Le manifeste du 27 septembre 2007

Le manifeste de Sauvons l’Europe

Construire une Europe unie a été dès le départ un pari ambitieux. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, ses Pères fondateurs voulaient de l’Europe qu’elle soit un espace de prospérité et de paix. Ces objectifs ont été atteints : L’Europe économique est aujourd’hui une réalité. Depuis 1945, les citoyens de l’Union européenne sont à l’abri des conflits meurtriers qui ont dramatiquement ravagé l’Europe. L’Union européenne, c’est également l’espace mondial le plus respectueux des droits de la personne humaine. Le respect et la défense des droits fondamentaux sont en effet des éléments essentiels de l’identité européenne.

De même, il convient de rappeler tout ce que l’Union européenne nous a apporté et que nous ne voyons plus à force d’y être habitué : une politique régionale, qui a permis à tout le continent de se développer ; une protection des consommateurs ; un espace de libre circulation; l’Euro qui pourtant est une ancre de stabilité dans les turbulences financières et monétaires ; des normes sociales minimales, même si elles doivent être améliorées ; la lutte pour la préservation de l’environnement au niveau mondial, etc.

Sauvons l’Europe s’est constitué au lendemain du rejet par une majorité d’électeurs français du projet de traité constitutionnel européen. Partisans résolus de ce traité, notre choix ne revient ni à recommencer indéfiniment la campagne référendaire, ni à nous réfugier dans un européisme exalté et revanchard. Il n’est pas question pour nous de minimiser la fracture révélée dans l’électorat et parmi les responsables politiques français. Mais pas question non plus de laisser dire que l’euroscepticisme serait la saine réaction de la France d’en bas face aux nantis. Au contraire cela ne fait qu’approfondir ce fossé en privant l’Union européenne des moyens d’agir efficacement, en Europe et dans le monde, en rompant avec l’esprit de solidarité, et en légitimant les extrémismes.

Il nous faut dès lors prendre acte de l’euroscepticisme, en analyser les raisons multiples, et faire le tri. Il en émerge à la fois des aspirations souverainistes et protectionnistes, que nous combattons, et la peur de l’avenir mêlée à une aspiration légitime à davantage d’Europe, notamment sociale, que nous partageons. Ceci rend d’autant plus nécessaire un toit politique pour l’Europe, nécessaire à tout approfondissement social.

L’Union européenne traverse une crise très grave, même si ce n’est pas la première depuis le début de la construction européenne. Son affaiblissement signifie un désordre accru de la mondialisation, avec toutes ses conséquences pour les pays les plus pauvres, les équilibres humains, économiques, sociaux et écologiques de la planète. C’est pourquoi, il nous faut d’urgence doter l’Union européenne de deux éléments essentiels qui viendront s’ajouter aux deux autres bien place : en plus de l’économique et du respect des droits de l’homme, une Europe politique qui associe plus étroitement le citoyen et une Europe qui a le pouvoir d’agir dans le champ social.

Demeurer fidèle à la méthode communautaire originelle

La France succombe volontiers aux grands projets ambitieux. On sait ce qu’il en fut pour l’Union européenne quand elle abandonna un temps les petits pas chers à Robert Schuman pour écrire presque ex nihilo son avenir constitutionnel. On croyait le continent mûr, il ne l’était manifestement pas. Aux grandes spéculations politiques, nous préférons la méthode communautaire éprouvée depuis la déclaration fondatrice du 9 mai 1950 : « L’Europe ne se fera pas d’un coup, ni dans une construction d’ensemble : elle se fera par des réalisations concrètes, créant d’abord une solidarité de fait. » C’est pourquoi, la construction européenne ne sera crédible qu’à la condition de démontrer très concrètement aux citoyens que leur existence est meilleure avec l’Union européenne.

Européaniser la pensée politique

Il est temps que la politique nationale cesse de faire comme si l’Europe était un sujet à part. Le champ de pertinence des politiques ne peut plus être étroitement national mais doit s’inscrire dans le cadre européen, et se projeter au-delà encore. L’Europe a besoin de mettre davantage en évidence les clivages politiques, qui n’auront pas toutes les caractéristiques françaises.

Européaniser la pensée politique, c’est se défaire d’une conception technique de l’Union européenne. Européaniser la pensée politique, ce n’est pas que parler d’agriculture, de qualité de l’eau, de recherche ou de Galiléo sous prétexte que ce serait des domaines de compétence communautaire. Européaniser la pensée politique, c’est au contraire associer la dimension européenne à chacun des attendus du débat public et des priorités politiques. Européaniser la pensée politique, c’est enfin contribuer à la construction de toujours plus de solidarité entre les peuples, c’est-à-dire un dépassement réel des clivages nationaux pour une coopération assumée au plan social comme au plan politique et une reconnaissance de notre interdépendance réelle.

Bâtir une Europe politisée

Il y a l’Europe politique, celle des conférences intergouvernementales et des institutions communautaires. Nous devons lui ajouter une Europe de la politique, celle qui se décline dans le débat politique des citoyens, relevant de la mobilisation critique, de l’intervention démocratique à tous les niveaux. A l’échelon européen aussi, il doit exister une possibilité d’alternance politique. La pratique du compromis doit être mieux assumée. L’Europe a emprunté à ses Pères fondateurs un art consommé du consensus. Or, c’est une erreur désormais de confondre le consensus qui ne fait pas de politique et le compromis qui en fait, avec noblesse. Il faut politiser l’Europe.

Nous refusons dès lors que l’Union européenne se présente exclusivement comme un espace mercantile où la régulation n’aurait pas sa place. L’Union européenne est un levier indispensable dans la mondialisation. Dans un monde qui semble s’abandonner au capitalisme financier débridé, nous avons plus que jamais besoin d’une Europe forte, régulatrice, protectrice. Elle doit être un pôle de stabilité pour ses membres et dans le monde : nécessité de produire des règles pour encadrer les échanges économiques et financiers, nécessité de redécouvrir la sécurité collective pour échapper à la spirale des affrontements et de la course aux armements. Il ne faut jamais oublier que l’idée européenne est née d’une volonté de faire la paix entre les nations européennes, et que ce projet politique est une idée utile pour toutes les nations du monde. L’échec du projet européen mènerait au repli, à l’impuissance, à la balkanisation de l’Europe et au désordre mondial qui conduirait au droit des plus forts.

C’est pourquoi Sauvons l’Europe estime indispensable de compléter le projet européen par le volet social, financier, fiscal et énergétique qui lui manque. L’Europe souffre en fait de ne pas être perçue comme un enjeu politique essentiel à notre vie quotidienne, un espace démocratique de débat et de confrontations, un objet de mobilisation. Nous nous efforcerons donc de bâtir un espace public européen en soutenant ou favorisant les initiatives citoyennes, en liaison avec les parlementaires européens et nationaux et avec la société civile organisée. C’est la reconnaissance mutuelle des peuples qui doit construire l’Europe démocratique et solidaire que nous voulons.

Arthur Colin
Arthur Colin
Président de Sauvons l'Europe

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3 Commentaires

  1. [ Le manque d’initiative pour l’économie, la montée du chômage, les temps de disettes, les postures démagogiques, l’inéquitable répartition des réserves nous éloignent des chemins de roses bleues étoilées OR. Aux bains de sang de la mouvance souverainiste à la spéculation absurde, les fédéralistes maîtrisent l’art de l’acception fédérale de la construction européenne. Comment ouvrir le Vieux Continent à son AVENIR ? ]

    La planète est en proie à des tumultes. A la recherche d’un nouvel élan, l’Union européenne à la pensée innovante met en perspective les enjeux stratégiques avec les horizons durables comme par exemple les chocs géopolitiques ( les pays du Sahel, les grandes puissances ), l’éducation, la production, la compétitivité, le réchauffement climatique, la fonte des glaces. Les rebours de l’Histoire. Les populistes primaires, loin du raisonnable, adressent un cahier de doléances vitupérant le vice de cynique des Générations Erasmus. A rebours de la démocratie européenne, les ombres dansent. Virage ou mirage ? Si nul n’ignore la relance du rêve européen, l’Europe intégrée est sise sur un territoire de solidarité et de cohésion sociale. Belle à couper le souffle, l’architecture fédérale de la construction européenne nécessite un temps long et un espace vaste dans une perspective de stabilisation de l’ordre mondial. Unie dans la diversité. Déesse du fédéralisme, libératrice de nos âmes, l’Union européenne brandit le partage des richesses, le respect du pluralisme, la justice équitable, le régime de la légalité et la transmission du lien mémoriel. Europe. L’Europe est le berceau de la civilisation occidentale. Communauté de peuples, l’Europe se bâtit politiquement avec l’Union européenne, au sein d’un espace de civilisation forgé par une histoire millénaire. Le siècle des Lumières désigne une école de pensée humaniste, dont l’approche scientifique, culturel et philosophique transmit des valeurs cardinales et une sensibilité fédérale à la construction européenne.

    L’avenir du Vieux Continent. Des usages fluides, une économie sociale de marché compétitive, des droits de l’Homme et du Citoyen, une ouverture au livre des Merveilles, une intelligence à la dimension plus universelle, une célébration des – Lieux de mémoire -, une force et une sensibilité pour la séquence fédérale, une vitalité à travers les siècles. Lieu de métamorphose. Aux sources de la mutation, les chantiers européens se programment dans la connectivité, la télésanté, la voiture électrique et les bâtiments à énergie positive. N’en déplaise aux populistes primaires ivres de haine. Une vision fédérale de la démocratie européenne digne de ce nom protège nos systèmes de santé et de retraite, impulse un redressement de l’économie, offre un don aux générations ultérieures tout en garantissant une indépendance de la justice et des médias. La résistance étant une condition juste à la victoire, les européistes tournent les pages des livres anciens. Une clarté, une concertation. La victoire du camp de la liberté et de la démocratie a vaincu le camp du totalitarisme ouvert à tous les vents contraires. Si d’aucuns ne pensent que la tergiversation est un bénéfice, la culture fédérale des terres fertiles de nos jardins européens doit guider des actions par le respect des autres Européens et commercer par la loyauté des échanges.

    Un jour viendra, le fédéralisme vaincra. Les – Grands – architectes européens, le général de Gaulle, Adenauer, Mitterrand et Kohl, signèrent le traité de l’Elisée et le traité de Maastricht, pour autant l’Europe n’est plus fière d’elle-même. Et si nous corrigions le tir par la relance de l’idée européenne au service de chaque nouvelle génération ? Regarder l’Europe dans les yeux et naviguer dans le courant fédéral au sens politique du terme. La – banane bleue -, ce – petit cap du continent asiatique -, consolide la paix kantienne, renforce la conscience européenne, favorise une citoyenneté européenne active, explique l’idée européenne comme projet global, promeut les valeurs fondamentales de la construction européenne, tisse des liens de tolérance, de prospérité et de pluralité entre les peuples, considère les interdépendances sociales, économiques, culturelles, environnementales et réfléchit sur les grandes politiques – Politique Agricole Commune, Politique de Cohésion, Marché unique -. Un jour viendra. Faisant fi des vestiges d’une Europe disparue, la relance de l’idée européenne, telle que les Pères fondateurs la conçurent, est un chemin aux origines du fédéralisme. Le modèle européen. Le processus d’unification européenne est un modèle moins éphémère que la médiane, les mouvements populaires européens précèdent l’exercice du pouvoir politique des institutions européennes sises à Strasbourg et à Bruxelles, l’avènement de notre européanité par l’émergence de l’ – Homo europeanus – nous réjouit. Libéral, solidaire, démocratique, respectueux des droits individuels, éthique, homogène, le modèle européen à la traduction politique fédérale doit s’inscrire dans l’élargissement de la création d’un noyau dur plus intégré à l’aune des immenses défis du troisième millénaire. Si rien ne s’oppose à la construction européenne, alors que durent les moments fédéraux dans une perspective de cohésion de l’ordre mondial.

    L’idée kantienne vers la paix perpétuelle, l’approche de l’Europe par l’européanité, la démocratie européenne vivifiée par l’implication des citoyens, la gouvernance européenne libérée de toutes entraves, l’ acception fédérale de la construction européenne affirmée.

    Pierre-Franck HERBINET

  2. Avec l’espoir de contribuer à une évolution décisive par l’entremise des web médias, avec la fluidité d’une réflexion politique éveillant les consciences, Pierre-Franck Herbinet vous souhaite une excellente année 2012.

    Pour les démocrates se revendiquant de l’ADN européen & écologique au sein de la famille centriste, la génération de transition impulse la création d’un nouvel espace de réalisation de projets et le retour de la confiance en notre avenir. Et si nous le construisions ensemble ?

    L’acception fédérale de la construction européenne, comme le développement de la conscience écologique sont les aiguillons des VOIES du FUTUR. Parcourir les chemins de vie et offrir à une communauté de destin le rêve européen. Et si nous cultivions ensemble la relance de nos intérêts en commun ?

    A l’aune de l’idéal du bien vivre ensemble, à la mesure des indispensables défis du troisième millénaire, le politique et la société civile promeuvent UN modèle de civilisation aux contours de liberté, d’égalité, de justice, d’équilibre et de démocratie. Et si nous faisions quelque chose ensemble pour VIVRE autrement ?

    De créatives entreprises en solidaires symphonies, la tendance durable jubile grâce aux leviers d’innovations en hautes technologies. Les pionniers en développement durable annonce un angle de vue soutenable concernant la stigmatisation du gaspillage, la revalorisation des friches urbaines, l’usine verte, les plantations hors sol et la mobilité urbaine partagée. Et si, dans l’unité, nous consacrions du temps au lien entre l’économie et l’écologie ?

    Avec grand plaisir dans l’avenir radieux, une nouvelle ère de VERITE saisissante et de LUMIERE éclairante s’ouvre dans le sillage de l’héritage des Pères fondateurs, des philosophes, des chercheurs et des conducteurs de l’action publique.

    Pierre-Franck HERBINET

  3. Se guider avec raison vers la lumière du – monde d’après –

    Dans les allées du pouvoir, le tri sélectif des – community managers – prépare les – leader for tomorrow – à l’exercice de la communication en direction des grands journaux du soir. Observer les phénomènes de la cité, mettre en lumière la remarquable POLIS sous le prisme spatial, social et souverain à destination d’une communauté de citoyens libres et autonomes. En 1977, Helmut Schmidt théorisa – Les profits d’aujourd’hui font les investissements de demain et les emplois d’après-demain -. Et si nous nous laissions conter la réalisation d’un nouvel espace politique pour l’Europe, terre riche d’avenir, à construire ensemble avec confiance ?

    – En ce qui concerne le bon fonctionnement de la cité – De certaines capacités d’abstraction, un catéchisme d’inspiration démocrate et végétal, une vision globale et fluide, un respect du pacte social, une légitimité diplomatique, l’establishment préfigure une recomposition apte à la démocratie au service de l’intérêt général. A travers le prisme des cénacles, chaînons essentiels à l’organisation de la société civile, le désenchantement se lit dans le statu quo. Toutefois le Traité de Rome (1957) part de la liberté de circulation des personnes, des biens et des services sur le marché intérieur européen avec pour but ultime l’accession à la paix et à la prospérité. Selon ses dires propres, l’Europe doit s’attacher à une vision économique et industrielle eu égard l’incapacité des pouvoirs publics à endiguer la crise; – en ce qui concerne le bon fonctionnement de la cité -, l’intelligentsia soulève les questions essaimant l’actualité pour distiller les conditions de viabilité des projets sur toute la chaîne de la valorisation ajoutée – ÉCO responsabilité, innovation, qualité, service et réduction des coûts -. Prenant de la hauteur sur – la poussière des faits -, les jeunes technocrates de la sphère font vivre l’esprit européen, l’ouverture cosmopolite, le sens historique de l’acception fédérale et la résolution de conflits au service de – l’intérêt général -. Malgré – l’alchimie financière -, le bilan de l’euro est imparfait en termes d’identification politique et de croissance, avec pour incidence un risque d’éclatement de la zone euro. Ayant initié l’essor du Marché unique, l’euro se classe deuxième monnaie de réserve après le dollar sur le plan international. Toutefois, au bord du gouffre, la monnaie unique affronte une crise grave de confiance.

    – Ceux qui de leur lumière guident vers la raison -, les clubs informels déplorent l’hystérie asthénique de l’époque. Sans hagiographie ni diabolisation, l’acception fédérale demande une prise de conscience de l’histoire moderne du Vieux Continent et elle lance un appel aux populations européennes à une adhésion au projet politique et économique européen. D’autre part, l’écologie, science désignant les interactions entre les sociétés humaines et l’environnement, minimise notre impact et notre empreinte sur la Terre. Par exemple, il est recensé l’écocitoyenneté, l’habitat écologique, le développement humain, les risques, la dépendance et la solidarité, la Norme ISO 14001, les Green IT, les énergies renouvelables, la gestion des déchets, l’alimentation et la santé, ainsi que la place de l’automobile.

    Tourner la page en imaginant demain. Responsables, solidaires et créatifs, les sherpas qualifient une réponse coordonnée face aux désorientations de la communauté de dessein et de destin des sociétés européennes. Dans – ce monde de castrats -, les ambassadeurs portent une – Valise diplomatique – pendant que les sherpas délivrent une – Parole diplomatique – avec bonne conscience. Régie par la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques, les ambassadeurs transportent des objets sous couvert de l’immunité diplomatique dans une valise diplomatique. Le sérail exige le – devoir de réserve – garantissant la neutralité, l’impartialité et l’absence de nuisance au renom { Loi n° 83-634 du 13 Juillet 1983 }. Un devoir de réserve, une communication, une accolade, une motivation, ainsi commence la journée. Un rhum coca, une musique des Amériques, un baiser, ainsi se termine la soirée. Être une élite à la vision énorme, c’est peser sur les débats qui foisonnent dans toute la sphère. Education, économie, immigration, défense, service public, justice, jeunesse, culture, logement, agriculture, social, emploi, écologie. Les jeunes serviteurs calibrent les prestations, acceptent l’orthodoxie budgétaire, choisissent les dépendances, traitent les racines du mal, recherche l’indépendance énergétique, rétablissent la loyauté de l’échange, corrigent les déséquilibres d’origine anthropique et saluent drapeaux en berne le libre combattant de la Bohême, l’homme de la – Révolution de velours – Vaclav Havel. EUROPE/Documents N° 2527: L’Europe est la patrie de nos patries – Discours de Vaclav Havel au Parlement européen – Mercredi 11 novembre 2009 : “For twenty years now, Europe is no longer severed in half. I firmly believe that it will never again allow itself to be divided, but, on the contrary, it will provide scope and initiative for ever deeper solidarity and co-operation. My wish is that Schiller’s Ode to Joy should cease to be for us and our descendants simply a poem celebrating friendship among people and be transformed instead into a powerful symbol of our common striving for a more humane world.” « Un jour viendra où toutes les nations du continent, sans perdre leur qualité distincte et leur glorieuse individualité, se fondront étroitement dans une unité supérieure et constitueront la fraternité européenne. Un jour viendra où il n’y aura plus d’autres champs de bataille que les marchés s’ouvrant aux idées. Un jour viendra où les boulets et les bombes seront remplacés par les votes ». Victor HUGO, 1849. Si la responsabilité politique est noble, la génération de transition a pour responsabilité historique d’imaginer les conditions idéales d’avenir et de rendre possible l’éclosion de paradigmes durables au service de l’intérêt général. Agissant en faveur de l’acception fédérale de la construction européenne, nonobstant un espace temps plus troublé que jamais, souhaitons que l’Europe inscrira sa destinée dans les veines de la paix, de la vertu, de la prospérité et de la solidarité, dont l’influence politique fluidifiera l’ordre mondial dans une perspective de long terme. Notre génération de transition a pour responsabilité principale l’imagination d’un modèle de développement durable, lequel relie avec fluidité l’économie, l’environnement, l’humanisme, l’éthique et la sécurité.

    Espace politique au service des générations ultérieures. Des milieux diplomatiques, des voix s’élèvent, puisqu’ au-delà des murs qui nous séparent, envers les pronostics autorisés, d’une fenêtre d’opportunité, les fédéralistes se saisissent des chantiers majeurs – maintenir allumée la flamme fédéraliste, ouvrir le Vieux Continent à la beauté du fédéralisme, permettre la progressivité de l’idée européenne et mettre en cohérence les défis de notre temps avec les besoins des générations ultérieures. A l’inverse d’une parole de vie invitant à la joie, la transition inspire la crainte. De tous horizons, des messages variés irriguent les ondes. L’opinion publique exprime ses craintes, la société civile demande à ne pas pénaliser le travail des femmes, le philosophe interculturel demande à ne pas rompre avec les grands principes de l’arc républicain et le tout-puissant conduit l’action publique au service de l’intérêt général. A l’ère post-carbone, le peuple seul souverain, s’insurge de l’inconsistance d’une politique et il exprime sa source de légitimité par le prisme de la démocratie participative. Aux châteaux de mes rêves et nulle part ailleurs, l’élite républicaine étoffe son image avec en filigrane le prestige de la diplomatie européenne – Représentation en France O Commission européenne -. A la jonction entre le – pays réel – et le – pays légal -, la société civile délivre un message, prononce une parole comme autant de ponts et de portes à l’aune des immenses défis. A l’éthique de la responsabilité, honorer ses engagements préserve les principes fondamentaux de la démocratie, rétablit une circularité positive entre efficacité et progrès social, fixe le cadre de l’innovation, des relations sociales et du pouvoir de l’actionnaire, tout en défendant la Déclaration des droits de l’homme et des citoyens. A la poursuite du Mouvement des Lumières au XVIIIème siècle – Rousseau, Voltaire, Diderot, Montesquieu -, les fédéralistes font naître le sentiment européen au sein des populations européennes, comme l’ illustration de la diversité ethnique de la communauté de dessein et de destin. D’une tranche de vie en brèves de comptoir, les chics bistrots de l’Union européenne abritent, outre l’ADN fédéral, les détenteurs de l’ADN végétal et social, comme le savoir-vivre ensemble, la réduction de l’impact environnemental, les achats durables et la consommation responsable. A l’opéra des temps verts, les grands noms de la République des consciences secouent les cancres pour prôner un monde plus sain, plus écologique, plus équitable, avec pour but ultime de vivre ensemble sans nuire à la planète. Force de virtuosité, l’Union européenne ouvre un horizon vert de vie fédérale. A la dimension solennelle et pionnière, l’émergence d’une Europe plus intégrée – marché intérieur, énergie, climat, recherche, industrie – s’inscrit impérativement à la feuille de route du projet européen. D’autres volets novateurs esquissent l’avenir européen, comme le combat des thèses souverainistes, la garantie de la sécurité nucléaire, la reconnaissance des symboles européens par tous les Etats-membres, le renouvellement des institutions, l’assainissement des finances publiques avec pour trait d’union l’unicité des voix fédérales sur le scène internationale.

    La minute fédérale glisse et jamais ne s’efface. En quête de conquêtes, le front diplomatique, la société civile et le politique décryptent les enjeux de crédibilité du millénaire. Souvent imitée, jamais égalée, la beauté d’une seconde virginale alimente la sublime prééminence de l’acception fédérale. Certain, que la construction européenne, sans accord politique des Vingt-Sept, alimente la spirale de l’échec. Sur les murs de la communauté de dessein et de destin, les fédéralistes composent les paroles et la musique du saut de l’intégration vers l’Europe de demain. Au milieu du gué, et si nous sortions de l’ornière grâce aux couples – solidarité et discipline – et – convergence et gouvernance -? Entre regards conspirateurs et propos aux lueurs d’espoirs, comment envisager l’intégration européenne avec une mise en cohérence idoine pour les générations ultérieures ? De l’or, de la myrrhe ou un silencieux, une nuit blanche en haute altitude. Puisque que d’autres – peaux glissantes de l’actualité – sont polémiques, l’heure des choix a sonné eu égard les contraintes européennes, avec au menu des discussions – l’action locale et la pensée fédérale, une Union européenne de stabilité budgétaire, une civilisation écoresponsable teintée de prospérité, un élargissement du champ des possibles, un assainissement des finances publiques, une décarbonisation de l’économie, une modernisation des énergies compétitives, une diversification responsable et durable des ressources essentielles à la vie, un développement du tissu numérique -.

    Quand les dires verts se croisent en lettres de verre. Las des pilleurs d’épaves à la vision régressive, las de la gestion calamiteuse de la crise européenne, las d’une croissance dégradée, les territoires de la création gardent la chasse des fonts baptismaux des emplois d’avenir. Croisant les regards, un chemin de rassemblement de la vie politique s’esquisse, des trajectoires innovantes ventilent des villes sensitives. Pour localiser, au sein de l’écoville, le chemin du redressement soutenable se marque par les espaces verts, la revalorisation des territoires à l’abandon, la préservation de la biodiversité, les mises en application de l’écologie citoyenne, la densité des écoconstructions à faible émissivité. Plus largement, la responsabilité – libre, égale et fraternelle – arbitre le choix des normes et des barèmes de toute politique de la ville verte, durable et saine dans le cadre d’une certification. Et même si les valeurs fondamentales de l’écologie essaiment les sociétés de la vieille Europe, il n’en demeure pas moins une mobilisation citoyenne sur la corde raide, d’autant que le sursaut citoyen n’influence pas les décisions à l’égard de l’écologie urbaine.

    De virginaux violoncelles en roses souillées. Résister pour redonner du sens à l’avenir. Quand les récitals de violoncelles sonnent la cacophonie, les roses souillées se ramassent à la pelle. Et si la crise de l’esprit faisait bouger les lignes ? La logique de l’intérêt public sous tend une approche long terme. Le décryptage de l’actualité nous traduit des cadres de recherche en thématiques nouvelles au sujet des questions durables et fédérales, comme par exemple, une sanctuarisation du vivant, une moralisation du monde des affaires, une révolution des usages, un lancement d’ outils éducatifs et ludiques orientés vers la jeunesse, un dialogue social à la place du passage en force et un élan novateur pour le leadership européen. Jubiler pour redonner l’espoir d’une Europe unie. Puisque l’Europe est une chance, sa projection au sein des vies des populations européennes ouvre une ère de créneaux porteurs justes, équilibrés et durables. Se laisser conter l’Europe unie pour la diversité, la mobilité, les arts, l’amitié, l’innovation et la coopération. L’Europe cueille les baies rondes de l’universalité et elle boit l’eau pure de la laïcité. Actrice éthique, l’Union européenne propose un projet de civilisation. Au nom de l’Europe, l’Europe ne doit pas périr. En rupture avec les modèles historiques, l’Union européenne, rempart face à la globalisation du monde, sillonne des espaces politiques, médiatiques et diplomatiques au service des générations futures. Et si nous inventions ensemble un espace fédéral au service de l’intérêt général des populations européennes ? Au-delà de l’apport solidaire de nature fédérale, l’Union européenne développe des stratégies de réduction des dépenses publiques, offre un relais exemplaire d’innovations incrémentales et de rupture, détermine des axes justes concernant les plans industriels et environnementaux.

    Le ruban de l’acception fédérale au service des générations ultérieures

    La magie de l’envol, aussi ivre soit-elle, irise une opinion publique muette au tempérament hautement politique. A la jonction entre le politique et la – rue -, la société civile, créatrice stratégique à la liberté de ton, infuse sans intrusion mais avec des raisons prudentielles une exploration des nouvelles voies, comme par exemple, les flux migratoires et les emplois complémentaires, n’en déplaise aux dramaturges de la compétitivité industrielle. Favorisant la Renaissance, le spin docteur à l’éminente dignité se prononce sur des enjeux de taille – emploi, écologie, éducation, recherche, logement et éducation – afin de donner un horizon, une liberté de choix et une capacité d’action. Défenseur de l’acception fédérale de la construction européenne, les Européens constatent avec gravité la perte de confiance abyssale en leurs élus. Loyale, fluide, sûre et soucieuse des générations ultérieures, l’Union européenne doit devenir un vrai lieu politique disposant de vraies compétences dans l’intérêt des populations européennes.

    L’Union européenne entre en risque majeur de turbulence

    A nos illusions perdues, à nos amours défuntes, écrire livre l’ire à l’aune du risque majeur de turbulence. Au clair de lune, la volonté politique de sanctuarisation est mis en exergue sous l’égide des devoirs à l’égard des générations ultérieures. L’absence d’embellie de la vieille Europe glace le sang des européistes, lesquels dénoncent le gel du projet européen sans la vision d’une Europe intégrée. Les temps anciens, Vaclav Havel livra une vision libre – L’Europe n’acceptera plus jamais d’être divisée-; les temps modernes, les peuples européens impulsent une ère vertueuse en lissant les risques, en évitant tout risque majeur de turbulence, en coulant dans le marbre la solidarité et la discipline, en reliant la compétitivité, la consommation, la croissance et l’emploi, en impulsant la sobriété et la croissance soutenable, en primant la démocratie politique et en généralisant le principe de précaution. Si l’arrêt de la robinetterie nucléaire encourage une démarche éloignée de l’esprit, néanmoins l’amélioration du fonctionnement est en cours d’arbitrage. Nul doute que la modernisation de – l’intérêt collectif – modulera les tuyaux par les règles d’airain de la diversification soutenable. Solidaire et responsable, l’Union européenne respecte la parole donnée, comme par exemple, la libération du Belarus, les priorités écologiques suite à Durban, la lutte contre le chômage et la réflexion au sujet d’un nouveau traité.

    Les aiguillons des VOIES du FUTUR

    L’acception fédérale de la construction européenne, comme le développement de la conscience écologique sont les aiguillons des VOIES du FUTUR. Parcourir les chemins de vie et offrir à une communauté de destin le rêve européen. Et si nous cultivions ensemble la relance de nos intérêts en commun ? A l’aune de l’idéal du bien vivre ensemble, à la mesure des indispensables défis du troisième millénaire, le politique et la société civile promeuvent UN modèle de civilisation aux contours de liberté, d’égalité, de justice, d’équilibre et de démocratie. Et si nous faisions quelque chose ensemble pour VIVRE autrement ? De créatives entreprises en solidaires symphonies, la tendance durable jubile grâce aux leviers d’innovations en hautes technologies. Les pionniers en développement durable annoncent un angle de vue soutenable concernant la stigmatisation du gaspillage, la revalorisation des friches urbaines, l’usine verte, les plantations hors sol et la mobilité urbaine partagée. Et si, dans l’unité, nous consacrions du temps au lien entre l’économie et l’écologie ? Avec grand plaisir dans l’avenir radieux, une nouvelle ère de VERITE saisissante et de LUMIERE éclairante s’ouvre dans le sillage de l’héritage des Pères fondateurs, des philosophes, des chercheurs et des conducteurs de l’action publique.

    En faveur d’une plus grande intégration politique, le futur supposant un engagement, la France et l’Allemagne motorisent l’Union européenne avec pour moteur commun, la volonté politique d’une Europe unie. Dans l’intérêt des générations ultérieures, la génération de transition impulse la création d’un nouvel espace de réalisation de projets et le retour de la confiance en notre avenir. Et si nous le construisions ensemble ?

    Pierre-Franck Herbinet

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