Le Modem définit sa position européenne

Le 6 décembre dernier, le Modem à adopté lors de son congrès son petit livre orange, intitulé « le projet humaniste ». Celui-ci définit notamment la position du mouvement démocrate sur l’évolution européenne. Il vise, d’une part, à restaurer la dimension sociale du marché européen, et d’autre part à la mise en oeuvre d’un ordre mondial fondé sur un équilibre de la puissance.

Le Modem fait le constat de la fin du cycle diplomatique comme mode de régulation politique de l’Europe ; cette méthode n’étant plus lisible pour les peuples et constituant un désaveu de la démocratie dans l’Europe moderne. À ce titre, il réclame un renforcement de l’information publique sur les sujets du débat européen, ainsi que l’élection au suffrage universel du Président de l’Union et la mise en place d’une circonscription européenne pour l’élection du Parlement.

Le gouvernement économique de l’Union serait renforcé avec un Conseil de la politique économique de la zone euro, la mobilisation de la capacité d’endettement de l’Union via, par exemple un fonds monétaire européen, et le renforcement du budget européen assis sur des ressources propres.

La régulation serait également accrue au niveau européen avec une autorité de supervision unique pour l’ensemble des activités financières et un retour sur la libéralisation des marchés à terme. Les normes comptables seraient modifiées pour prendre en compte la responsabilité sociale et environnementtale, les paradis fiscaux combattus, une taxe Tobin mise en place et une bourse européenne créée, considéré comme un service public.

Enfin, l’Europe jouerait un rôle d’Etat stratège en favorisant les champions européens, la mutualisation de la recherche et le soutien aux petites et moyennes entreprises.

Le Modem appelle également au développement d’un droit du travail cohérent en Europe, qui se fasse par la création de droits nouveaux et par la mise à niveau des droits existants, ainsi que l’extension de l’action communautaire dans la lutte contre la pauvreté l’exclusion.

D’un point de vue international, l’équilibre serait recherché par l’inclusion d’objectifs environnementaux et sociaux dans l’OMC, la constitution de grands paniers de monnaie stable et la fin des subventions à l’exportation agricole.

Les champs majeurs de la diplomatie devenant européens, l’Europe devrait disposer d’une capacité de défense incluse dans l’OTAN, mais indépendante des États-Unis. Ceci appelle une mutualisation des moyens, et notamment le parapluie nucléaire doit être étendu sur l’ensemble de l’Europe. La parole de l’union européenne serait unifiée dans les différentes instances internationales, et ce modèle proposé autant que possible aux autres régions du monde

Arthur Colin
Arthur Colin
Président de Sauvons l'Europe

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1 COMMENTAIRE

  1. Intéressante question Martin. Je donne mon avis d’électeur non MODEM./
    Le MODEM n’était pas le parti le plus enthousiaste vis à vis du TAFTA, notamment en ce qui concerne le marché agricole, mais pas le plus virulent non plus./
    De mon point de vue subjectif, le MODEM pratique toujours une forme de jeu d’équilibriste entre la réponse apparente aux aspirations populaires et le soutien de la politique de la Commission. Quelques exemples: 1° François Bayrou a publié un projet de constitution fédérale remarquable en 1999 mais a milité pour l’adoption du Traité « constitutionnel » en 2005 qui versait plus dans l’anarchocapitalisme que le fédéralisme. 2° lors de la présidentielle de 2007, Bayrou a passé son temps louvoyé entre une position pro-traité constitutionnel et une critique modéré des « gens du non » qui se sont massivement ralliés à lui. 3° Le MODEM a critiqué les modalités d’adoption des différents accords de libre-échange sans demander la cessation des négociation. Feu Emmanuel de Sarnez, l’ancienne numéro deux de François Bayrou, s’était plainte du déficit démocratique dans la conception du TTIP/TAFTA (https://www.youtube.com/watch?v=B9-RX_zGtHs)/
    Maintenant, je n’ai pas non plus l’impression que le MODEM ait conservé une forte unité idéologique même s’il n’a pas atteint le niveau de désunion du PS par exemple. Les positions de Bayrou et Sarnez ne sont pas forcément celles de la majorité des militants ou même des candidats.

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