Cesser les bricolages de dernière minute

Au lendemain de l’accord Grec, Jacques Delors et les autres dirigeants de Notre Europe (Gerhard Cromme, Henrik Enderlein, Pascal Lamy, António Vitorino) livrent leur vision des problèmes désormais clairement apparents et encore à traiter.

Ils précisent que la Grèce n’est pas un cas isolé au sein de l’Union, et qu’à défaut d’un parachèvement de l’Euro le sujet réapparaîtra en Grèce et ailleurs. Ils appellent donc à ce que les Etats concernés cessent une politique d’acrimonie et de bricolages de dernière minute pour se consacrer enfin à des règles communes fonctionnelles.

L’Europe souffre à la fois de problèmes structurels, d’une demande atone et d’une gouvernance politique inadaptée. Les réformes structurelles ne doivent plus découler d’un modèle prêt à porter, mais correspondre aux dynamiques propres à chaque pays, et doivent encourager le progrès social au lieu de fragiliser les modèles européens. L’investissement doit être facilité par une plus grande clarté réglementaire, un effort public largement supérieur au plan Juncker en se dotant des moyens ad hoc. L’UEM doit se renforcer pour mener une politique commune, disposer du budget nécessaire, d’un mécanisme de sauvegarde des banques suffisamment doté, le tout impérativement démocratique. La France et l’Allemagne ont une responsabilité particulière pour y parvenir.

Arthur Colin
Arthur Colin
Président de Sauvons l'Europe

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4 Commentaires

  1. C’était vrai il y a 30 ans et c’est toujours vrai.
    Il est plus que temps que l’Europe fonctionne, c’est à dire que les pays membres adoptent des objectifs, et confient à la Commission le soin de les atteindre.
    Le fiasco grec est le fiasco intergouvernemental où les égoïsmes nationaux, éventuellement electoraux intérieurs, remplacent toute ambition commune.
    L’Europe a été rattrapee par la médiocrité des personnels politiques et ce n’est pas le Parlement Européen, où nous envoyons nos déchets et nos invendus, qui va relever le niveau.
    Rendez à la Commission son rôle sous Jacques Delors, déconnectez les présidents, premiers ministres et autres chanceliers.

    • Ne jetons pas l’opprobre sur le Parlement européen! C’est une institution démocratiquement et directement élue par les citoyens européens. C’est le type d’élection au PE caractérisé par l’absence de listes, de partis, de campagne, d’enjeu et de scrutin vraiment transeuropéens, qui doit être mis en cause. Et qui explique le désintérêt de ces mêmes citoyens qui ne votent pas ou plus aux élections européennes, laissant les partis populistes antieuropéens ou eurosceptiques occuper le terrain pour le pire. Il faudrait aussi changer le Traité pour rendre la Commission vraiment responsable devant le PE. Et transformer le Conseil européen en 2nde chambre sans pouvoir de veto.

  2. Jacques Delors (i): «l’Europe (…) cette construction à l’allure technocratique et progressant sous l’égide d’une sorte de despotisme doux et éclairé, doit se transfigurer dans un projet porteur de sens»; ça c’est pas du bricolage.
    +
    Tommaso Padoa-Schioppa (ii): «elle (l’Europe) ne procède pas d’un mouvement démocratique (…) l’Europe s’est faite en suivant une méthode que l’on pourrait définir du terme de despotisme éclairé».
    +
    (i) « Esprit évangélique et construction européenne », Conférence en la Cathédrale de Strasbourg, 7/12/1999
    (ii) revue Commentaire, Numéro 87, automne 1999

  3. Comment faire l’Union de l’Europe avec des populations qui n’ont pas la même langue, pour s’unir il faut se comprendre, prenons exemple sur les États Unis et le monde Arabe ! Ils ont choisit une langue commune officielle. Il me semble que c’est la moindre des choses ! Les frontières de la parole sont un frein à l’économie et à la culture.

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