Irlande : après l’austérité la croissance ?

 

L’Irlande est l’un des trois pays de la zone euro qui bénéficie d’un plan de soutien, lequel lui a été accordé par l’UE et le FMI en novembre 2010.
Le pays assure actuellement la présidence tournante de l’UE pour six mois.
Malgré ses récentes difficultés, l’Irlande vient de faire courant janvier un grand retour sur les marchés obligataires avec un placement de 2,5 Md€ d’obligations à 4 ans, opération souscrite facilement puisque la demande portait sur 7 Md€.
Faisons un point sur la situation de l’Irlande.

1 : Présentation du pays

Population : 4.400.000 habitants
Capitale : Dublin – Villes principales : Cork, Galway, Limerick, Waterford
Superficie : 70.273 Km2
Membre de l’UE depuis 1973 – de la zone euro depuis 2002. L’Irlande n’est pas membre de l’espace SCHENGEN.
Le PIB de l’Irlande représente environ 1,5 /1,6% du PIB de la zone euro.
L’Irlande a obtenu -outre le maintien d’un Commissaire Européen- quatre dérogations au Traité de Lisbonne en octobre 2009 (ces dérogations avaient pour but de faciliter l’adoption du traité par référendum) en matière de : neutralité, de politique fiscale, d’éducation et de famille.
Quant au TSCG il a été ratifié le 31 mai 2012 par référendum par 60,3% de Pour – 39,7% de contre (avec cependant un faible taux de participation de 50,6%).
L’Irlande est actuellement gouvernée par une coalition constituée du parti majoritaire de « centre droit» « Fine Gael » et du parti de « centre gauche » le Labour.
Le 1er Ministre est M.Euda KENNY (du « Fine Gael »)

 

2 : La situation économique de l’Irlande

L’Irlande est passée du 2ème rang (en 2008) au 4ème en ce qui concerne le PIB par habitant dans l’UE (source : Ministère des Affaires Etrangères juin 2012).
Le pays a subi de plein fouet l’éclatement de la « bulle immobilière » avec ses effets sur les banques et le ralentissement économique ; les banques ont d’ailleurs été confrontées à une crise majeure de liquidités et de solvabilité.
L’Etat a dû apporter une garantie illimitée sur les dépôts bancaires et début 2009 nationaliser Anglo Irish Bank : le déficit public s’est alors considérablement accru représentant plus de 30% du PIB en 2010.
Cette situation a conduit le pays a demandé l’aide internationale (UE/FMI) qui lui a été accordée en novembre 2010 pour un montant global de 85 milliards € (dont 17,5 proviennent du « fonds national pour les retraites » et 4,8 milliards de prêts bilatéraux provenant du Royaume-Uni, du Danemark et de la Suède)

Evolution de la situation économique de l’Irlande

 

2007 2008 2009 2010 2011 2012
Croissance du PIB(en %) 5,4 -2,1 -5,5 -0,8 1,4 0,4
Taux de chômage(en %) 4,6 6,3 11,8 13,6 14,4 14,8
Déficit public(en % du PIB) 0,1 -7,3 -13,9 -30,9 -12,8 -8,3
Dette publique(en % du PIB) 25,- 44,5 64,9 92,2

106,5

117,7

Source : FMI Octobre 2012
Il a y eu sept plans d’austérité en 3 ans (Jacques ADDA) pour un montant cumulé de 15% du PIB : l’objectif du gouvernement est de revenir sous les 3% de déficit en 2015.
Le pays a renoué avec la croissance en 2011 avec une augmentation de 1,4% du PIB.
La troïka a effectué en octobre une huitième mission et a conclu que l’Irlande avait rempli correctement les conditions qu’elle avait fixées.
Le budget 2013 comprend des mesures qui ont pour objectif de rapporter 29 milliards (soit 17% du PIB estimé)
L’avenir dira si après des sacrifices sociaux importants caractérisés par le recul de la consommation privée et l’accroissement du chômage le pays peut a de nouveau retrouver le chemin de la croissance comme semblent le penser la troïka et bon nombre de commentateurs économiques.

3 : Les priorités de l’Irlande pour la présidence de l’UE au cours du 1er semestre 2013

 

L’Irlande assume la présidence tournante de l’UE au 1er semestre 2013 puis, ce sera au tour de la Lituanie pour le second semestre.
Au cours d’une conférence de presse le 17 décembre 2012 la Ministre des Affaires Européennes : Mme Lucinda CREIGHTON a présenté, pour son pays, les priorités suivantes :
-la stabilité économique et l’emploi en insistant sur les potentialités du secteur numérique et les PME
-une attention particulière au chômage des jeunes (qui atteint des niveaux de plus de 25% dans 13 Etats membres)
– les discussions commerciales à approfondir avec des partenaires stratégiques dont : les USA – le Japon ainsi que le Canada et Singapour.
Ces priorités ont été reprises le 9 janvier à Dublin par le 1er Ministre Enda KENNY.
Nul doute que l’Irlande voudra à l’occasion de cette présidence en profiter pour desserrer les contraintes de la troïka sur son pays. Elle pourra s’appuyer sur deux évènements marquants :  le 40ème anniversaire de l’adhésion de l’Irlande à l’UE et le fait que 2013 sera pour l’Europe  « l’année européenne des citoyens », deux évènements pour lesquels l’Irlande ne manquera pas de prendre des initiatives.

 

Jean-Pierre Moussy,

(Membre Honoraire du Conseil économique, social et environnemental)

 

Arthur Colin
Arthur Colin
Président de Sauvons l'Europe

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1 COMMENTAIRE

  1. Je crois que non si il ya une politique de shock (radical) par rapport au deficit public alors que toujours est mieux le faire de façon graduel sans une vrai politique de croissance est impossible retrouver le chemin .
    Les politiques menés par la troika ne sont pas la solution je crois que c’est le probléme parce que je crois ce pire le rémede que la maladie.

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