Gilets jaunes : la démocratie sociale en soins intensifs

Une manifestante tuée, des centaines de blessés : voici le bilan de la mobilisation des gilets jaunes ce samedi 17 novembre 2018. Ce que nous avions évité depuis mai 68 lors de chaque débordement de casseurs ou de « black blocs » est arrivé en 2018 : une personne est décédée lors d’une mobilisation citoyenne, sans finalement tant d’émotion que ça… Qu’aurions-nous entendu si cela était arrivé lors d’une journée d’actions de la CGT ?

Cette mobilisation des gilets jaunes est difficilement classable. Si des revendications plus ou moins larges, plus ou moins contradictoires et plus ou moins légitimes se sont exprimées, c’est surtout la colère qui est à l’origine de ce mouvement. La taxation du carburant n’en est que le catalyseur et les partis populistes ne font que souffler sur des braises déjà brûlantes.

La contestation est inhérente à la démocratie. Son expression est organisée principalement par des partis politiques, des organisations syndicales ou des associations militantes. Ces corps intermédiaires ont un rôle indispensable pour expliquer les réformes, structurer les contestations, hiérarchiser les revendications et résoudre les équations posées par des injonctions contradictoires. C’est la seule manière de donner une voie d’expression constructive aux mécontentements et aux dissensus, de contenir les tensions qui traversent la société et de les canaliser vers des compromis qui permettent de vivre ensemble.

Mais rien de cela ici. Et c’est en tant que partie de la société civile organisée que Sauvons l’Europe tient à réagir, bien au-delà de la question légitime, mais accidentelle, de la taxation des carburants et de la nécessaire transition énergétique.

On a vu en effet vu ce week-end des scènes proprement effrayantes de populisme, de démagogie et même de violence lors de ces rassemblements parfois déclarés, parfois non. Mais est-ce si étonnant ?

La stratégie de démonétisation des corps intermédiaires de la majorité et celle de la balkanisation de l’opposition sont efficaces : entre Macron et le peuple, plus rien n’existe.

Pour la majorité, personne n’est légitime hors du Président de la République. Les associations ? Elles ne participent pas à l’économie productive : suppression des emplois aidés et forte baisse des subventions. Les syndicats ? Ils ne sont pas assez représentatifs des salariés : leur poids dans le processus de normes sociales est affaibli et leurs compétences rognées. Les collectivités territoriales ? Un empilement inefficace à moderniser et amaigrir au pas de charge. Les partis politiques ? C’est l’ancien monde : place aux mouvements sans débat ni élection. Bien entendu, l’affaiblissement des corps intermédiaires ne date pas de l’élection d’Emmanuel Macron, qui pense pouvoir tirer publiquement leçon de ces faiblesses. Nous observons également que le sens des réalités et un dialogue soutenu semblent désormais amener un discours plus nuancé notamment vis à vis des collectivités locales. Mais l’inspiration générale reste celle d’un Jupiter lançant sa foudre…

Pour les oppositions qui refusent d’acter leur discrédit, l’élection d’Emmanuel Macron est une anomalie de l’histoire, une accumulation improbable de circonstances favorables, le fruit d’une imposture, un Président des riches facilement réductible en un Tony Blair français, dans sa version premier mandat. C’est cet aveuglement et ce déni qui font, depuis des années, que les citoyens ne croient plus ni dans les partis politiques, ni dans leurs élus nationaux pour améliorer leur niveau et qualité de vie.

Face au cercle de la raison ne restent que les partis populistes pour incarner une alternative. Et tant pis si cela entraîne quelques dégâts collatéraux (libertés publiques, droits de l’homme, etc.) : il faut que la colère s’exprime et mette un terme à l’arrogance des puissants.

C’est dans cette situation que tout devient possible, surtout le pire. Cette alternative,  « moi ou le chaos », « nous ou le fascisme », qui est appropriée et relayée par l’exécutif dans une perspective strictement électorale, contribue à radicaliser un climat que chacun devrait, au contraire, s’activer à apaiser. Au concours Lépine de la démagogie, ce n’est pas non plus en reproduisant les postures et caricatures des partis extrémistes que les autres partis modérés reconquerront une crédibilité et une légitimité.

Emmanuel Macron, comme François Hollande ou même Nicolas Sarkozy, ont formidablement réussi à prendre le pouvoir. Ils ont mis en œuvre leur programme, tout ou partie, engendrant approbation et contestation. Ils ont également refusé de partager le pouvoir avec les territoires et les corps intermédiaires. Pourtant, ce sont bien ces corps intermédiaires honnis qui font « tenir » le pays au quotidien. Ce sont les élus locaux qui prennent en charge, avec leurs modestes moyens, la détresse des territoires péri-urbains et ruraux, abandonnés par les services publics. Ce sont les associations qui mobilisent les énergies et la solidarité pour aider les laissés pour compte de la « start-up nation ». Ce sont les syndicats, tout affaiblis qu’ils sont, qui font vivre le contrat social au sein des entreprises et des administrations et contribuent ainsi à la réussite économique de nos entreprises. Peu d’élus locaux ou de responsables syndicaux ou associatifs veulent prendre la place de nos élus nationaux. Ils veulent juste voir reconnaître leur légitimité et utiliser leur expertise au service de l’intérêt général.

Contrairement aux discours alarmistes et instrumentalisés, relayés ad nauseam sur les chaînes d’infos et les réseaux sociaux, nous croyons à la force du pacte républicain. Il revient aux responsables politiques de le conforter en retrouvant le chemin d’une gouvernance partagée, en respectant les corps intermédiaires et en favorisant la recherche de compromis au détriment des postures. Bref, en ré-oxygénant la démocratie sociale.

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22 Commentaires

    • Bonne analyse de la situation, comme d’habitude. Louis XVI n’écoutait pas le peuple; EM entend le peuple mais ne l’écoute pas, il a l’oeil rivé sur un projet qu’il croit bon pour notre pays, mais qui laissera sur le bord de la route la majorité de nos concitoyens. Et attention à l’utilisation sans nuance du mot « populisme »: dans ce mot, il y a « peuple », on peut être près du peuple, pour le peuple, avec le peuple, sans pour autant être d’extrême droite. Il ne faut pas avoir peur de dire et de répéter extrême droite, dont le territoire commence avec les partisans de Vauquiez…

      • Pauvre Louis XVI ! La réalité était plutôt qu’il y avait depuis son arrière grand père, le roi soleil une dette représentant 2 années de « pib »! Il a voulu faire payer le clergé et la noblesse (aujourd’hui on dirait les riches). Résultat: il a libéré la parole puis la vindicte …et hop! Comparaison n’est pas raison et comme aurait dit LAO TSEU l’expérience du passé est une lanterne accrochée dans notre dos qui n’éclaire que le chemin parcouru. Pour les gilets jaunes, j’ai été surpris de voir les manifestants arriver avec de grosses voitures style 4×4. Est-ce celà les gens qui souffrent ou de la récup et du noyautage qui ne dit pas son nom? A mon avis çà sent bon la récup…

      • Bravo JMK. Dans le mot « populisme » il y a un mépris du peuple de la part des élites, et ce mépris entre pour beaucoup dans le mouvement des gilets jaunes. Mépris des hyper-citadins pour les « ruraux » (facile d’être écolo quand on a des transports en commun: bus, trams, métros, trottinettes et vélos dans Paris; difficile de se rendre au boulot à 30km à pied ou à vélo).
        Difficile de vivre dans des campagnes où tous les services publics, les médecins, les emplois ont disparu et de recevoir en prime la double peine: limitation de la vitesse à 80kmh, hausse des carburants (et le système encouraget les transports routiers: camions et cars Macron).
        Oui, JMK il faut appeler un chat, un chat et l’extrême droite « extrême droite »

    • Notre Président est le courage personnifié pour faire les réformes dont la France a besoin et ce contre vents et marées. Il n’y a qu’à écouter les slogans simplistes des GJ du genre :  » ma retraite à baissé alors qu’il a donné de l’argent aux riches avec l’ISF ». Niveau maternelle ! Il n’a fait que mettre la France au niveau européen afin de ne pas décourager les investisseurs en entreprise. Le B A BA : pour baisser le chômage il faut 3 acteurs : a) un dirigeant qui a le courage de risquer la mise en œuvre de son projet ; b) un investisseur, qui a le courage de risquer son argent ; c) des salariés, contents de sortir du chômage. Ensuite ce slogan au ras des pâquerettes : Macron a baissé ma retraite ! Non c’est la démographie que a baissé les retraites. Beaucoup de retraités pour peu d’actifs. LE slogan est aussi idiot qu’égoïste. Pour ma part je suis heureux de soulager les actifs car ils participent plus que nous l’avons fait dans le passé, pour payer nos pensions. Toute un éducation à refaire ! La règle de Pareto est bien là : 80% des gens ne comprennent pas la démocratie et encore moins la géopolitique. Les révolutions des lumières se sont toujours faites avec un boost à 20% ! .

      • Votre B A BA aurait pu être énoncé dans les années 1840. Depuis, le mouvement ouvrier, avec ses réussites et ses catastrophiques échecs, a montré que le troisième acteur ne pouvait se réduire à « des salariés, contents de sortir du chômage ». Heureusement, Pareto n’est pas la seule référence en matière de démocratie sociale…

      • “Qui sème le vent récolte la tempête“
        Réduire l’ISF n’encourage pas l’investissement!
        Par contre, profiter de l’affaiblissement des corps intermédiaires pour prendre le pouvoir (Un pouvoir personnel et où le seul choix offert aux électeurs est entre E.MACRON et Marine LEPEN)
        doit interpeler de même que la notion de travail (sous entendu salarié direct d’entreprise ou via l »auto-entreprenariat)
        Entreprendre, oui mais de façon citoyenne pour le bien de l’humanité et dans le respect de l’environnement! Entreprendre pour produire ou vendre des drogues, des armes ou détruire les ressources planétaires me semble criminel!
        Enfin, au travers des réseaux sociaux on a développé la “beauferie“, la calomnie et les fausses nouvelles.Le niveau des pensions de retraite n’est pas seulement lié à la démographie mais à un système de redistribution à l’oubli de l’humain dans une société devenue marchande et ayant oublié les notions de don ou gratuité ou la valeur de la fraternité et de la solidarité.

      • L’entêtement à la Thatcher est il du courage? Si les investisseurs faisaient ce que vous dites au lieu de jouer au loto spéculatif nous n’en serions pas là! Je respecte l’esprit d’entreprise mais la réussite industrielle- ou autre- peut elle se faire avec les seuls « premiers de cordée »? L’adaptation au rythme actuel des évolutions technologiques ne peut se faire qu’avec la participation active de salariés compétents , recevant les formations nécessaires pour ce faire. Finie donc l’illusion des « premiers de cordée » Jupiters , les salariés sont de véritables acteurs des entreprises et doivent être reconnus comme tels! Le nouveau monde que vous nous proposez sent un peu trop le sûr et vos arguments le réchauffé de l’ancien monde.Le nouveau monde reste à construire!
        Respectez vos semblables au lieu de laisser sourdre votre mépris des « gens de rien », le président « courageux »-ou bien plutôt entêté- le paie actuellement, espérons que son intelligence l’oriente enfin vers une écoute réelle des citoyens car la situation devient de plus en plus dangereuse et l’incantation ne peut suffire à l’indispensable reconquête de la confiance des citoyens dans leurs dirigeants,la politique et…la démocratie elle même .Cela dépasse largement la question de la reconnaissance des premiers de cordée!
        JMK a bien raison quant à la situation actuelle.

      • @pragma38
        Le courage personnifié ? J’ai mal lu ou vous êtes à côté de la plaque ?
        Qui a vendu le TGV aux Allemands, sans contre-partie ?
        Qui a vendu SFR à Patrick Drahi dans des conditions douteuses ?
        Qui a vendu la branche énergie de Alstom aux américains sans contre-partie ?
        Qui a donné l’ordre de tirer des missiles sur la Syrie sans mandat de l’ONU ?
        Qui a fait expulser des diplomates russes suite à cette supercherie d’attentat au Novichok ?
        Qui est resté de marbre après l’assassinat de Kashogi que l’Arabie Saoudite a reconnu ?
        Qui s’apprête à partager notre force de dissuasion nucléaire (ou ce qu’il en reste) avec les Allemands sans contre-partie ?
        Qui est prêt à faire cadeau du siège permanent de la France au Conseil de sécurité de l’ONU à l’Allemagne ou à « l’union » €uropéenne, sans contre-partie ?
        Courage personnifié ? Pour ignorer les attentes de la population et prendre des décisions qui alourdissent encore les contraintes et prélèvements qu’elle supporte ?
        Ou pour servir les intérêts de l’oligarchie qui l’a placé à l’Élysée après une propagande digne de l’URSS !?
        Et on attend que la CNIL (je ne sais plus si c’est elle) dénonce le déséquilibre du temps de parole dont il a bénéficié au détriment des autres candidats.
        Et on attend que la DGCCRF lui demande des explications sur le dépassement de son budget de campagne de l’élection présidentielle.
        Courage politique ?
        Le véritable courage politique, c’est de défendre le peuple et s’opposer aux pressions des puissances de l’argent : « gouverner pour le peuple » !
        Mais grâce à nos « grands » médias, on finit par croire que le courage politique, c’est imposer de nouvelles mesures de dégradations des conditions de vie à la population, c’est-à-dire au plus grand nombre de gens modestes !

  1. En effet la délégitimation des corps intermédiaires ne date pas d’hier, elle est au principe-même de la Ve République. Ce qu’a produit le précédent quinquennat, c’est encore autre chose: la délégitimation du pouvoir exécutif émergeant de l’alternance démocratique elle-même. La « Gauche » a prétendument été dans l' »opposition » pendant 10 ans (Chirac II puis Sarkozy) et l' »alternance » l’a ramenée au pouvoir en 2012 sans qu’elle ait élaboré le moindre projet politique prétendant résoudre les « injonctions contradictoires » posées par la réalité.
    Pourquoi? Parce qu’elle n’était dans l’opposition que rhétoriquement. En fait, elle gouvernait le pays localement (elle tenait les collectivités territoriales). La nomination comme PM du maire de Nantes et chef du groupe PS à l’Assemblée, Ayrault, a été le symptôme de cette incapacité a faire la différence entre gouvernement local (« administration des territoires », selon le biais jacobin dominant) et gouvernement national (le lieu de la résolution des « injonctions contradictoires » pour le pays).
    La prise en compte des corps intermédiaires n’est qu’une partie du problème. Tant que la vision jacobine-bonapartiste de la politique est partagée par les courants politiques qui alternent au pouvoir, l’évocation des « corps intermédiaires » gardera un parfum réactionnaire (les corporations, les clientèles, les féodalités, etc.)
    Si l’on s’en tient au plan des institutions politiques, la première chose à faire (d’autres en découleraient sans doute) serait de rééquilibrer les lieux de pouvoir. Au lieu de parler d' »une dose de proportionnelle » aux législatives, instaurons la représentation proportionnelle des courants politiques traversant le pays, avec « une dose de majoritaire » pour assurer la gouvernabilité (comme aux municipales).
    Parmi les choses qui en découleraient, il y aurait la nécessité de revenir sur la re-centralisation inepte à l’œuvre depuis les 2 quinquennats précédents, en particulier la re-centralisation des « super-régions ». Il y aurait aussi à légiférer pour faire des syndicats de vrais représentants des salariés et non des bureaucraties fonctionnarisées participant à la cogestion conflictuelle du secteur public au gré des alternances.
    Ce n’est pas la Droite qui peut faire cela: son évolution naturelle serait d’aller du bonapartisme post-gaullien à l’autocratisme polpuliste à la Orban.
    La Gauche le peut-elle? Il lui faudrait, pour en être capable, se refonder sur la double question sociale et écologique (la question sociale reste irrésolue avec la fin du socialisme, et sa résolution n’est pas du côté du productivisme). Mais cela suppose de dépasser son anti-libéralisme jacobin (qu’elle partage avec la Droite bonapartiste) pour renouer avec la partie libérale-démocratique de son héritage. C’est à ces conditions qu’on pourra parler d’un approfondissement de la démocratie par la décentralisation – territoriale et sociale – plutôt que de ressusciter les « corps intermédiaires » de l’Ancien Régime.

  2. La France est beaucoup plus un vieux royaume qu’une vraie république et les rapports humains y sont davantage
    dans la relation parent-enfant qu’adulte-adulte.

  3. je ne pense pas qu il s’agisse d’un « mouvement citoyen  »
    En tous cas ce que j en ai vu : c’est pas la citoyenneté qui est revendiquée mais la voiture bagnole et le pouvoir de secouer les véhicules de ceux qui sont pas d’accord …
    quant à celui qui trouve privilégié les gens des villes avec leurs facilités de se faire transporter en commun , je l invite à prendre le métro ou le RER à l heure de pointe;

  4. Juste une considération supplémentaire: il ne faudrait peut-être pas oublier trop rapidement l’une des données à l’origine du mécontentement – à savoir l’attitude d’un certain Donald Trump à l’égard de l’Iran, pays producteur de pétrole. Avec ce cow-boy de western-spaghetti, ce n’est pas des gilets jaunes qu’il faut enfiler… mais carrément des gilets pare-balles, surtout s’il tire aussi adroitement qu’il twitte.

  5. contrairement à ce que vous indiquez, il y a eu des morts durant mai 68. Philippe Mathérion (étudiant) René Lacroix (policier) un étudiant non désigné dans le calvados, Gilles Tautin (lycéen), Pierre Beylot et Henri Blanchet (salariés) et enfin Journiac (policier).

    Sans remonter aussi loin, le mouvement DEVAQUET en 1986 avait également laissé une victime sur le carreau Malik OUSSEKINE… Les jacqueries ne sont pas sans risque, et le mouvement vu son ampleur est plutôt une réussite.

    On n’en est qu’aux prémices de l’utilisation des nouvelles technologies que ce soit sur le plan de la mobilisation sociale ou sur le plan du contrôle social. Bien malin qui dira dans quel sens cela penchera. Inquiétant ou pas ? marchons, marchons, et vous savez la suite sur le sang impur qui abreuve les sillons.

  6. Juste une remarque : « 3 minutes de lecture » ?…
    J’ai fait un calcul rapide, un texte de 908 mots, je pense que c’est plus près de 6 minutes que de 3.

    • J’ai vérifié: la lecture intégrale de la chronique est bien de l’ordre de 3 minutes.
      Cela n’empêche pas de reprendre, à un moment opportun qui dépend de chaque lecteur, le texte de l’article et de le décortiquer point par point.

      En outre, j’ai tout lieu de penser que la conception et la rédaction d’un commentaire, en fonction de son contenu, peut exiger plus de 3 minutes.Or, qui contesterait la richesse de vos remarques dans le cadre du dialogue que « Sauvons l’Europe » ouvre à ses lecteurs ?

      Cela me rappelle qu’en réponse à l’invitation que je vous ai adressée récemment de vous reporter à la lecture du texte du Traité sur le fonctionnement de l’UE pour au moins prendre connaissance de ses dispositions en matière de coopération au développement vous aviez laissé entendre que vous n’en aviez pas le temps… du moins, c’est ce que j’avais compris.
      Or, le chapitre consacré à cette politique dans le corps du Traité comporte quatre articles (208 à 211), auxquels on peut ajouter un article unique (214) ciblé plus spécifiquement sur l’aide humanitaire. Est-ce si dissuasif ?

      Attention au syndrome de l’ « homme pressé » qui occupe en ce moment nos écrans à la ville !

      • Merci de votre sollicitude !
        Ce n’est pas que je manque de temps, c’est plutôt que j’essaie de faire beaucoup de choses.
        En l’occurrence, j’ai fait cette remarque parce que j’avais commencé à lire l’article qui aurait dû prendre 3 mn, jusqu’à que je sois obligé de faire défiler le texte pour poursuivre.
        Et j’ai utilisé souvent ce calcul empirique qui s’est avéré assez juste à l’usage.
        J’aurais donc préféré être prévenu en lisant « 5 ou 6 mn », qui me semble plus exact.
        Concernant la lecture des articles du TFUE que vous me suggérez, j’avoue que je trouve l’exercice assez fastidieux, d’autant plus qu’il est des articles sur lesquels nos fonctionnaires s’assoient sans complexe et d’autres qu’ils respectent scrupuleusement. Des scrupules à géométrie variable, donc.
        Comme notre constitution qui prétend que notre drapeau national est bleu blanc rouge, alors qu’on exhibe en permanence celui aux étoiles d’or.
        Ou que notre république, c’est le « gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple », article régulièrement bafoué sans que ni nos politiciens, nos partis politiques ou nos « grands » médias ne s’en offusquent.

        • La question de la présence du drapeau européen est abordée de manière récurrente sur le site de SLE, sous forme d’articles ou de commentaires.

          Ayant donc eu l’occasion d’intervenir à diverses reprises sur le sujet, je réitère un « rappel à la loi » (« loi » entendue de manière large). En fait,, l’état de la réglementation en ce domaine est explicité de manière on ne peut plus claire dans un guide intitulé « Protocole à l’usage des maires », édité par le Ministère de l’Intérieur et facilement accessible sur internet.

          Outre diverses prescriptions relatives, par exemple, à l’organisation des cérémonies publiques ou à la place qui revient dans l’ordre protocolaire aux édiles lors de ces manifestations, le guide comporte une section consacrée au drapeau européen.

          Le document rappelle ainsi qu’en vertu d’un décret du 4 mai 1963 le pavoisement des édifices publics aux couleurs de l’Europe est possible dès lors qu’il se fait en association avec les couleurs françaises et à condition que le drapeau européen soit placé à droite du drapeau national (donc vu à gauche de celui-ci lorsqu’on regarde l’édifice). La « place d’honneur » du pavillon français est donc sauve. La seule obligation liée au drapeau d’azur étoilé est de le hisser le 9 mai, consacrée « journée de l’Europe ».

          Par ailleurs, dans le domaine plus spécifique de l’enseignement, un article du code de l’éducation issu d’une loi du 8 juillet 2013 précise que « la devise de la République, le drapeau tricolore et le drapeau européen sont apposés sur la façade des écoles et des établissements d’enseignement du second degré publics et privés sous contrat ».

          Dura lex ? Sed lex…

  7. Juste une info sans rapport explicite avec la question. Il est intéressant de se plonger dans la lecture du dernier livre de Steven Pinker : le triomphe des lumières et en corollaire, d’aller voir le site gapminder, et les conférences ted de Hans Rosling à l’origine dudit site. Des faits, des chiffres et des commentaires sur l’évolution de la situation dans le monde et ceux qui en sont responsables. Et d’autre part, la mise en évidence des facteurs susceptibles d’aller à l’encontre de cette évolution.
    Le rappel régulier des chiffres mériterait une rubrique mensuelle dans tous les bulletins qui se targuent d' »information ». D’ou nous venons, ou en sommes nous, et surtout, pourquoi.

  8. Je pensais que Sauvons l’Europe s’occupait de l’Europe : ce billet n’a rien à voir avec l’Europe ou en tout cas n’en parle pas ! Sauvons l’Europe se brûle les ailes !

    • Il s’agit ici plus que jamais de SAUVER L’EUROPE : après un mai 68 contre la consommation, après un novembre 18 pour la consommation, tâchons de trouver un peu de souffle – sinon d’âme – pour SAUVER L’EUROPE.

  9. Parlons plutôt des « citoyens » que du « peuple « , car il ya des « citoyens d’européens ». Le terme »peuple » est trop galvaudé par des nationalistes de tout bord et ne devait pas servir dans les articles de notre association, à mon avis.
    Concernant les Gilets jaunes je pense que trop de hiérarchie d’un pouvoir technocratique tue la motivation de chacun des membres d’un contât social comme l’état, mais aussi d’une entreprise entre autres…

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