Le 9 mai et l’année européenne des citoyens : faire respecter ses droits, accomplir ses devoirs

 

En ce 9 mai 2013, jour anniversaire de la déclaration de Robert Schuman de l’acte fondateur de ce qui est aujourd’hui l’Union européenne, c’est le bon moment de rappeler ce qui peut apparaître une évidence, qu’il ne faut jamais oublier : L’Union européenne, c’est d’abord des peuples constituant environ 500 millions de citoyennes et citoyens.

La notion de citoyenneté européenne a été introduite par le Traité de Maastricht qui est entré en vigueur en 1993…il y a 20 ans.

Cette année européenne des citoyens précède d’un an la tenue des élections du Parlement européen, prévues dans la période du 22 au le 25 mai 2014. En France se sera le 25 mai. C’est la bonne occasion d’attirer l’attention sur le droit de vote européen et pour militer afin qu’un grand nombre d’européens participe à cette échéance politique déterminante.

L’ambition de cette année européenne est aussi d’impliquer et de faire participer à la vie démocratique de l’Union européenne, à tous les niveaux, les quelques 500 millions de femmes et d’hommes que constituent les peuples européens.

Il s’agit d’en savoir plus sur les droits qui découlent de la citoyenneté européenne : droits de résider et de travailler dans toute l’Union européenne, droits à la libre circulation et à l’accès aux soins, droits à la perception d’allocations de chômage, à la reconnaissance des qualifications professionnelles, droits à la consommation de biens, etc…

Ces droits acquis dans le cadre de l’exercice du marché intérieur fonctionnent dans toute l’Union européenne depuis le 1er janvier 1993. Ils sont en cours d’actualisation, voire d’extension de leurs capacités d’intervention. Rappelons-nous que le marché unique repose sur quatre grands principes de libertés : libre circulation des citoyens, des biens, des capitaux et des services, autant d’atouts pour retrouver la croissance, le développement économique de nouveaux secteurs d’activités, de nouveaux droits sociaux adaptés…

Et ce n’est pas en pointant du doigt l’Allemagne comme bouc émissaire que l’on résoudra les problèmes que rencontre l’Union européenne. Des divergences existent, dans l’Union européenne, elles sont le reflet des réalités propres à chaque Etat membre : L’Unité dans la diversité ! Le couple franco/allemand, de par l’Histoire même de l’Union européenne, est incontournable, quels que soient les dirigeants de part et d’autre du Rhin qui sont aux manettes.

Stop aux dénigrements sans issus sur le dos de l’Europe pour satisfaire des renoncements idéologiques. Il est plus que temps de revenir à la raison dans l’intérêt des citoyens de l’Union européenne en construisant des solutions politiques négociées, acceptables et durables.

L’Europe se trouve dans une situation délicate. La crise financière, puis économique et sociale renforce encore plus le manque de confiance des citoyens dans les politiques européennes.

La situation de Chypre mais surtout la manière d’y répondre n’a pas crédibilisé l’Europe que nous voulons. Manque de communication, d’information sur le principe de taxation de l’épargne sans différenciation des montants qui a été acceptée par le Président chypriote élu il y a environ un mois…et c’est l’Europe qui est montré du doigt !

Les citoyens chypriotes ont réagit massivement, à juste titre ! Du coup, le Parlement chypriote n’a pas accepté le plan proposé, et un aménagement a été prévu pour exempter de taxes les dépôts inférieurs à 100 000 euros, ce qui est la règle de l’Union européenne.

Cette année 2013 est l’occasion de tenter de faire en sorte que le grand public soit acteur – citoyen engagé – partout en Europe en respectant sa culture, sa langue, ses acquis sociaux, sa gouvernance démocratique…, car comme l’a déclaré José Manuel Barroso, le Président de la Commission européenne « l’époque d’une construction européenne qui se faisait avec l’accord tacite des citoyens est révolue. L’Europe doit être toujours plus démocratique. »

On a envie de lui dire « chiche ! » Alors, ensemble relevons ce défi !

Pour en savoir plus : www.europa.eu/citizens-2013
Jean-Pierre Bobichon
Ancien fonctionnaire européen

Arthur Colin
Arthur Colin
Président de Sauvons l'Europe

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8 Commentaires

  1. Je suis pas d’acord… On doit pointer du doigt l’Allemagne. Son governement est le responsable de l’actuel crise a l’Europe. Si on veut « Sauver l’Europe », l’Allemagne doit changer immediatement son politique economique vers l’Europe.
    Ça n’a rien a voir avec germanofobie. L’Allemagne n’a pas la responsabilité des problemes du monde entier. Seulement ceux de l’Europe!

  2. Merci à MR Jean-Pierre Bobichon pour son article qui remet les choses à leur place ! Ne cherchons pas un bouc émissaire (l’Europe et l’Allemagne) à nos difficultés qui sont largement franco-françaises !
    Merci aussi pour la référence à l’année européenne des citoyens
    J’ai voulu chercher la fiche « France » sur le site http://www.europa.eu/citizens; elle est en anglais !
    je comprends qu’il faille une langue commune , je veux bien comprendre aussi que l’anglais soit celle que l’on peut lire le plus facilement .. mais comment la diffuser le plus largement possible sachant que la plus grande majorité ne la lira pas en anglais ! j’ai peut-être mal cherché ! (la mise à jour du site ne semble pas récente)
    Oui, il faut relever le défi de la démocratie, encore faut-il commencer par informer tout le monde ! « osons la démocratie »

    Bonne journée de l’Europe

  3. Quelle idée, mais quelle idée d’avoir fixé la « Journée de l’Europe » le 9 mai, lendemain du 8 et cette année confondue avec l’Ascension : pas vraiment le cas de notre pauvre Europe, l’ascension !. En France, pas même une arche de viaduc. L’Europe vaut plus et mieux. Mais bravo pour la dénonciation du recours au bouc émissaire, si facile en temps de crise..

  4. bravo pour cet article dont je partage et le fond, et la forme. je voudrais rappeler que, bien qu’âgé de 65 ans, je n’ai pas connu de guerre en Europe depuis que je suis né. la crainte du « revanchisme allemand » qu’on nous mettait sous le nez il y a 50 ans ferait sourire aujourd’hui. et je ne parle pas des attentes interminables aux frontières, soumis à des douaniers sourcilleux et pas toujours sympas : les moins de 30 ans ne savent même pas de quoi je parle!
    L’Europe n’est pas qu’un truc économique, mais une union des peuples. Il suffit de voir le succès d’Erasmus, pour ne citer que ça. Il est facile de mettre sur le dos des autres (de l’Allemagne, de l’Europe, et pourquoi pas des Juifs ou des Francs-maçons?). Alors, oui à une Europe plus démocratique, et des dirigeants qui aient le souci de l’Europe. Où sont les Delors, Mitterrand, Brand aujourd’hui? Et que chacun prenne ses responsabilités.

  5. Tout à fait d’accord pour un sursaut citoyen pour l’Europe mais ne nous leurrons pas : elle ne pourra rester en l’état, ni continuer à grandir sans redéfinir le projet européen et ses bases démocratiques ! Beaucoup d’européens convaincus (exemple Helmut Schmidt) osent dire qu’il faudrait que l’Angleterre, qui est un pied dedans et un pied dehors, en sorte, et que l’agrandissement rapide à des pays fragiles a été une erreur (Grèce, y compris). Les projets d’élargissement actuels sont de ce point de vue d’autres bombes à retardement …Mais on a l’impression que la commission et le parlement sont aveugles et n’y voient que la possibilité d’accroître leur pouvoir !

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