Les socialistes européens à la croisée des chemins

Le Parti socialiste européen tenait du 2 au 4 décembre à Varsovie son Conseil, rassemblant les délégations des différents partis membres. Les sociaux-démocrates européens, fortement minoritaires en Europe, se trouvent confrontés à la fois à un approfondissement de la crise, à l’affirmation d’une stratégie conservatrice de contrôle budgétaire et à une nécessité de renouveler leurs analyses et leurs méthodes pour être crédibles auprès des citoyens. Au congrès de Prague de l’année précédente, les socialistes avaient décidé de rédiger un nouveau programme commun et de présenter un candidat à la présidence de la Commission lors des élections européennes suivantes. Ces projets étaient ils toujours d’actualité dans la fraiche atmosphère de Varsovie? Et sur quelles bases?

Croissance, rigueur?

Les débats de fond se sont focalisés sur deux thèmes, que sont l’affrontement droite / gauche sur la méthode de sortie de crise et le socle commun du futur programme européen. Georg Papandreou en particulier, a été très acclamé sur son intervention mettant en accusation le couple Sarkozy / Merkel et la Commission européenne sur la manière injuste et inefficace dont est gérée la crise financière en Europe. L’ensemble de l’ajustement porte sur les travailleurs, et aucun mécanisme de gouvernance réel n’est envisagé au-delà d’un pacte de stabilité dont la pertinence est sujette à discussion. Les socialistes européens se sont montrés unanimes pour déclarer que si la responsabilité budgétaire était nécessaire, comme le démontre l’action du gouvernement en Grèce ou au Portugal, il n’est pas de sortie de crise envisageable sans croissance ni coordination économique. Par ailleurs, ont été réaffirmés les points d’accord du Manifesto des dernières élections européennes, et notamment sur la question du salaire minimum en Europe.

Quel candidat pour la Commission européenne?

On se souvient qu’en 2009, les socialistes européens avaient grandement affaibli leur campagne en s’abstenant de soutenir un candidat commun à la présidence de la Commission. Aussi, le Congrès de Prague avait acté la décision de ne pas renouveler cette erreur, mais n’avait pas défini de modalité de mise en oeuvre. Au Conseil de Varsovie, le Parti socialiste européen a grandement avancé sur cette question. L’objectif d’une candidature commune a été réaffirmé, et en l’absence d’un consensus immédiat ont été dessinés les grands axes de la méthode de désignation, qui doit être « démocratique et transparente ». Le processus doit être inclusif, transparent, démocratique et faire appel à tous les niveaux des partis. Un groupe de travail a été désigné pour proposer une organisation qui corresponde à ce cahier des charges très volontaire.Il apparaît désormais acquis qu’aux prochaines élections européennes, le PSE disposera d’un programme européen définissant un train de mesures sociales, et d’un candidat à la Présidence de la Commission européenne dont la désignation aura fait l’objet d’une discussion large et publique. En d’autres termes, la métamorphose du PSE en un parti européen qui assume, construit et anime le débat politique à l’échelle du continent se poursuit et nous espérons vivement que d’autres partis politiques fassent preuve de la même détermination.

Arthur Colin
Arthur Colin
Président de Sauvons l'Europe

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