Michel Barnier, Monsieur Brexit à perpétuité

Le Brexit achevé ce Noël, Michel Barnier se lance dans une nouvelle carrière : conseiller Brexit de la présidente de la Commission. Outre-Manche, Boris Johnson souhaitait apparemment considérer le dossier clos et passer à autre chose, mais le Brexit ne fait que commencer !

Pour l’heure, la solution trouvée au dilemme consistant à préserver à la fois le droit du Royaume-Uni à adopter des normes qui lui sont propres et à maintenir un accès large au marchéé européen repose sur une logique de cas par cas au long terme : un comité conjoint analyse les divergences normatives entre les deux blocs, et met en place des montants compensatoires douanier pour les classes de produits où l’un des blocs réalise un dumping fiscal, environnemental, social ou technique (sécurité des produits) par rapport à l’autre. Sauvons l’Europe avait d’ailleurs formulé une proposition proche mais inverse (favoriser les rapprochements) pour le projet de traité commercial avec les USA. Ce mécanisme permet de maintenir les échanges aussi proches que possibles en prenant en compte la dérive normative du Royaume-Uni par rapport à l’Union européenne. Autant dire que la gestion des négociations du Brexit perpétuel est un métier d’avenir !

Si l’actualité Britannique, avec le coronavirus, est aujourd’hui dominée par les ratés du Brexit, il convient d’attendre pour mieux juger que chacun se soit adapté à la situation nouvelle. Les premiers signes du Brexit pointent cependant clairement vers un ralentissement des échanges, et pas vers la « Global Britain » tant vantée lors du référendum. Boris Johnson parle désormais d’un « El Dorado » à atteindre dans le futur, Cité d’Or qui par ailleurs n’existe pas. En revanche, les premiers signes d’un dumping social apparaissent : le gouvernement réfléchit ouvertement à abandonner la norme européenne des 48 heures en matière de durée du travail, longtemps dénoncée par les conservateurs. El Dorado ne sera pas un paradis social.

Tous nos voeux de succès à Michel Barnier donc, pour les années qui viennent à négocier le Brexit graduel de l’économie britannique, en espérant que dans 20 ans il ait la joie de négocier le retour du Royaume-Uni au sein de l’Union.

Arthur Colin
Arthur Colin
Président de Sauvons l'Europe

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1 COMMENTAIRE

  1. jene suis pas sûr que maintenir Michel Barnier au poste du Brexit (pour dire vite) soit une bonne idée. Il y a besoin d’une vision nouvelle de cet objet trouble. MB a les moyens (entre autres intellectuels) de se renouveler. Mais peut-être est-ce un passage à vide, une convalescence ?

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