outre, près de 40 années de « vécu » à l’intérieur des institutions m’ont permis d’occuper un poste d’observateur privilégié de la réalité COMPLEXE – mélange de qualités et de défauts – qui caractérise cette méticuleuse construction. Alors, oui ! je refuse et réfute le simplisme des analyses superficielles qui, une fois de plus, se rattachent à ce que les politologues appellent le « syndrome du lampadaire »: à savoir la quête désespérée du quidam qui, ayant égaré ses clés, s’obstine à les chercher sous un lampadaire au motif que, pour lui , il s’agit du seul endroit éclairé. La valeur ajoutée d’une tribune comme « Sauvons l’Europe » est précisément de favoriser la propagation de la lumière sur d’autres zones de recherche.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

A lire également