A propos de la gouvernance economique de l’union europeenne

Pour tous ceux qui croient en la nécessité d’une Europe puissance, d’une Europe qui puisse compter dans le monde, il convient non seulement de ne pas baisser les bras mais d’inviter les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union européenne à hâter le pas.

Le sens de l’intérêt général et du bien commun doit être au coeur des préoccupations de celles et de ceux qui gouvernent chacun de nos Etats.

Face à un manque d’ambition patent, aux erreurs de parcours, aux démarches incertaines et à une absence de volonté politique chez nombre de dirigeants européens, il appartient aux citoyens d’Europe d’élever la voix et d’imposer à ces dirigeants de s’engager résolument dans l’édification de cette Europe politique qui n’en est qu’à ses balbutiements.

Dans le contexte actuel de crise économique, financière et monétaire que nous connaissons, il me semble que nous devons ici saluer trois interventions qui vont à cet égard dans le bon sens.

Ainsi, M. Herman Van Rompuy envisage de convoquer des Conseils européens selon un rythme mensuel à partir de 2011 dans le but de renforcer le rôle d’impulsion du Conseil européen.

Puisse cette intention ne pas être un voeu pieux !

Au demeurant pourquoi ne pas commencer dès 2010 ?

De son côté, l’ancien Premier ministre, Edouard Balladur, vient de déclarer dans le Figaro du 17 février 2010 : « Ce n’est pas d’une Europe trop organisée qu’il faut redouter, mais une Europe restée à mi-chemin ; l’union monétaire doit devenir aussi une union économique. Ce n’est qu’en perfectionnant ses institutions que l’Europe, c’est-à-dire en l’espèce la zone euro, nous aidera à résoudre nos difficultés. Nous sommes à la croisée des chemins ; le moment est venu de franchir une étape nouvelle ».

Cette prise de position n’est pas sans rappeler cette autre formule à laquelle avait souvent recours un ancien président de la République, à savoir François Mitterrand, : « Ce n’est pas de trop d’Europe mais de pas assez d’Europe dont nous souffrons ».

De son côté également, M. Trichet, gouverneur de la Banque centrale européenne, exhortait récemment toute la zone euro à assainir ses comptes publics.

Et l’on ne peut qu’acquiescer à ses propos quand il déclare, d’une part, que :  » (…) la Grèce doit renforcer la vérification de ses chiffres » et quand, d’autre part, il estime que livrer des statistiques mal vérifiées (ce qui est reproché à la Grèce)  » n’aurait pas dû être toléré et n’est pas tolérable ».

On ne peut à cet égard que s’étonner de l’absence de contrôle sérieux et de mécanismes permettant d’éviter des falsifications de statistiques, de comptes et de données économiques.

La stabilité économique et financière de la zone euro doit être l’objectif commun de chaque Etat membre et cela implique une coordination chaque jour plus grande des politiques économiques, fiscales et sociales au sein de la zone euro.

La solidarité est certes souhaitable et nécessaire mais il ne peut y avoir de réelle solidarité sans responsabilité et autodiscipline de la part de chacun des Etats composant la zone.

L’absence de discipline commune ne peut, en effet, que conduire à des dysfonctionnements, voire à un échec de la construction européenne. Là encore, droits et devoirs ne sauraient être dissociés et il est évidemment indispensable d’en appeler à une meilleure transparence des politiques et pratiques mises en oeuvre par les Etats.

On ne peut être membre de l’Union et plus encore membre de la zone euro et se comporter de telle sorte que cela puisse porter préjudice à l’ensemble des Etats.

N’oublions jamais, si nous voulons donner un sens à notre projet, que nous formons une Communauté de destin !

Gérard-David Desrameaux, Président-fondateur du Rassemblement Civique pour l’Europe

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