L’Europe contre les femmes et les agriculteurs

 

L’Europe est l’ennemie des femmes! C’est ce qui ressort d’un sondage récent et passionnant qui démontre que seuls 20% des français pensent que l’Europe a aidé les femmes à progresser. Plus de la moitié pensent qu’elle n’a aucun impact! Il y a peu de domaines pourtant qui aient été autant marqués par l’empreinte européennes que la promotion des femmes.

L’UE mobilise des instituts, des stratégies, attaque le problème sous tous les angles: santé, salaire, congé parental, retraite… Le Conseil de l’Europe en fait également un de ses axes forts, comme l’Assemblée des régions d’Europe. On ne compte plus les droits, travail de nuit, parité, qui nous viennent directement d’Europe. Mais les français ne semblent tout simplement pas le savoir, et pour de bonnes raisons: les responsables politiques nationaux préfèrent évidemment s’attribuer le mérite d’avancées sociales que d’avouer bêtement qu’ils y sont contraints par « Bruxelles ».

Mais la situation devient une incroyable bouffonnerie lorsqu’on constate que les communes rurales sont les plus hostiles à l’Europe! Deux tiers des gens y pensent que l’Europe a un impact négatif, alors qu’elles vivent largement sous perfusion de la Politique agricole commune! A bien y réfléchir, ce n’est finalement pas si étonnant. Le grand récit national de cette politique agricole est que le gouvernement français, tous bords confondus, défend la PAC contre Bruxelles. La lecture de la presse récente est éclairante: le gouvernement réoriente la PAC vers les éleveurs. Et les institutions européennes n’ont pas vaguement participé à cette réorientation?

A force de s’attribuer tous les mérites, de s’excuser de ses problèmes sur le dos de l’Europe, cette dernière est devenue un bouc émissaire. On apprend ainsi que l’Europe est responsable du chômage et de la baisse de pouvoir d’achat. C’est une stratégie à courte vue: dans un premier temps on s’épargne quelques coups de griffe. Dans la durée on nourrit le vote extrême car on organise la démonstration de son impuissance.

Nous demandons aux responsables européens tout simplement de faire de la politique. Sur la PAC, Sauvons l’Europe propose le passage à l’agriculture biologique à échéance 2035. Qui est pour? Qui est contre? Qui portera ce sujet dans les élections européennes?

Ce n’est pas de la pédagogie qui manque à l’Europe, c’est du débat politique. Les citoyens ne retiennent pas les sujets politiques par des documentaires, mais par le théâtre quotidien des oppositions politiques. C’est ce théâtre qui manque à l’Europe pour cesser d’être un fantasme. Nous voulons plus d’Europe à la télé!

 

 

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6 Commentaires

  1. Une grande partie de la responsabilité de cette image déformée de l’Europe revient à la Commission dont la carence de politique de communication est un véritable cas d’école. Non seulement elle n’explique pas ses propres propositions ni les décisions prises – mais elle ne répond jamais aux accusations et critiques publiques qui lui sont faites – le plus souvent de façon erronée. Indifférence, négligence, incompétence, prudence excessive ? Le fait est que, les « absents » ayant par définition tort, cette situation ne peut que s’aggraver car il serait naîf d’espérer que les Gouvernements fassent le travail de communication pour la Commission. La réforme (ou plutôt la création) de la politique de communication de l’UE devrait être une des priorités de la nouvelle Commission à partir de 2014. JGG

    • Quel cliché !
      Que dire des personnes dont la communication est le métier: les responsables politique des Etats membres. La Commission fait des communiqués de presse et des actions de communication. Mais encore faut-il qu’ils soient relayés. En France la circulaire Poniatowski fait beaucoup de mal: les actions positives au bénéfice du gouvernement et les ce qui est négatif au passif de la Commission, alors que ce sont les Etats qui votent et donc décident.

  2. J’ai la naïveté de penser que la photo illustrant le « plat du jour » se réfère à un eurosceptique…

    Pour ce qui est du fond de la délicate question soulevée, ma longue expérience au sein de l’institution me conduit à observer qu’à la différence des années 70-80 où elle informait sur l’essentiel, une certaine
    mode cultivée aujourd’hui dans l’ensemble du milieu médiatique pousse la Commission à préférer communiquer sur l’accessoire.

  3. Je redis encore une fois ici, la nécessité pour l’Europe d’avoir enfin une politique de communication et un média spécifique qui ne soit pas celui de chaque Etat-nation. Est-ce si compliqué une chaine Europe? une bande radio FM ?

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