Le groupe parlementaire socialiste… au Conseil européen

On a tendance à l’oublier, mais le Conseil Européen, qui rassemble les chefs d’Etat et de gouvernement, joue dans la mécanique institutionnelle communautaire le rôle d’une sorte de Sénat fédéral, d’une deuxième chambre législative. Il ne serait donc pas totalement illogique que les gouvernements s’y rassemblent en fonction de leurs sensibilités partisanes, comme on l’observe dans les chambres hautes des Etats fonctionnant dans un cadre fédéral.

Le Parti socialiste européen est en train de pousser cette logique de manière déterminée. Souvenons-nous qu’autour des années 2000, alors que la gauche était largement majoritaire en Europe, elle n’a pas su mettre en place de projet commun. Afin de remédier à cette absence de coordination, le PSE a décidé, lors du congrès de Prague de décembre 2009 de renforcer le rôle des conférences des leaders, qui rassemblent les chefs de gouvernement et les chefs de partis socialistes et sociaux-démocrates afin d’aboutir à des décisions communes.

C’est ainsi que, la veille du Conseil européen du 16 septembre, les leaders européens ont lancé un appel pour une politique économique en faveur d’une croissance juste. A contre-courant des propositions de la droite européenne, ils ont insisté sur la nécessité de partager de manière juste les sacrifices à réaliser, de prendre en compte non seulement la position budgétaire des pays, mais également la situation de leur marché du travail, l’état des inégalités, etc… Dans la lignée du document commun PS – SPD, ils suggèrent que les Etats ayant des soldes trop positifs participent à l’effort de rééquilibrage. Ils proposent également de nouvelles sources de financement, à partir d’une taxe sur les transactions financières et de recours aux eurobonds.

Les chefs de gouvernement socialistes présents au Conseil européen (à 5, ils ne représentent plus que 65 votes sur 345 voix) ont ensuite porté ces propositions au sein du Conseil Européen. Il est intéressant de constater qu’en faisant cela, ils se comportent en fait comme un groupe parlementaire au sein du Conseil. Il reste à voir – nous le souhaitons – si l’initiative sera renouvelée ou même deviendra systématique, mais elle montre bien que la Parti socialiste européen, par touches, est en train de se constituer comme réalité politique. En liaison avec le groupe parlementaire SD, les leaders socialistes et disposant d’un agenda médiatique propre sur des campagnes comme la taxe sur les transferts de capitaux, le PSE devient une force politique à l’échelle de l’Europe.

La Gauche européenne

Arthur Colin
Arthur Colin
Président de Sauvons l'Europe

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6 Commentaires

  1. Il était temps! J’ai été député européen et je me souviens encore d’un débat au Parlement Européen au cours duquel j’ai demandé au « camarade » de l’ SPD, Gunther Verheugen – à l’époque, Secrétaire d’État du gouvernement allemand– quelle serait la différence entre un Conseil à majorité socialiste et un à majorité à droite et la réponse a été qu’il n’y en aurait pas. Certes, l’objet du débat était le futur cadre financier du budget communautaire !

    • Merci pour ce témoignage! Nous considérons effectivement qu’il est nécessaire, pour le bien de la démocratie européenne, que s’affirment les clivages politiques y compris au niveau des gouvernements

  2. Cela nous intéresse aussi…

    La MAFIA!

    > Intéressant au moment où le gouvernement parle de réforme des retraites!
    >
    > Pourquoi nos politiques se battent comme des fous pour rentrer dans l’administration européenne ?
    >
    > La retraite à 50 ans avec 9.000 euros par mois pour les fonctionnaires de l’UE a été approuvée !
    > Cette année, 340 fonctionnaires partent à la retraite anticipée à 50 ans avec une pension de 9.000 Euros par mois.

    > Vous avez bien lu !

    > Afin d’aider l’intégration de nouveaux fonctionnaires des nouveaux états membres de l’UE (Pologne, Malte, pays de l’Est…), les fonctionnaires des anciens pays membres ( Belgique , France , Allemagne..) recevront de l’Europe un pont d’or pour partir à la retraite.
    >
    > Qui paie cela?
    >
    > Nous, qui avons travaillé toute une vie pour une pension de misère.
    Eux qui votent les lois se font des cadeaux dorés.
    > La différence est devenue trop importante entre le peuple et les « Dieux de l’Olympe » !
    >
    > Des mafieux!

    > Même les parlementaires qui, pourtant, bénéficient de la « Rolls  » des régimes spéciaux, ne reçoivent pas le tiers de ce qu’ils touchent…
    C’est dire !

    > Giovanni Buttarelli, qui occupe le poste de « contrôleur adjoint de la protection des données », aura acquis après seulement 1 an et 11 mois de service (en novembre 2010), une retraite de 1 515 € / mois.
    L’équivalent de ce que touche, en moyenne, un salarié français du secteur privé après
    > une carrière complète (40 ans).
    > Peter Hustinx, vient de voir son contrat renouvelé de cinq ans .
    Après 10 années, il aura droit à près de 9 000 € de retraite / mois.
    > Personne ne leur demande des comptes, ils ont bien décidé d’en profiter.

    Des chèques en blanc!

    > D’autres technocrates profitent aussi:
    > 1. Roger Grass, greffier à la Cour de justice européenne, va toucher 12 500 € de retraite par mois.
    > 2. Pernilla Lindh, juge au Tribunal de première instance, 12 900 € / mois.
    > 3. Damaso Ruiz-Jarabo Colomer, avocat général, 14 000 € / mois.
    >
    > Consultez la liste :
    > http://www.sauvegarde-retraites.org/docs/Retraite_Hauts_fonctionnaires_europeens_Annexe_3_Etude_27.pdf

    > Dans cette liste vous trouverez un certain Jacques Barrot ( 73 ans) avec une retraite de 4 728.60 € de retraite pour 5 années de commissaire européen aux transport.
    A cela il faut ajouter;
    – sa retraite d’ancien député,
    – sa retraite d’ancien ministre,
    – sa retraite d’ancien président du Conseil général de la Haute Loire,
    – sa retraite de maire d’Yssingeaux,
    – et pour couronner cette brillante carrière il a été nommé le 23 février 2010 au Conseil Constitutionnel.

    > Le jackpot!
    En poste depuis le milieu des années 1990, ils sont assurés de valider une carrière complète soit 70 % du dernier salaire.
    C’est à peine croyable!
    Il leur suffit de 15 années et demie pour valider une carrière complète.
    Et nous il faut se tuer à la tâche pendant 40 ans et, bientôt, 42 ans.
    Une pure provocation !

    > Ces mêmes technocrates de Bruxelles l’allongement des carrières : 37,5 ans, 40 ans, 41 ans (en 2012), 42 ans (en 2020), etc.

    Pour eux, pas de problème, le taux plein c’est 15,5 ans…
    >
    De qui se moque-t-on ?

    > A l’origine, ces retraites de nababs étaient réservées aux membres de la Commission européenne puis, au fil des années, elles ont également été accordées à d’autres fonctionnaires.
    Maintenant, ils sont toute une armée à en profiter : juges, magistrats, greffiers, contrôleurs, médiateur, etc.

    > Ils cotisent même pas!

    > Pas un centime d’euro, tout est à la charge du contribuable…
    > Nous, nous cotisons plein pot toute notre vie et, au moindre retard de paiement, c’est la déferlante : rappels, amendes, pénalités de retard, etc.

    > Aucune pitié!
    Eux, ils (se) sont carrément exonérés.
    On croit rêver !

    > Ils jouent les gendarmes à Bruxelles et ne cessent de donner des leçons d’orthodoxie budgétaire alors qu’ils ont les deux mains, jusqu’aux coudes, dans le pot de confiture!
    Le mensonge est roi!

    > A l’heure où l’on nous fait croire à la violence de la crise économique à la brutalité du choc démographique.
    Les fonctionnaires européens bénéficient, à nos frais, de pensions de 12 500 à 14 000 € / mois, après seulement 15 ans de carrière et sans même cotiser…

    > Reprise par les médiats;
    > http://www.lepoint.fr/actualites-economie/2009-05-19/revelations-les-retraites-en-or-des-hauts-fonctionnaires-europeens/916/0/344867__

    • je ne suis guère convaincue par ce regard sur les retraites des fonctionnaires, parlementaires, hauts fonctionnaires européens. Je crains que ce genre d’analyse ne mène pas très loin alors qu’il faudrait oeuvrer pour une vraie mise à plat des choses: les retraites mais aussi les impôts (à élargir), les salaires (à augmenter) car trop d’économies tuent l’économie et nous condamne à la croissance zéro. Le crédit ne devrait pas remplacer les salaires en berne; les impôts notamment directs et proportionnels devraient retrouver une vraie place dans le financement public;

  3. Vu la vitesse à laquelle baisse le niveau de vie de la majorité des anciens pays riches européens la tentation sera soit dans la radicalisation d’extrêmes soit dans l’espoir porté par une gauche à vocation « protectrice » de l’humain et de son environnement.
    Un PSE fort et crédible , ce serait à ce titre tentant. Ce n’est pas gagné !

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