Du souverainisme comme conte pour vieux enfants

Longtemps nous avons pris le souverainisme au sérieux. Nous nous sommes épuisés dans des débats théoriques sur ce qu’est une Nation, un Peuple, sur les cadres possibles d’exercice d’une démocratie. Mais tout ceci n’avait aucun sens. Il n’y a rien derrière le souverainisme. Ce n’est qu’un cadre d’argumentation dans lequel loger tendrement des images d’Epinal.

Au Royaume-Uni, le Brexit devait libérer le pays de la dictature de Bruxelles. Depuis, les gouvernements britanniques peinent à définir quel est leur chemin national et font l’expérience qu’ils n’ont plus les moyens de leurs ambitions. Les Européens ne cèdent pas dans les négociations, les Australiens et les Japonais sont d’accord pour discuter une fois seulement qu’un accord aura été conclu avec l’Europe, et les Etats-Unis exigent pour un traité de commerce la fin des normes alimentaires et la privatisation du NHS. Les souverainistes avaient vendu le retour à la grandeur impériale, ils se découvrent un pays du Commonwealth parmi d’autres.

En France, l’événement intellectuel de cette rentrée des classes estivale est la parution de Front Populaire. Cette revue rassemble selon les termes même de Michel Onfray tous ceux qui n’ont pas « défendu Maastricht ». Pourquoi faire ? A lire la première couverture, le souverainisme promet de nous guérir des pandémies, de l’oligarchie, de l’illettrisme, du communautarisme, du néolibéralisme, de la mondialisation, de l’immigration et de la paupérisation. Mieux que la chloroquine !

Nous serons ravis d’apprendre comment la sortie de l’Europe est un préalable nécessaire pour résister aux pandémies mieux que les autres pays de l’UE, faire face à notre oligarchie qui sans doute n’existait pas avant Maastricht, lutter contre l’illettrisme alors que nos dépenses par élève sont déjà dans la moyenne de l’OCDE et inférieures aux autres pays européens, lutter contre le néolibéralisme alors que nos prélèvements obligatoires sur les entreprises ne sont guère aujourd’hui que les plus élevés de l’OCDE, nous opposer à la mondialisation, ce que ne font pas les autres pays développés du monde, faire barrage à l’immigration grâce à nos vaillants douaniers qui ont laissé entrer sur le territoire plus de 2 millions de migrants illégaux avant Schengen, une paille, et nous sortir de la paupérisation alors que là encore, nos transferts sociaux sont parmi les plus élevés du monde.

On en est rendus là. Le souverainisme guérit les écrouelles. Comment ? Rien de concret. De vagues incantations sur le fait que « le Peuple » doit retrouver sa maîtrise, et c’est tout. Maîtrise qui lui a été ôtée par l’Europe, mais aussi la Constitution et les déclarations des Droits de l’homme, éléments dûment pointés dans ce premier numéro. La souveraineté vise large, et l’exemple Brexit avec la redéfinitions de « droits de l’homme Britanniques », est là pour nous montrer que le Parlement et les « politiciens » sont également des freins à l’exercice de la volonté populaire. Il faut simplement faire confiance aux auteurs de Front Populaire, car ce ne sont pas des élites parisiennes, mais des gens ancrés dans le réel, de la glaise de Caen aux hôpitaux de Marseille (et on le suppose, l’immeuble du Figaro).

Et tout ceci se conjugue sur fond d’histoire longue totalement fantasmée, comme l’a montré la connivence de plateau entre Onfray et Zemmour. Ces derniers se sont donnés mutuellement quitus de l’exactitude de leurs visions historiques, qui pourtant s’opposent terme à terme entre le pourfendeur des religions admirateur de Baboeuf, et le défenseur du massacre des protestants et tenants des chouants. La réalité historique, ou même la cohésion de l’histoire racontée n’a plus même d’importance. La dernière chose qui compte est de disposer d’un patrimoine de référence auquel puiser, du temps que la France était grande. Le souverainisme n’est pas un projet politique, c’est une virée au Puy du Fou.

Arthur Colin
Arthur Colin
Président de Sauvons l'Europe

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70 Commentaires

    • Pourquoi pas. Mais alors il n’est pas représenté par les Brexiters britanniques ni par les participants à Front Populaire

    • bien d’accord !!!….les euro-fanatiques sont de plus en plus aux abois a mesure que monte cette exigeance de recouvrer notre pleine souveraineté volée par la dictature de l’UE…..ET CA VA ENCORE MONTER !!!

      • Dans un autre commentaire, vous m’imputez – à juste titre – le défaut d’être bigleux… et, certes, le portrait qui apparaît discrètement en médaillon en marge de mes propos montre un indispensable port de lunettes.

        Cela dit, votre réflexion me fait penser au proverbe québécois que je reprends volontiers à mon compte: « Quand je me regarde, je me désole; quand je me compare, je me console ». Et il est vrai qu’en songeant par ailleurs à la sagesse évangélique je m’inquiète moins de la paille que je peux avoir dans l’oeil que de la poutre qui déforme d’autres regards.

        En effet, ce qui est affligeant, c’est la superficialité – la suffisance ? – avec laquelle vous stigmatisez l’UE en vous contentant de relayer des slogans dignes des tracts staliniens des années 50. A force d’aveuglement, négligeriez-vous le tournant historique qui a permis au Mur de Berlin de tomber et à la herse du Rideau de fer d’être levée ?

        Bref – sans doute faute de connaissances du terrain – vous privilégiez la démagogie là où d’autres s’efforcent de faire oeuvre de pédagogie. Votre posture évoque celle d’un touriste douillettement allongé sur un transat à bord d’un navire de croisière qui disserterait de la présence de requins là où, pour un plongeur explorant les profondeurs de l’océan, la féérie des abysses révélerait la richesse de la biodiversité. Vous gagneriez assurément en crédibilité en vous délestant d’un costume de témoin de Jéhovah paré de la cagoule du Grand Inquisiteur.

        • « Quand je me regarde je me désole etc… »

          La citation est du célèbre Québécois… Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord

          Just the facts. Bon, je plaisantais.
          Reconnaissons qu’un langage aussi factuel que possible, pèse peu face au langage incantatoire et imprécatoire. C’est toujours sur l’adepte du factuel que retombe la charge de la preuve. C’est la nature de la bête.

          Ce n’est pas une raison suffisante pour renoncer.

          • Legoff et vous avez parfaitement raison… et je n’ignorais pas une aussi noble paternité, que j’aurais certes pu ajouter. Mais ce que j’ai voulu mettre en évidence, c’est la caisse de résonance que constitue l’appropriation de ce bon mot à l’échelle de la « Belle Province ».

    • bien d’accord !!!….les euro-fanatiques sont de plus en plus aux abois a mesure que monte cette exigeance de recouvrer notre pleine souveraineté volée par la dictature de l’UE…..ET CA VA ENCORE MONTER !!!

      • Tout à fait ridicule, la « dictature de l’UE ». Heureusement que ses adversaires tiennent de pareils propos..

    • M. Arthur, comme vous (et les autres contributeurs de Sauvons l’Europe) écrivez mal ! Ce n’est pas seulement agaçant de voir ainsi malmener l’orthographe et la grammaire, ça finit par créer des contresens. Exemple : vous appelez Zemmour « défenseur du massacre des protestants et tenants des chouants ». Vous voulez dire, je suppose, « … et tenant des Chouans ». Mais en mettant un s superflu à tenant, vous faites de Zemmour un défenseur du massacre des tenants des Chouans, ce qu’il n’est assurément pas. Et plus généralement : un texte mal écrit, c’est une argumentation plus faible.

  1. Assez symptomatique de notre époque : mon adversaire est soit un idiot, soit un fou …
    Ça nous laisse de belles perspectives…

    • Nous sommes d’accord, c’est la ligne de Front populaire. Ce qui finit par restreindre pour nous le champ du débat.

  2. Tous les problèmes les plus graves que l’Humanité se trouve à affronter se posent au niveau MONDIAL : c’est donc d’une vraie Gouvernace MONDIALE que nous avons besoin. L’Union Européenne est une étape utile, voire indispensable sur ce parcours. L’approche du « chacun pour soi » n’a toujours apporté que des conflits sans fin !

    • Les conflits n’existent pas entre nations démocratiques. Quand au mondialisme et au gouvernement mondial serait en réalité une dictature qui ne dit pas son nom. Seulement quelques esprits dangereux comme Attaliu and co en rêvent

  3. Cher Arthur, j’aime votre façon entêtée de défendre votre vision européenne mais relevez aussi les incohérences, gabegies et attitudes dictatoriales des commissions européennes. En effet, lorsque nous apprenons que le plan de relance est essentiellement tourné dur l’augmentation de l’immigration presque 100% musulmane et incompétente en tout, sauf en vols et meurtres comme tout au long de leur histoire, on peut marquer  » un léger désaccord ». La politique folle de l’IVG et des autres satanismes qui vont avec (LGBT, PMA) nous prive de 200000 naissances de Français ou assimilés ! En Allemagne, c’est plus grave encore ! En conséquence l’Europe devrait analyser les maux de la société européenne et commencer par des aides fiscales envers les ménages pour refonder des familles « normales » ( Oui , un père et une mère hétérosexuels) Faute de cette action de base , votre chère Europe va se déliter très vite dans la guerre civile qui a commencé aux USA et en France (Tchétchènes muzzs contre Maghrébins muzzs à Dijon et paix signée à la mosquée par-devant l’imam !) quand à l’économie…oubliez pour le moment car vous avez laissé les GAFA prendre le monde du commerce en otage, sans payer d’impôt ; vous avez aussi laissé signer des traités qui tuent nos agriculteurs et producteurs de viande. Tout cela , malgré la censure, fait monter le populisme sur lequel vous crachez, mais qui n’est que l’amour de sa terre et la volonté d’y vivre et prospérer en paix. Relisez… De Gaulle, oui le « dictateur »

  4. Bien dit.
    La construction psychosémantique du souverainisme augure une régression collective, prétendument, organisée .
    Elle repose sur la combinaison d’infantilisme, de familialisme et de paternalisme, se devant d’être amplifiée, mieux même animée, par un additif, (se voulant, se croyant) puissant, d’une paranoïa politique.

  5. Les mots ont leur importance. Or, hélas !, le souverainisme est à la souveraineté ce que la démagogie est à la démocratie: une racine (sémantique) d’inspiration commune, mais une branche (politique) tordue au sortir du terreau… pour autant qu’elle ne soit pas déjà la proie de chancres bactériens et autres attaques xylophages d’un nationalisme exacerbé.

    • merci docteur de votre diagnostique mais l’affrontement des souverainistes contre les fanatiques euro-mondialistes ne fait que commencer ….et le remède ne sera sans doute pas celui que vous attendez …

      • Quand ferez-vous l’effort de vous informer en profondeur du fonctionnement réel de l’UE ? pour ma part, j’ai déjà donné pas mal de références susceptibles d’éclairer un citoyen en recherche honnête de connaissances à ce sujet… mais j’ai bien conscience de ce que, comme le dit la sagesse populaire, on ne fera pas boire un âne qui n’a pas soif – et,visiblement, vous vous obstinez dans un refus du type « fontaine, je ne boirai pas de ton eau ».

        Cela étant précisé, la différence substantielle entre le fanatisme que vous imputez aux europhiles et le vôtre est que les premiers s’efforcent de ne pas servir la propagande de Trump… piège dans lequel – peut-être malgré vous – vous vous enfermez à force de dénigrer une UE assurément plus dangereuse pour les Etats-Unis que la Chine.

  6. Je vais répondre avec plaisir à cet article ridicule.
    1) Lorsqu’on prétend lutter efficacement contre une pandémie, on ne laisse pas les frontières d’un pays ouvertes. Il est évident que des contrôles sanitaires et la restriction à la liberté de circulation auraient dû être pratiqués.
    2) Oui, « l’oligarchie » et les lobbies avaient une influence bien moindre auparavant. L’UE leur est soumise mais vous vous gardez bien de le préciser.
    3) C’est un fait que l’UE pratique une politique néolibérale : volonté de mise en concurrence (voir privatisation) des services publics et des systèmes de protection sociale; frontières ouvertes commercialement à tous vents; souhait de maitrise des déficits…
    4) Il est faux de dire que tous les pays ne s’opposent pas à cette mondialisation ultra-libérale (et heureusement pour eux). Certains protègent leurs intérêts économiques vitaux par une politique protectionniste : Corée du Sud, Suisse, Norvège, Etats-Unis, etc.

    Etre souverainiste, cher européiste, c’est vouloir qu’un peuple puisse bénéficier de la maitrise de sa destinée et que son pays soit libre et non assujetti.

    • Avec plaisir.
      1) L’UE permet de fermer les frontière et cela a été fait. Pas efficacement ou trop tard, mais quel pays « non UE » a fermé ses frontières efficacement ? Seule la Corée du Sud a apparemment mis en place une stratégie de tests individuels à ses frontières sans les fermée, qui semble avoir été efficace. Donc non, on ne lutte pas contre les pandémies en fermant les frontières, et par ailleurs les pays de l’UE peuvent fermer leurs frontières.
      2) C’est tout simplement faux. L’UE est moins contrôlée par les lobbies et les oligarchies que les Etats nationaux. Il existe des travaux universitaires sur le sujet, c’est tout simplement parce que ces oligarchies sont historiquement nationales et que donc elles ont tendance à se faire concurrence au niveau européen plutôt qu’à dominer.
      3) Tout ceci se discute. Les traités de commerce se font sur des normes techniques et nous sommes en train d’y inclure les normes environnementales et sociales. Beaucoup de secteurs sont protégés. Bref on est loin de la dérégulation à tout crins. Tout simplement, le néolibéralisme a eu de l’influence en EU comme dans les gouvernements nationaux ces dernières décennies.
      4) Ces pays sont protectionnistes et pas l’UE ???

      Pour finir, vous me répétez un mantra purement de principe. Libre et non assujetti, juridiquement? ça veut dire aucun traité de droits de l’homme , de commerce ? Car ils sont aussi dénoncés dans la revue Front Pop, pas seulement l’UE. Et par ailleurs, si c’est pour être vassalisé de fait par une grande puissance, que signifie être libre ?

      • Bien répondu… notamment en ce qui concerne la mainmise des lobbies sur des pans entiers de l’économie nationale ! « JJS » ne doit pas être un lecteur du « Canard enchaîné »… sinon, il y trouverait régulièrement des exemples illustrant avec force détails ce phénomène.

        En fait, le drame est que les souverainistes ont parfois la mémoire courte. Ainsi, quel était le « calvaire » qu’a enduré trop souvent le franc français avant le havre de salut offert par l’euro ? ce fut d’aller trop souvent de dévaluation en dévaluation. Même le général de Gaulle, en dépit de sa politique de grandeur, a dû s’y résoudre à plusieurs reprises.

        • Quelle plaisanterie… Souvenons-nous des promesses de vos amis au moment du Traité de Maastricht. L’euro a-t-il généré une forte croissance ? Non ! L’euro a-t-il amené des créations d’emplois ? Non ! L’euro a-t-il ralenti les délocalisations d’entreprises intra-européennes ? Non ! L’euro a-t-il été profitable aux consommateurs ? Non !
          Un pays meurt il d’une dévaluation ? Non, car celle-ci peut faire repartir son économie. Demandez donc à une majorité de français s’ils peuvent consommer et épargner plus depuis 2002. Lorsqu’on prétend mener une politique économique digne de ce nom, il faut être maitre de sa politique monétaire; or avec l’euro ce n’est plus le cas.
          PS. Pour rappel ce sont les pays européens en dehors de la zone euro qui se portent le mieux.

          • Formidable ! Vous posez des questions et vous apportez des réponses… malheureusement à côté de la plaque. On pressent que vous n’avez guère l’habitude de voyager au sein de l’UE, vous privant ainsi des bienfaits qui s’attachent à la création d’une monnaie commune en termes de consommation et d’échanges… sans même parler des avantages que l’euro a pu procurer aux travailleurs frontaliers. Mais ça, c’est la vraie vie, pas des considérations de salon. Et ne négligez pas le rempart que la monnaie européenne a permis d’édifier face à des spéculateurs qui avaient bien malmené le franc français et le pouvoir d’achat de ses détenteurs. Il semblerait en outre que vous ne lisiez pas les enquêtes d’opinion réalisées par le très sérieux Eurobaromètre: vous pourriez apprécier à quel point le soutien des citoyens à l’euro a atteint des niveaux records en 2019.

          • Vous posez vos questions, mais vous n’êtes en aucun cas un informateur.
            Sauf à (tenter) d’alimenter un besoin d’illusion.

            Le fait des délocalisations d’entreprises, intra-européennes (pour reprendre votre biais, ciblé) seraient-elles une singularité, exclusivement propre à la zone euro ?
            Combien de millions d’emplois (en solde net) auront été créés, depuis la création de l’€uro, dans cette même zone ?

            Même la Chine fait, a fait de la délocalisation d’entreprise (en Ethiopie; entre autres). C’est factuel.

            Selon le Gouverneur de la banque de France (à moins qu’il ne fasse du mensonge manifeste, de la désinformation ciblée et mène, lui aussi, des campagnes médiatiques de harcèlement…calculées ?), a assuré (en 2019), que le pouvoir d’achat – des Français – avait augmenté de 20 % (vous lisez bien !), entre 1999 et 2018, et de 12 % (vous lisez toujours bien !), dans la zone euro.

            Le franc a été dévalué….17 fois.
            Quel succès ?! Déjà !

            Un pays meurt-il d’une dévaluation ?
            On appréciera, là encore, le grossier biais de votre question, si faussement anodine, pateline.
            En Argentine, au Liban, sans même parler du Venezuela, autant de pays en état de faillite, où leurs monnaies ne sont plus que des  » monnaie de singe « .
            Certes ces pays ne sont pas morts (pour reprendre votre formulation, fallacieuse), mais la préoccupation première de leurs citoyens,, n’est même plus celle du pouvoir d’achat (c’est qu’on est encore dans une zone de confort)….mais celle de la survie.

        • (post-scriptum en regard de commentaires signés – courageusement – du pseudo JJS… comme c’est pratique l’anonymat des réseaux dits sociaux !)

          Puisque j’ai évoqué un journal – qui passe pour être bien informé – je conseille également la lecture d’un article publié le 25 juin dans les colonnes de l’ « Obs ». Sous le titre « L’Italie crie EVVIVA L’EUROPA », l’article analyse les raisons pour lesquelles ce membre fondateur de l’UE, hier séduit par les partis populistes et nationalistes, est redevenu europhile.

          Il en ressort ainsi que, selon les données fournies par divers instituts de recherche (qui, eux, ne raisonnent pas au doigt mouillé), non seulement autour de 60 % des Italiens expriment un niveau élevé de confiance dans l’UE en général et leurs institutions en particulier, mais que, plus spécifiquement, 70% estiment que la zone euro est apte à résoudre les problèmes qui se posent en termes économiques à ses Etats membres.

          • @Gerard V

            concernant le point particulier du pouvoir d’achat depuis l’ Euro :

            J’ai pu vérifier que dans le cas de la France la croissance du pouvoir d’achat était identique que ce soit avant ou après l’ Euro, sur une période de 20 ans (20 ans avant/20 ans après)

            Les principales différences étant :
            1- que la période Euro a été affectée négativement par une crise financière mondiale « libellée en dollar » sans precedent (2008/2009) .
            2- que la croissance mondiale et particulièrement au sein de l’ OCDE a été moins forte durant la période 2000-2020 que durant la periode precedente.

            Just the facts.

  7. Bonjour,

    permettez un commentaire concernant la reference que fait JJS a ces pays qui « protègent leurs intérêts économiques vitaux par une politique protectionniste : Corée du Sud, Suisse, Norvège, Etats-Unis, etc…. »
    – La Corée du Sud a signé un accord de libre échange avec l’UE, de déficitaire la balance est revenue a l’équilibre
    – Suisse : la balance commerciale Suisse et en deficit chronique avec l’UE depuis plus de 25 ans
    – USA : en deficit béant avec l’ UE depuis des dizaines d’ annees : -115 Milliards en 2016 -155 en 2019, malgre Trump (et l’ EU n’est pas la Chine! de plus et ils ont du pétrole)
    – la seule exception est la Norvège, pas a cause du protectionnisme , mais parce que ‘es 2/3 de leurs exportations sont des hydrocarbures : sans cette manne la Norvège est en sérieux deficit sur tous les postes.

    Peut etre faudra t il trouver d’autres exemples pour vanter les vertus du protectionnisme comme instrument du souverainisme national.

    • – La Corée du Sud continue de mener une politique protectionniste sur divers secteurs de son économie.
      – Le taux de chômage de la Suisse est plus faible que celui de l’UE. Pour 2018, son taux de croissance était de 2,8 % contre 2 % à celui de l’UE.
      – Les Etats-Unis ont un chômage plus faible et une croissance plus forte que l’UE. Au lieu de regarder la balance commerciale en argent, voyez celle des emplois, cela est totalement différent. N’oublions pas que c’est l’UE qui a voulu relancer les négociations du TAFTA (encore une aberration).
      – La Norvège n’a pas que son seul secteur des hydrocarbures pour ce qui de sa prospérité économique. Et si, elle est protectionniste : des produits étrangers sont soumis à des droits de douane importants pour décourager leur consommation.

      • JJS
        1 – taux de croissance . uniquement 2018? juste une annee? prise au hasard?
        prenons au moins 5 ans (par exemple 2019 par rapport a 2014) histoire d’être plus crédible,
        – Suisse : +8,1%
        – Eurozone + 11 %
        – Norvege : + 8%

        2- chomage : le taux de chômage Suisse a toujours été structurellement beaucoup plus bas, associé également à un taux d’emploi plus élevé que dans dans ce qui deviendra la zone Euro. C’etait vrai il y a 25 ans, toujours vrai maintenant.

        Rappelons que le taux de chômage de la zone Euro tournait autour de 11% a la fin des années 90 (avant l’ Euro; rappelez vous du taux de chômage français des belles années Chirac). Il est aujourd’hui de 7,2 % (Q4 2019).

        Concernant la Suisse il était de 2,5% en 2001 , il est de 4,6 en 2019 . (tiens? une hausse?)

        Par ailleurs je vous ai indiqué dans un message precedent l’évolution spectaculaire du taux d’emploi en zone Euro.

        On continue?

        • Mais bien sûr, je peux continuer sur les méfaits de l’UE et de l’euro.
          Depuis 2002, la croissance des pays de l’UE hors zone euro est plus forte que celles des pays de la zone euro (source eurostat).
          Il faut préciser aussi qu’à partir de 2014, l’UE a englobé « l’économie informelle » dans un nouveau standard de calcul du PIB pour les Etats-membres. Donc à partir de cette année là, pour augmenter artificiellement la croissance, vos amis les technocrates de Bruxelles ont réformé le mode de calcul des pays membres, en prenant compte les activités illégales (trafic de drogue, prostitution et contrebande). Une source ? Le Journal officiel du Parlement Européen du 21 Mai 2013 relatif au système des comptes européens nationaux et régionaux dans l’Union Européenne. Pages 568-569 mention des stupéfiants 02.3 et de la prostitution 12.2
          Le taux de chômage de la Suisse, mais aussi celui de la Norvège, de l’Islande, est plus faible que celui de l’UE.
          En ce qui concerne la France, les chiffres sont tronquées. En effet, il y a eu 176 000 radiations de chômeurs en 2019 (taux de 8,1 % au dernier trimestre et non de 7,2 %). De plus, des artisans qui cessent leurs activités ne sont pas inscrits à Pôle Emploi où on leur propose une formation ou un statut d’auto-entrepreneur. Notre pays souffre donc toujours d’un chômage de masse.
          En ce qui concerne les créations d’emplois dans la zone euro, parlez donc plutôt des destructions d’emplois qui y ont lieu (notamment en matière industrielle), ainsi que la précarisation du travail, vous seriez plus dans la réalité.

  8. Votre site publiant parfois de suite certains commentaires et non d’autres, j’ai dû écrire à plusieurs reprises des posts quasi identiques. Vous m’en excuserez donc et ne tiendrez compte que de celui écrit en premier ou en dernier.

    • JJS je vous cite : « L’euro a-t-il amené des créations d’emplois ? Non »

      J’observe qu’en 20 ans, en zone Euro le TAUX d’ EMPLOI (20 64 ans) est passe de 63% a 73% de la population concernee. Ce qui signifie bien creation d’emplois.

      • Vous observez selon quelles données ? Moi j’ai précisé lesquelles dans un autre post et qui démontrent que l’UE souffre d’un chômage important en comparaison à divers pays.

    • Bonjour: d’un point de vue technique, le site bloque les commentaires qui contiennent trop de liens parce qu’il les confond avec des publicités pour le viagra. Quand nous le repérons, nous sortons ces commentaires de leur purgatoire électronique, avec retard. Parfois nous ne le voyons pas. Il n’y a pas de censure chez nous.

      • Bien, je ne reprendrais donc pas l’intégralité de ma réponse à votre post du 27 Juin de 20h42 (d’autres de mes messages le font), mais je vous indiquerais simplement que vous prouvez votre mauvaise foi européiste en écrivant que l’UE est moins contrôlée par les lobbies et les oligarchies que les Etats nationaux.En effet, ceux-ci participent à l’élaboration de directives européennes et de traités commerciaux. De plus, dans quel pays démocratiques voit-on des bureaux de lobbyistes proches de ceux des parlementaires ? En UE, cela existe et c’est scandaleux.
        https://corporateeurope.org/sites/default/files/lp_brussels_report_fr_v6_screen.pdf

        • Etes-vous en train de dire qu’en France, les lobbies ne participent pas à l’élaboration des lois et des décrets ????

          • Sûrement pas au niveau de celui de l’Union Européenne ! Ne cherchez pas à minorer le pouvoir des milliers de lobbys qui influent celle-ci. Une honte !

  9. En réponse à Gérard Vernier, Le souverainisme une illusion, Legoff et Sauvons l’Europe :
    Vous prétendez vivre dans la réalité mais êtes déconnecté de celle-ci et de ce que vivent les peuples. Vous souhaitez que l’on parle chiffre ? Allons-y !

    1) Pour ce qui est du taux de chômage en 2019 (source du taux de Eurostat) :

    – Zone euro : 7,5 % (6,3 % pour l’ensemble de l’UE).
    – France : 8,5 %.
    – Etats-Unis : 3,5 %.
    – Suisse : 4,4 %.
    – Norvège : 3,7 %.
    – Islande : 3,5 %.

    2) En ce qui concerne l’évolution de l’emploi dans l’industrie manufacturière pour la période 2000-2018 (source Eurostat), constatons cette baisse considérable pour quelques pays de l’UE :
    – France : – 27,2 %.
    – Belgique : – 19,4 %.
    – Italie : – 17,4 %.
    – Pays-Bas : – 18,6 %.
    – Portugal : – 30,3 %.

    3) Pour ce qui est du chiffre de la croissance (selon les données Eurostat), il est à noter que celui de l’UE est plus faible de 13 points que celui des Etats-Unis pour l’année 2018 et que celui des pays européens de la zone euro
    est plus faible de 16 points sur celui des pays hors zone euro.
    Pour la France (données FMI), le taux de croissance était de 2,1 % pour les périodes 1989-1998, 1999-2008 et de 0,9 % pour la période 2009-2018.

    4) En ce qui concerne l’euro, c’est à croire, chers européistes, que vous êtes très aisés ou que vous ne faites jamais des courses vous même pour ne pas constaté l’explosion de certains prix du panier de la ménagère depuis l’introduction de l’euro. A titre d’exemple, le prix de la baguette a augmenté de 48 % entre 2001 et 2018.
    En vérité, et il suffit de voir les chiffres comparés cités plus haut, la monnaie unique n’a rien apporté de positif à la France, bien au contraire et je persiste et signe à cet égard. En effet, une étude du CEP (Centrüm für Europäische Politik) publiée en 2019, sur l’impact global de l’euro. En voici quelques chiffres pour la période 1999-2017 :
    Sur la prospérité par habitant de la France : – (moins) 55 996 euros.
    Sur la prospérité de la France : – 3 591 milliards d’euros.

    5) Pour répondre sur la prétendue europhilie des italiens, 55 % des italiens seraient d’accord pour sortir de l’UE et/ou de l’euro selon divers sondages publiés sur le site du gouvernement italien, information donnée par un article publié par le site internet de La Croix du 21 Avril 2020.
    Le site de l’Institut Montaigne indique quant à lui que selon un sondage Monitor Italia, publié le 13 mars, 67 % des italiens considèrent qu’appartenir à l’UE constitue un désavantage contre 47 % en novembre 2018, date de la précédente enquête.

    Donc force est de constater qu’en dépit de ce que vous prétendez, l’UE et la monnaie unique ont largement prouvé leur nocivité. Avec un tel bilan, vous devriez vous faire plus modestes et éviter de vouloir donner des leçons.

    • JJS Merci, et pardon a tous, je vais être un peu long et barbant:

      1- Commençons par la fameuse Étude du CEP : celle ci repose sur une méthodologie audacieuse mais hautement douteuse consistant à utiliser comme échantillon témoin des pays n’ayant pas participé à l’Euro .

      En effet dans le cas de la France comme pour l’Italie c’est essentiellement…l’Australie et le Royaume Uni qui ont été utilisés comme placebo. Les auteurs de l’Étude ignorent ils la difference avec la France en termes de pression fiscale et sociale dans ces deux pays témoins qui ont par ailleurs très largement dérégulé? en particulier leur marché du travail (principalement sous le gouvernement Howard en Australie), tout comme l’Allemagne d’ailleurs (lois Hartz) ! (1)

      2- l’EMPLOI INDUSTRIEL :
      quelques commentaires et contre exemples

      Vous avez raison de souligner le déclin de l’emploi industriel
      Cependant :
      – les chiffres de l’emploi s’expliquent pour de multiples raisons :
      a/ chute en relatif (et non en termes absolu) du manufacturing dans le PIB c’est un fait incontournable et hautement regrettable. (2)
      b/ c’est précisément dans le domaine du manufacturing que les gains de productivite ont été les plus élevés, ce qui explique un déclin en main d’oeuvre plus marqué que la chute en % du PIB.
      c/ le déclin de l’emploi manufacturier s’explique également par des substitutions statistiques du fait de l’externalisation des services fournis au secteur. Les personnels concernés devenant catalogues sous la rubrique « services »

      – Un mise en perspective est necessaire : j’observe que vous vous servez de l’exemple américain lorsque cela conforte votre point de vue mais pas dans ce cas precis vous l’avez omis.
      Le déclin manufacturier en % du PIB supporte la comparaison (source World Bank)
      – Eurozone : de 17,4% a 14,7% sur la periode 2000/2017
      – OCDE : de 17% a 14,1%
      – USA : de 15,1% a 11,2%

      3/ LA BAGUETTE
      Ah la fameuse baguette! La baguette qui servit d’argument électoral a certain(es) en 2017 en France !
      Oui elle a bien augmenté de 48% entre 2000 et 2018 .

      Vous n’auriez pas oublié quelque chose par hasard?

      Par exemple que la baguette avait augmenté de plus de 200% durant une période équivalente avant l’ Euro.

      Enfin pour revenir a votre plaidoyer antérieur en faveur de la « maîtrise » de la monnaie (la devaluation) je constate que vous ne l’utilisez que lorsque cela « fonctionne » et vous l’omettez lorsque cela fonctionne pas.

      Conclusion (provisoire) de cette interessante discussion :
      – Je suis pas en recherche éperdue de causalités (=de coupables) ni meme de correlations partielles oubliant certaines series de variables.
      – Vous par contre faites expressément le procès de l’ Euro alors qu’il existe des facteurs beaucoup plus pertinents, principalement nationaux, pour expliquer les dysfonctionnements économiques. S’il est un reproche a faire a la construction de l’ Euro c’est … j’y reviendrai plus tard.

      (1) incidemment si vous relisez le papier du CEP vous constaterez qu’il ne préconise pas la sortie de l’ Euro pour l’ Italie et la France . Je cite, pour la France :  » Pour bénéficier de l’euro, la France doit poursuivre sur la voie des réformes engagées par le Président Macron »

      (2) j’ai passé le plus clair ma vie professionnelle en milieu manufacturier (en production, logistique, Qualite, commercial et DG, et ce en Allemagne, en Italie aux US et finalement au Royaume Uni, j’estime donc ne pas faire partie des « déconnectés » .

      • (@ Legoff) Merci pour ces explications qui remettent les pendules à l’heure… bien que l’on puisse admettre, à la décharge des ultras du souverainisme, que, même arrêtée, une horloge indique l’heure exacte deux fois par jour.

        J’ose espérer que JJS fera preuve d’un peu d’indulgence vis-à-vis de l’habitude fort peu élitiste de ma part qui consiste en la fréquentation des supermarchés pour mes approvisionnements… tout en m’efforçant par ailleurs de ne pas négliger le petit commerce local. Or, c’est à la faveur de cette pratique que, bien que n’étant pas économiste, j’avais naïvement remarqué l’augmentation parfois excessive du prix de la baguette bien avant l’instauration de l’euro.

        Quant à la prétention affichée en filigrane par JJS de mieux connaître ce que vivent les peuples, on peut lui en laisser l’illusion. Qu’on me permette seulement – mais sans m’y attarder, car mon cas personnel ne présente pas grand intérêt – de souligner que je suis loin de regretter l’époque où, issu d’une famille d’ouvriers immigrés, j’ai vécu plusieurs années dans une cité HLM. Ce fut un terrain privilégié pour comprendre et conserver en mémoire ce que représente concrètement une des composantes parmi les plus modestes de la population. Plus récemment, un contact étroit avec de petits agriculteurs est venu compléter et enrichir cette perception… ce qui contribue, entre autres, à garder un oeil prudent sur certains développements de la politique agricole commune. Est-ce cela qu’on doit appeler de l’euro-fanatisme ?

        • Permettez moi de vous dire que les classes populaires et de nombreuses personnes parmi les classes moyennes sont loin de partager votre euro-fanatisme. Elles sont lucides et commencent à se rendre compte des mensonges perpétuels des fédéralistes sur l’Europe qui « protège » alors qu’elle détruit notre souveraineté, notre économie, notre agriculture (les chiffres sont là, de par sa folle politique commerciale). Quant à la baguette de pain, elle n’avait pas autant augmenté que depuis la période évoquée. En outre, s’il n’y avait que celle-ci qui avait connu une augmentation, mais il y a bien d’autres bieb de consommation courantes.

          • Vos propos rappellent étrangement une litanie de Guy Béart:  » (Untel) a dit la vérité… il doit être exécuté ! ».

            Ce que vous avez par ailleurs indiqué dans une réponse à Arthur Colin au sujet des lobbies mérite d’être nuancé. La grande différence entre leur situation à Bruxelles et celle qui prévaudrait à Paris est que les institutions européennes ont mis en place des mécanismes de transparence qui n’existent pas en France.

            Ainsi, d’une manière générale, les « influenceurs » doivent-ils s’inscrire dans un registre permettant de les recenser. Mais, plus encore, ce sont tous les contacts que les commissaires et les hauts gradés de l’administration européenne peuvent avoir avec ces milieux qui doivent faire faire l’objet d’une publicité. Vous pensez que l’on fait mieux – sinon au moins autant – dans les ministères ? Tout cela, c’est du concret. Encore faut-il faire l’effort de sortir de ses préjugés pour en mesurer l’importance.

      • En ce qui concerne l’emploi industriel, c’est une fois plus de votre part, oublier que l’UE a une large responsabilité en ce domaine, car elle ne lutte nullement contre le phénomène des délocalisations qu’elle soutient même par l’art. 63 du TFUE. Ensuite, il n’y a malheureusement pas que la baguette de pain qui a subi une forte augmentation de prix mais de nombreux autres produits et ce n’est pas des statistiques délibérément tronquées (par l’ajout de bien que les consommateurs n’achètent pas couramment), qui changeront ce fait.

        • Encore LA BAGUETTE ?
          Je trouve ballot que vous soyez revenu sur ce symbole national (en oubliant une fois de plus de comparer avec la période précédant l’ Euro) :

          1980 >> 2000 : hausse de 156%
          2000 >> 2020 : + 48% (vos chiffres)

          Incidemment l’Insee avait fait paraître un document sur l’inflation moyenne entre 1991 et 2016 (https://www.insee.fr/fr/statistiques/2854085) :
          1991- 2001 : 1,7%
          2002- 2016 : 1,4 %

          Un dernier pour la route concernant un pays « maître de sa monnaie » : inflation moyenne 2002-2016
          – Royaume Uni : 2,9% (Source BoE)
          – France : 1,4% (soit la moitie)

    • Ce que vous dites des Italiens doit dater de labelle période de Salvini, car les sondages actuels montrent qu’ils sont très majoritairement favorables à l’UE.

        • Cela n’enlève rien à la véracité des sondages actuels soulignée par Gérard Podevin et que corroborent les instituts de recherche évoqués dans l’article de l’ « Obs » auquel je me référais.

          Mais peut-être nos visions respectives seraient-elles de nature à donner raison à l’affirmation de Disraeli: « Il y a trois degrés dans l’erreur: le mensonge, le satané mensonge et la statistique » ?

          Cordialement !

          • Sauf que la statistique au XXI e siècle n’a pas grand chose a voir avec la statistique du temps de Disraeli.

            Encore faut il la manier avec prudence et mise en perspective, dans le temps et dans l’espace et tenir compte des ordres de grandeur.

            Attention ! la dictature du ressenti et de l’immédiat amènent certains a douter des statistiques dites officielles : « on » nous ment, « on » nous cache des choses etc…
            Je precise que ce n’est pas le cas de l’intervenant JJS.

            Certes les media se sont mis a la mode du « fact checking », mais essentiellement de manière ponctuelle sur les erreurs, des mensonges ou quelque « petite phrase ».
            Jamais sur des erreurs répétées ou diffuses surtout en matière économique, (ou sur les questions européennes) .

            En tant que résident britannique j’en veux à la BBC de n’avoir jamais corrigé le mensonge des 350 Millions de £, en lettres géantes sur le bus de Boris Johnson, au nom de la neutralité, laissant cette tâche aux camp opposé , et du coup cela devient « une affaire d’opinion » .

          • Vous avez vos sondages, mais il y en a d’autres tout aussi valables dont j’ai donné les références, c’est ainsi.

          • Pour répondre au sujet des lobbyistes dont vous minimisez aussi l’importance et l’influence néfaste, on constate, une fois de plus, toute la mauvaise foi européiste. Vous savez pertinemment qu’au sein de l’UE, même s’ils sont répertoriés (et je doute que ce soit le cas de tous qui agissent en coulisses), ils sont bien plus nombreux qu’ailleurs en Europe et leur influence bien plus grande. On constate d’ailleurs à cet égard, que l’UE n’est qu’une simulacre de démocratie. Voir des représentants de multinationales participer à l’élaboration de directives (qui deviennent nos lois) et à celles des traités commerciaux opaques et nuisibles, c’est immoral et profondément méprisable. Mais qu’attendre d’une Union Européenne ou des fonctionnaires et des eurodéputés ont été condamnés pour corruption ? Rien, assurément !… Cordialement et vive les nations libres et souveraines bien sûr…

  10. (@ JJS)
    D’une part, reconnaissons que les sondages peuvent diverger d’une source à l’autre. Tout dépend en grande partie de la manière dont les questions sont formulées. Cela dit, gardons notre calme et attendons avec sérénité d’en voir d’autres à l’avenir. Je n’ai nulle raison de mettre en cause votre honnêteté intellectuelle… mais attention à la dictature de la subjectivité, fondée davantage sur des préjugés que sur une analyse peut-être plus attentive à l’observation des faits.

    D’autre part, merci de me montrer en quoi je minimiserais l’influence des lobbyistes. Je n’ai fait que souligner qu’il serait bien naïf de croire que leur action ne serait suivie d’effet qu’à « Bruxelles » – concept qu’il convient, du reste, d’appréhender dans toutes ses dimensions… car considérer « Bruxelles » comme la seule émanation de la Commission ou du Parlement européen relève d’une approche très réductrice: « Bruxelles », c’est aussi le terrain de jeu des toutes-puissantes Représentations permanentes des Etats membres et de tous les fonctionnaires nationaux qui peuplent les groupes de travail contribuant à l’élaboration de la législation « communautaire ». Ma fréquentation du « Thalys », ce train à très grande vitesse qui relie Paris à Bruxelles, m’a permis de prendre la mesure des voyages « ad hoc » que ces experts entreprennent pour participer aux discussions au sein des institutions européennes. Réduire l’élaboration de la législation européenne aux bureaux confinés de la Commission représente un total déni des réalités du terrain… sans négliger, au demeurant, le fait que ce processus s’insère dans un réseau très large de consultations tant des opérateurs économiques et sociaux que de la société civile, à des années-lumières de toute opacité.

    Il convient en outre de ne pas se bercer d’illusions sur le pouvoir d’ « initiative » qui incombe à la Commission. Si cette dernière dispose en droit d’une telle prérogative, cette dernière s’exerce essentiellement sur le terrain de la procédure. Car, politiquement, l’ « ‘initiative » s’inscrit de plus en plus souvent dans le sillage d’une « impulsion » qui émane du Conseil européen au niveau des chefs d’Etat et de gouvernement, du Conseil au niveau des ministres, ou du Parlement européen: depuis des années, chacune de ces institutions a pris l’habitude de demander à la Commission de présenter des propositions dans tel ou tel domaine… ce qui, après tout, ne nuit pas à une saine approche interinstitutionnelle.

    Pour éclairer le lecteur sur certaines de vos affirmations, il pourrait enfin être utile que vous citiez très précisément, à l’aide de quelques exemples concrets, des cas où « des fonctionnaires et des eurodéputés ont été condamnés pour des faits de corruption ». Il ne s’agit pas de nier ces dérives lorsqu’elles sont avérées. Il convient simplement d’apprécier ce dont on parle… tout en sachant que lesdites dérives sont loin d’être l’apanage des institutions concernées si on les met en regard de ce qui se passe aussi – et vraisemblablement à plus grande échelle – sur le plan national. Votre lecture de la presse n’est-elle pas trop sélective ?

    Serait-il donc excessif de vous conseiller de prendre garde à ne pas tomber dans un double piège ? à savoir:

    – celui d’un manichéisme excessif opposant les « méchants eurocrates » aux « bons serviteurs nationaux »

    – celui du « lampadaire »: derrière cette référence, se profile une théorie que les politologues décrivent comme l’attitude d’un individu qui, ayant égaré sa montre, s’obstine à la chercher sous un lampadaire au motif que, pour lui, c’est le seul endroit éclairé. C’est malheureusement ce que tendrait à privilégier votre approche. Le remède se trouve peut-être dans la sagesse biblique: « élargissez l’espace de vos tentes »…

    • Les échanges qui précèdent ont montré des divergences entre le lecteur qui signe JJS et mon propre point de vue.

      Cela étant, je tiens à bien souligner qu’au-delà de ces différences de « ressenti – voire de « vécu » et de sources d’informations – je respecte l’effort d’argumentation de mon contradicteur.

      « Argumentation », ce n’est – hélas – pas votre fort: en relisant vos « commentaires » (appelons ça comme ça ) successifs au fil des publications d’articles sur le site de « Sauvons l’Europe », on a une illustration particulièrement éloquente de ce que signifie le qualificatif de « viscéral ». Vos propos de caniveau ne se situent pas en effet au niveau de la zone cervicale. Ils relèvent des viscères… et c’est bien dommage pour l’enceinte de débats qui est la vocation plus noble de SLE.

      • Post-scriptum à l’intention de Claude Gazengel:

        Dans vos litanies répétitives – méthode (se)Coué(e) ? – une expression revient de manière lancinante: celle d' »Euro-FANATIQUE(s) ».

        Malheureusement, au lieu de percuter, elle prête davantage à sourire lorsqu’on a conscience de la nature et de la portée du « fanatisme » que vous attribuez à votre interlocuteur. C’est en effet en considération d’un tel fanatisme que ce dernier, à l’instar de nombre de ses collègues, a été sollicité à maintes reprises pour des exposés-discussions au sein de chambres de commerce, chambres de métiers, ONG, organisations syndicales et autres enceintes sociales… pour présenter le fonctionnement de l’UE et dialoguer – oui, dialoguer – sur tel ou tel aspect des politiques communautaires.

        Et c’est sans doute toujours le même fanatisme qui l’a conduit, dans le cadre de ses fonctions universitaires, à consacrer un enseignement au thème des difficultés de cohérence entre certaines de ces politiques… par exemple coopération avec les pays du Tiers Monde et politique agricole commune. L’apport des exposés et mémoires des étudiants quant à la réalité de telles difficultés n’a pas été sans contribuer à relativiser quelques perceptions pour le « bigleux » que vous stigmatisez avec tant de condescendance. Vous sentez-vous en mesure d’adopter une attitude comparable… pour peu que vous consentiez à gratter le vernis de vos préjugés ?

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